Une balade en liberté

Une silhouette tricolore fendit les tiges et s'approcha d'un grand animal au pelage marron et court. Sa longue queue faite des longs poils se balançait doucement. Quand Brume Légère passa devant lui, il baissa la tête et renifla la chatte. Il s'allongea en suite. Brume Légère sauta avec souplesse sur le dos large de l'étrange quadrupède. Sur son dos, elle voyait les tiges dorées qui s'étendaient à perte de vue. De petites fleurs commençaient à s'ouvrir et coloraient par endroits le champ. La saison chaude arrivait. La prise qui soufflait ébouriffait son pelage. Le soleil éclaira le grand quadrupède et elle, par le même occasion. Le paysage qui s'ouvrait à ses yeux l'émerveilla.

Le soleil levant éclairait le champ d'une lumière éclatante qui lui donnait une allure d'or. Les fleurs blanches se transformèrent en nacre. La rosée cristallisa les tiges dorées. Les nuages s'écartèrent. Les Grands animaux se réveillèrent. Leurs fourrures s'illuminèrent. Un vol d'oiseau survola le champ d'or. Les yeux de Brume Légère s'illuminèrent de bonheur. Son pelage ébouriffé laissait passer la prise et caressait la peau de la guerrière.

Le soleil illumina son pelage, la réchauffant. Soudain, tout ce qui, dans sa vie, n'avait jamais eu de sens en pris un.
Équilibre
C'était la clé du mystère. Ce champ d'or qui s'étalait sous ses yeux ébahis. La morts, la vie, la Guerre, au bout du compte, tout ces malheurs, c'est pour rétablir l'équilibre.
Paix.
C'était ça qu'elle ressentait à présent. Elle parcourrait tout son corps. Oui, maintenant elle l'avait dans son corps, son cœur et son âme. Mais pas chez les autres. Et, à partir de ce moment-là, c'est ce qu'elle se sentait devoir faire.

Un souffle de vent lui apporta une odeur de chat...

Bruine Lointaine surgit des herbes d'or où elle était aplatie et sauta sur sa sœur comme une apprentie. Toutes deux roulèrent à terre. Bruine Lointaine riait. Ses yeux bleu-vert pétillaient.
C'était bon de retourner en enfance.
Un nuage de graines de pissenlits les enveloppait : elles avaient écrasé les tiges dans leur chute.
Heureuse, Bruine Lointaine s'écarta de sa sœur et s'assit. Elle l'observa avec affection.

— C'est beau, n'est-ce pas ? miaula-t-elle en se souvenant de la manière dont Brume Légère regardait le paysage qui s'offrait à elles avant qu'elle ne bondisse.

Des papillons blancs et bruns passaient avec insouciance au dessus des grêles tiges. Des mouches bourdonnaient autour des Grands aux poils courts, qu'ils chassaient d'un coup de queue, sans craindre de se fouetter avec leur longs crins.

— Alors, tu as des visions, Ô noble Guérisseuse de ce Clan ? plaisanta-t-elle. Le Clan des Étoiles va transformer les apprentis pas sages en souris ?

Elle s'approcha de Brume Légère et lui lécha amicalement l'oreille.

Un poids sur ses épaules la sortit de sa rêverie. Elle reconnu l'odeur de sa sœur. Elle roula parterre et se remit sur pattes. Moui, c'était bien sa sœur. Ce qu'elle pouvait être immature celle-là.

-Alors, tu as des visions, ô noble Guérisseuse de ce Clan ?

Elle lui coula un regard enflammé.

-Oui, une vision... Celle que tu sera bientôt par terre, et je suis sûre qu'elle va se réaliser dans cinq secondes.

Sur ce, elle bondit sur la Guerrière et la cloua au sol. Visiblement, telle sœur ben... telle sœur ? Oui, elles était tout aussi puériles l'une que l'autre. Elles roula dans les tiges de blés, entrainant Bruine Lointaine avec elle.

-Tu vas voir de quel bois se chauffe la Noble Guérisseuse du Clan de la Rivière.

Les papillons tournoyaient autour des deux félins agités qui se sautaient dessus mutuellement. D'au-dessus, on voyait une grosse boule de poil qui roulait et creusait des sillons dans les grandes tiges dorées. Des papillons s'envolaient sur leur passage et le tout formait un paysage féérique. Oui, c'était bien des chatons que le Clan des Étoiles observait...