>>chasse

Eclair Blanc était parti tôt ce matin pour aller chasser. Il avait besoin d'exercice et il n'était pas mécontent de se bouger les fesses.
Il avait un peu chassé du côté de la forêt et il avait déjà attrapé deux rongeurs assez imposants et il suivait les traces de toute une portée de lièvre avec leur mère...
Il leva la tête et huma l'air. L'odeur agréable des lapins avait disparus pour laisser la place à l'odeur répugnante des cadavres pourrissants depuis des lustres des chiens...
Le matou déglutit lentement, il n'aimait pas trop cet endroit et il l'évitait plus que tout...
Avançant lentement, il huma l'air encore une fois et trouva néanmoins, l'odeur d'une proie, un merle, d'après l'odeur...
Difficilement, il s’approcha sans faire un bruit même pas de dégoût face à cet endroit si détesté...
Il le voit, chantant, un chant funèbre lui semble-t-il...
Doucement, sans bruit...

***

Sans bruit, calme, il revient vers son point de départ, enterrant avec les autres proies ce merle noir au chant si déchirant...Pourquoi ? Pourquoi chantait-il comme ça? Avait-il perdu des êtres aimés...?
Sans savoir pourquoi, une larme coula sur la joue du guerrier et alla s'éclater sur la terre meuble...
Sa chute fit un bruit infime mais Eclair Blanc l'entendit, un son doux, calme mais d'une tristesse...Elle avait éclaté en milliers de petites particules en poussant un dernier chant, comme ce merle...
Eclair Blanc l'enterra soigneusement...mais n'oubliant pas pour autant...ce chant, ce départ.

Invité

De bon matin. Le soleil brille. Les oiseaux chantent. La rosée brille doucement sur les brins d'herbes et les feuilles mortes. Les arbres prennent doucement leurs couleurs d'automne. Une feuille se décroche ici et là. Les corneilles croassent. Monotone. Il y a tout. Et moi. Les pattes légèrement refroidies par la rosée. Les poils me collants aux coussinets. Pas une branche ne craque. Les rochers. Ils sont un peu plus chauds. Le soleil sans doute. Une odeur. Un merle. Un chant. Triste et régulier. Puis plus rien. Un léger bruit de pas. Je le suis. Eclairs blancs. Il enterre ses proies. Il s'arrête. Plus rien.

"Eclairs blancs?"

Pourquoi faut-il toujours que je casse le silence?

Eclair Blanc se retourna, un peu surpris mais reconnaissant cette voix entre mille...
Il s'approcha de la belle femelle au pelage blanc et posa son museau contre celui de la meneuse...Il était content de la voir, content d'être ici...
Il eut une pensée pour le merle au chant triste et se demanda s’il existait un paradis des oiseaux.

"Je chassais, comme tu as pus le remarquer, dit-il avec un petit rire ironique, c'est tellement calme..."

Il leva la tête et regarda tout autour d'eux, des feuilles commençaient à joncher le sol dur et humide de rosé. Les feuilles bruissaient au rythme du vent. Les arbres semblaient murmurer des plaintes annonçant la venue de la prochaine saison. Il regarda Etoile de Givre, sa chef mais aussi celle qu'il aime...

"Tu veux continuer avec moi ?"

Son regard fauve s'enfonça dans le bleu d'Etoile de Givre...

" Tiens, vous êtes la ???"
On aurait put reconnaitre cette voix entre des millions. Cette voix teintée de bonheur et de fatigue sans monotonie ni tristesse.
" Tout va bien ? Comme je le vois, vous chassez, moi aussi. Vous voulez bien m'aider ? "
Il est vrai que Nuage ensommeillé les laissaient peu parler mais il était très content de croiser quelqu'un pendant sa chasse car ce n'était pas son activité favorite. Car malgré son entrainement de guerrier, Nuage ensommeillé voulait être apprenti guérisseur voir guérisseur tout court, donc avoir de la compagnie l'enchantait au plus au point.
"Vous avez chassez quoi pour l’instant? Moi j'ai pris un campagnol et puis c'est tout. "
Puis, il se mit à faire sa toilette car il avait remarqué qu'il s'était sali d'une manière pas possible. En gros, il ne ressemblait plus à rien.

