Etoile de Larme Meneuse. C'est moi qui décide.
Nombre de messages : 1323 Age : 27 PUF : Mocerino. Clan du Chat : Clan de l'Orage. Inscrit le : 19/04/2008
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| Sujet: Chambre trois cent treize. Mar 14 Avr - 9:43 | |
| Chambre trois cent treize. Ces mots résonnent à mes oreilles, sournois mélange d’espérance et de douleur. Les trois chiffres dansent devant mes yeux. Je ne me souviens plus. De quoi ? De tout. J’ai oublié comment je suis arrivé là. J’ai oublié pourquoi on m’a abandonné entre leurs mains. Cela me sembler une solution plus douce, moins douloureuse. Oublier. Chambre trois cent treize.
Pourtant, des images, des sons, des odeurs remontent en moi, m’emplissant d’une étrange nostalgie léthargique, me plongeant dans l’incompréhension. Comment ? Comment suis-je tombé dans ce lieu morne et déprimant ? Pourquoi m’a-t-on laissé tombé ici ? Qui a été assez mauvais pour me laisser périr dans cette chambre, la numéro trois cent treize ? Je ne sais plus.
Ma mémoire est un vide béant, qui me laisse impuissant et désemparé, néanmoins incapable d’être rageur, devant mon incapacité à me rappeler. Je me sais près du gouffre, de la mort, pourtant, la tristesse qui m’envahit ne viens pas de l’idée de quitter ce monde, bien au contraire ; mourir, c’est quitter cet Enfer pour dormir d’un sommeil infini. Non, la léthargie que je ressent semble provenir de mes questions.
Chambre trois cent treize. Pourquoi ces trois chiffres m’emplissent de tristesse ? Je ne saurai le dire. Dans la semi-obscurité de la nuit, je ne distingue rien. Autour de moi, tout est vide. Noir. Je suis seul. Perdu. Impuissant. Dieu, calmement installé sur son nuage, me nargue, me laissant périr dans ma tristesse. Je n’ai plus aucun droit. Plus aucune possibilité. Plus aucune liberté.
Je repense vaguement au passé. Aux jours où il pleuvait en continu sur le potager. Aux moments où j’étais malade, avec Madeleine qui me chouchoutait. Ah, ma douce Madeleine. Je revois tes doux cheveux, d’abord blonds puis ensuite blancs. Je replonge dans ton rieur regard noisette. Oh, ma belle Madeleine, pourquoi m’as-tu quitté ?
C’est peu de temps après ta mort que j’ai été placé ici, dans la chambre trois cent treize. On ne m’explique rien, on me dit que tout va bien. J’ai cette horrible sensation d’être un trop jeune enfant, qui ne comprends pas ce qui lui arrive. Cela fait trois ans, Madeleine, trois ans que je suis enfermé ici. Trois longues années que chaque jour se répète, semblable au précédent, avec parfois une visite pour rompre cette morne routine.
J’ai peur, Madeleine. Peur de ne jamais comprendre. Peur de ne jamais savoir pourquoi j’ai été lâchement abandonné ici, comme un animal. Cette idée me déchire. Pourquoi ? Pourquoi nos enfants m’ont-ils laissé ici, dans la chambre trois cent treize, un sourire triste et doux aux lèvres, comme si je n’était qu’un enfant qu’il fallait rassurer ? Je n’en peux plus de cette compassion forcée. Je n’en peux plus de l’infirmière qui, chaque matin, viens me lever, me donner cette infâme bouillie, et m’habiller, me laver, comme si j’était incapable de le faire seul.
Madeleine, emporte moi. Je préfère mourir que de continuer à vivre dans cette maison de retraire.
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Eh bah non, j'ai rien d'autre à foutre à cette heure là, je bosse pourtant, mais je suis une vraie petite no-life, en pur et en dur. Bouh que c'est déprimant ._.
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