>> Un endroit terrifiant [Vortex]

Ce quelqu'un avait un pelage gris, légèrement tigré. Cette fourrure qui approchait donnait au lieutenant brun un sentiment de déjà vu, bien que sur le moment, elle n'eut pas encore retrouvé le nom de cet inconnu. Quand elle huma l'air, elle retrouva marjoritairement l'odeur des Solitaires, ce qui ne l'avança pas à grand chose, car des chats solitaires, elle en avait déjà croisé plein. Alors quel nom portait celui-ci ?
Quand il la salua, elle cru reconnaître, dans ses expressions et sa manière de parler, ce chat assez combattant ... qui se nommait ... Vortex ! Oui, c'était bien ça. Avec le nom, tout lui était revenu.

- Bonjour. Quoi de neuf ? Ho, et bien la routine, et toujours la bonne et vielle routine, marquée par l'arrivée du printemps. Et de ton côté ?

Brise d'Argent en avait très peu dit en retour à cette question, mais elle ne savait quoi ajouter d'autre. Aucune guerre ni épédimie pour venir troubler le quotidien de la vie. C'était très bien comme ça.

Il était vrai qu'au printemps, certaines tribus étaient plus hostiles à l'égard des chats vivants euls, peut-être par crainte de les voir aller et venir chercher du gibier qui aurait du revenir à quelqu'un du Clan. Car le printemps était signification du retour des proies et aussi de la fonte des glaces. Le renouveau était là.

- Oui, le gibier sort enfin de son terrier, la chasse est devenue plus facile, approuva Brise d'Argent.

Au loin, on entendit les énormes et bruyants ronronnements des monstres qui arrivaient à grande vitesse. On les voyait à peine passer, mais ils laissaient une odeur affreuse ainsi qu'un peu de vent derrière eux. La chatte brune se demandait bien comment ces horribles machines pouvaient aller aussi vite, même avec des grands Bipèdes à l'intérieur d'eux.

-On s'ennuierait presque... s'il n'y avait pas les incursions des solitaires ou d'autres chats dans vos terres !, fit remarquer le solitaire malicieusement.
Les monstres continuaient à passer en hurlant sur le chemin du Tonnerre. Quelques corneilles étaient perchées le long de la zone mortelle, prêtes à profiter de la malchance d'un animal insouciant.
*Ce fichu chemin du tonnerre fait au moins des heureux* , pensa amèrement Vortex, se demandant combien de proies avaient été gachées par les Bipèdes, et combien de chats étaient morts prématurément, fauchés par les monstres.
*Quelle mort horrible ! *, frémit le matou à ces pensées.

Le lieutenant du Clan du Vent plongea ses yeux couleur argenté dans eux du mâle gris, comme si elle le défiait. Les intrusions des solitaires ou d'autres chats étrangers n'étaient pas des parties de plaisir, de chaque côté.

- Ils n'ont pas intérêt à venir chasser les proies de ma tribu. Les chats d'autres Clans ont déjà leurs terres. Et les Solitaires ... c'est leur problème s'ils veulent être indépendants. Mais qu'ils ne viennent pas chez nous, les chats des Clans, déclara la femelle brune sans ciller.

Elle voulait faire comprendre que s'il ne voulait pas avoir affaire à elle ou pire, la meneuse de jais, qu'il n'avait pas intérêt à quitter les limites des terres de paix, s'il ne voulait pas se mettre en rogne contre les Clans.
Car il n'y avait presque que sur leurs terres qu'il y avait du gibier : les monstres écraisaient et faisaient fuir les proies, les quatre chênes était un lieu presque désert en dehors des Assemblées ...

- Pour l'instant aucun Bipède n'a été repéré sur les terres de mon Clan, et fort heureusement d'ailleurs. Ces deux pattes représentent une menace envers nos territoires, eux et leurs monstres qui tuent énormément de félins chaque années ... Pff ... je ne comprends pas les chats domestiques ...

Le lieutenant avait clairement fait comprendre qu'elle ne voulait pas le voir sur les terres du Vent. Ce n'était qu'un avertissement, pour le prévenir de ce qu'il risquait, à venir voler des proies appartenant à d'autre chats selon les limites & frontières imposées par les ancêtres.

- Ces abrutis sont incapables de prendre une
quelconque décisions, approuva le lieutenant du Vent. Ils créent des
machines mécaniques capables de rouler et de tuer des centaines de
félins qui vivent dans cette forêt, mais quand c'est leur cher petit
chat domestique, ça devient complètement différent, peu importe que ce
soit la même chose.