Eclair Blanc lança un regard étonné et un peu mécontent à Nuage Ensommeillé, il aurait aimé être un peu seul avec Etoile de Givre mais la forêt appartenait à tous et il n'allait pas le chasser, en plus, il appréciait fortement le petit apprenti.

"J'ai déjà pris deux rongeurs, une souris et un mulot ou quelque chose dans le genre ainsi qu'un gros merle noir..."

Encore une fois, il eut une pensée pour ce petit animal au chant si triste.
Il regarda Etoile de Givre, l'invitant à parler elle aussi. Le jeune guerrier ne put s'empêcher de remarquer, encore une fois, la belle fourrure de la chatte blanche, ses beaux yeux d'un bleu transperçant et son allure de meneuse... Elle était tellement belle et tellement agréable !
Il se sentit rougir sous son pelage écaille...

Nuage ensommeillé voyait bien qu'Eclair blanc rougissait et en comprit vite la cause. Ne voulant faire tache et casser cette superbe ambiance, il se dit qu'il devrait peut être s'en aller et aller chasser un petit peu voir beaucoup plus loin. Il dit donc :
" Bon eh bien je vais .... Euh ... Chasser plus loin et je vais .... Vous laissez... Alors. »
Il se sentait bête de dire un texte aussi peu poussé mais il n'allait quand même pas dire Bon eh bien je vais te laisser conquérir le cœur de la belle pour qui tu rougis.
Il s'en alla donc en trottinant joyeusement.

Eclair Blanc remercia d'un regard le jeune apprenti mais fut quelque peu embarrassé qu'il soit parti juste à cause de lui.
Il voyait bien que Nuage Ensommeillé était juste content de voir des gens, et il repartait à cause de l'égoïsme d'un guerrier...
Il se sentit encore plus gêné après ça.
Il regarda Etoile de Givre, espérant qu'elle ne lui en veuille pas...

Invité

Eh ben dis donc, la forêt est assez agitée en ce moment! Moi qui voulais être au calme... Mais comment être plus au calme dans la forêt, avec en plus celui qu'on aime à ses côtés? Bref, je voulais juste dire que je trouvais la forêt plus animé que d'habitude, mais qu'importe! Quel diplomate mon petit Eclairs Blanc! Il est trop mignon quand il se met à rougir, même si on ne le voit pas à cause de son pelage...En tout cas, c'est comme sa que je l'aime. Mais vas t'on revenir sur les causes de l'amour, qui sont multiples et diverses? Il faudrait des jours et des jours pour connaître l'âme de tout le monde par cœur pour pouvoir en faire l'encyclopédie! Mais trêve de philosophie, à trop réfléchir, on finit par se casser le ciboulot pour rien. Et c'est très intuitif de la part d'Eclair blanc de renvoyer Nuage ensommeillé avec autant de tact. Un fois ce dernier parti, on sera seuls. Enfin!

"Comment va mon petit guerrier préféré?"

Mi figue mi raisin. Ironique et tendre. Le Givre et l'Eclair. Tout simplement.

Le petit guerrier allait bien, surtout dans ces moments là !

"Ca va...la vie est bien calme et le gibier est encore abondant. Et toi...?"

Sur ses dernières paroles, le ton d'Eclair Blanc s'était adouci.
En ce moment, son cœur chavirait de plaisir : en tête à tête avec la belle de son cœur, le camp prospère, le gibier bien au chaud dans la forêt, attendant que les guerriers les chassent et le temps, magnifique...
Il ne put retenir un soupir de bien être... Il était heureux...

Invité

"Très bien. La saison s'annonce bien, le gibier à l'air de venir vers nous pour que nous puissions passer la saison blanche sans problèmes. Oui, à vue de nez, je dirais que tout vas bien pour moi."

Les feuilles ondulent doucement. Le vent souffle. Le soleil pointe le bout de son nez à travers les feuilles. Il vient me réchauffer le bout du nez.

"Apparemment la chasse a été bonne pour toi! J'ai entendu ce que tu disais à Nuage Ensommeillé, ils vont bientôt te prendre pour le meilleur chasseur de la forêt! Ou pour le meilleur blagueur, au choix!"

Gentille boutade. Elle s'envole. Comme mon rire. Le vent le porte. Loin. Très loin.

