Le premier rêve

Brume Légère marchait lentement sur le berge. Elle voyait en cet endroit maudit la mort, le froid. Elle s'arrêta devant la rivière, à l'endroit où sa m^ère était morte. Elle revit sa mère, là, allongée sur le sol, agonisante. Rendant son âme au Clan des Étoiles pour aller rejoindre la Toison Argentée. Savoir que sa mère était morte pour sauver son Clan de la famine la réconfortait quelque peu. Pour elle, c'était un lieu de mort. La chatte Écaille-de-tortue se dirigea un peu plus loin encore. Là, c'était Perle d'Aurore qui était morte. Chaque hiver, le même rêve revenait, le même calvaire recommençait. Elle revoyait la scène (qu'elle avait en partie imaginée), sa mère, le guerrier gris annonçant la nouvelle à Plume Brune, la tristesse dans les yeux de celui-ci quand il leur avait appris la terrible nouvelle. Puis elle se réveillait, et le rêve la hantait toute la journée, et ce pendant toute le saison froide. Quand la saison des feuilles nouvelles arrivait, elle se sentait libérée d'un poids. Celui de rendre sa sœur encore plus triste qu'elle ne l'était déjà. Elle s'efforçait alors de se sentir la plus joyeuse possible. C'était le matin, et les feuilles givrées reflétaient le soleil en renvoyant de petits éclats scintillants. Elle se mit à pêcher et rapporta ses proies au Camp. La jeune guerrière repartit ensuite vers la rivière et s'y baigna. L'eau froide traverssant ses poils et glaçant sa peau lui faisait un bien fou. Elle resta ainsi immobile et ferma les yeux.

La lune se reflaitait dans la rivière. Les guerriers observaient une jeune chatte qui jouait dans l'eau. Un chat au pelache scintillant s'approcha de la jeune chatte.
- Que fais-tu ici en pleine nuit ?
- La même chose que vous, répondit-elle.
- Et que faisons-nous ?
- Vous brillez.
Elle se retourna et le guerrier se rendit compte que de petites étoiles s'étaient accrochées sur son pelage et se répandaient sur tout son corps.

Brume Légère ouvrit les yeux. pour le première fois depuis que sa mère était morte, elle avait fait un autre rêve que celui de sa mère, allongée près de la rivière.

>°°Sur mon cahier, ça faisait 60 lignes. Bouhouuuuuu…