Assise près de la chaussée, la femelle au pelage brun
écoutait attentivement les paroles du solitaire, qui partageait le même
point de vue qu'elle, qu'était aussi celui de tous les chats ; ils
partagaient sans doute tous la même haine envers ces assassins de Bipèdes idiots.

- Ho oui, le fameux "Coupeur" comme le disent ces
fameus chats domestiques ... Après ça ils deviennent des fainéants, des
paresseux ... comment peut-on vouloir faire ça à être que l'on aime ?
Tu as entièrement raison, ils mériteraient de subir tout ce qu'on a
subit, la perte des félins qui se sont fait écraser par leurs horribles
machines ... Le monde se porterait mieux sans eux ...

Puis, comme pour appuyer ses dires, la vitesse faisant naître
un petite vent qui fut de courte durée, laissant dans l'air des traces
malodorantes. La route était sillonée chaque jour par plusieurs
centaines d'automobiliste qui polluaient de plus en plus l'air avec
leur essence qui sentait si mauvais ...

Oui, le terme envahir aurait été plus approprié. Mais ces Bipèdes avaient instauré leurs règles et leurs lois. Au Clan de la Rivière, paraissait-il, ils avaient construit une cabane avec des dents de fers, qui coupaient le bois ... Elle avait aussi eu écho du "charnier" au Clan de l'Ombre,
ou encore d'un "cimetière", bien qu'elle ignore ce qu'étaient ces
lieux, elle savait que c'étaient tous deux des inventions des Bipèdes. Et la ville ... la ville, mieux valait ne même pas en parler.

- J'ai horreur de ces lieux où se trouvent ces Bipèdes. Comme ... la
ville, par exemple. Mais il paraît qu'il se sont installé là où il y a
des Camps, ou à proximité.

-Je ne pense pas que les Clans aient queque chose à craindre dans leurs camps, ils sont bien cachés et difficilement accessibles. Les Bipèdes sont trop paresseux pour s'ouvrir un chemin parmi les ajoncs s'il n'y a pas de réel intérêt pour eux... Mais c'est vrai qu'il leur arrive de faire quelques incursions, dans la forêt par exemple.
Vortex s'était déjà aventuré près des Bipèdes. Mais il n'était pas assez stupide pour relâcher son attention près d'eux.
Le seul avantage de ces lieux était qu'ils étaient suffisament dangereux pour qu'aucun clan ne veuille se les approprier.
Ce qui était parfaitement compréhensible.

Brise d'Argent du se retenir de froncer les sourcils. Ce solitaires avait bien décrit le tunnel d'ajoncs qui menait au Camp. Avait-il déjà prénétrer à l'intérieur d'un refuge d'une tribu ? Ou, en avait-il juste entendu parler ?
Ne laissant rien paraître de ses doutes, le jeune lieutenant répondit :

- De plus, ces grands idiots à deux pattes ne pourraient pas entrer, à mois qu'ils ne détruisent tout. En plus, ils auraient peur de se piquer avec les ronces ...

Quand elle parlait des Bipèdes, la voix de la femelle brune était chargée de rage assez décelable, malgré son apparence détendue.

-C'est incroyable de voir comment des êtres si peu adaptés à la nature peuvent causer d'ennuis. Ils veulent peut-être s'en venger... , dit Vortex, que l'idée faisait sourire malgré lui. Se venger de la nature. Quelle idée stupide !

Le solitaire commençait à trouver le temps de moins en moins agréable. Aux rafales provoquées par le passage des créatures du chemin du Tonnerre s'était ajoutée une brise qui devenait menaçante.
De lourds nuages noirs s'ammoncelaient à l'horizon, promettant une pluie prochaine. Quelques flashs dans le lointain indiquèrent que la pluie n'allait pas être seule à tomber.

-Il faudrait songer à trouver un arbre sous-lequel s'abriter...
La foudre s'imprima brièvement sur les pupilles des deux chats, puis le tonnerre tonna presque immédiatement après.
L'orage allait sûrement traverser les territoires des Clans. Peu de chasseurs sortiraient par ce temps. Même les proies allaient se terrer. L'orage était un des phénomènes naturels que redoutaient tout les êtres vivants. Même les Bipèdes s'abritaient dans leurs maisons quand grondait le tonnerre. Le solitaire faillit sourire en pensant qu'il y avait au moins une chose que les Bipèdes respectaient, ou plus vraisemblablement craignaient.