Le cœur d'Eclair Blanc s'envole, tout comme le rire d'Etoile de Givre, il la regarde, ne sentant plus que l'amour qu'il lui porte. Tout son être brille de tendresse pour cette belle chatte au poil blanc et luxuriant.
"Belle
Blanche
Je l'aime"
pense-t-il au plus profond de son être...
Le soleil le chauffe, le réchauffe. Les nuits commencent à devenir froides mais les journées sont toujours éclatantes.
Cette vue de la forêt lui rappela quand ils s'étaient déclaré leur flamme : il sourit avec bonheur...

Invité

[i]"Bon on vas chasser ou on reste plantés là comme des piquets?"

Et voila. Le charme est rompu. Les oiseaux magiques se sont envolés en même temps que mon rire. Mais ça ne fait rien. Il ne faut pas vivre perpétuellement avec la magie, sinon le monde sans elle vous paraît fade et amer. Le souvenir de cette magie vous pourrit l'existence et peut vous conduire à votre perte. Mais trêve de bavarderies et passons aux choses sérieuses.

"Tu préfère quoi? Le lapin ou le mulot?"

En effet, deux pistes odorantes se présentaient à nous. L'une, d'un lapereau, qui doit dater de quelques heures, je pense, et l'autre d'un mulot, je pense que vous l'avez compris.

"Alors??"

Eclair Blanc la regarda, un peu étourdit que la magie qui s'était installé soit rompu...

" Heu...je, s'empourpra-t-il, je crois que j'opterai plutôt pour...le lapin !"

Il huma l'air, entrouvrant légèrement la gueule. Il sentait une odeur de lapin d'il y a environ 1h mais d'autres odeurs aussi, des traces des chiens du temps passés, il frissonna en repensant aux histoires que les anciens lui racontaient n'était encore qu'un chaton.
Le vent tourna et une légère odeur lui arriva à la figure, du sang...*étrange !*, sans doute un renard qui avait trouvé une proie...

"Et toi ?" demanda-t-il à la belle chatte, assise à ses côtés.
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Invité

"Le lapin, naturellement! Il est plus gros et en plus, quand il y en a un, il y en a au moins deux autres!"

Dans ce cas, vu qu'on est tous les deux d'accord, autant aller vers le lapin. Je m'avance donc, le nez au vent, à pas feutrés. Vent de face? OK Griffes en places? Ok. Eclairs blanc? O... Eyh! Il n'a pas commencé à me suivre! Quoi que, il a tellement l'habitude de le faire qu'on peu bien faire une petite entorse au règlement de temps en temps... Comme dirais le clan des étoiles, une fois n'est pas coutume!

"Eclair blanc? Tu me suis?"

Toute petite voix. La mienne. Dans le silence de la forêt. Silence? J'ai dis silence? Comment peut on appeller silence le bruissement du vent dans les feuille? Comment peut on parler de silence quand on peut entendre à chaques instants les chants des oiseaux ou les cris des animaux qui vivent dans ces bois? Ok j'ai fait une erreur de mot. Mais je me l'accorde. C'est moi la chef après tout! Un sourire. Le mien. Seul.

Eclair Blanc sourit et se mit en marche aux côté de la meneuse blanche.
S'arrêtant quelques mètres plus loin, il huma l'air : il sentait...l'odeur ténue des proie qu'il avait déjà attrapé et enterré puis, comme toujours l'odeur des chiens et...une douce odeur de petites proies accompagné de la douce odeur de la saison des feuilles mortes...
Se détachant lentement et pas trop d'Etoile de Givre, il se mit en position de chasse et avança, les pattes semblant ne pas toucher le sol...
Un lapin, non, deux !
Les muscles souples mais prêts à faire bondir le matou, il s'approcha de ses proies, n'entendant que son souffle, trop concentré sur ses proies pour écouter les bruits alentours...
Doucement. Sans bruit. Bondir, haut. Sur un rocher. Ils étaient là, en train de grignoter des petites herbes.
Il sauta sur ses proies. Elles n'eurent que le temps de voir la mort entre les griffes d'un chat puis...plus rien.

Eclair Blanc revint vers celle qu'il aime et déposa les deux petits lapins à ses pattes.

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