Pas la bouuue !

Beurk. Il avait plu, et Bruine Lointaine en avait les pattes toutes couvertes de boue : elle venait de marcher accidentellement dans une flaque peu profonde mais bien boueuse.
Bruine adorait la pluie, mais elle abhorrait la boue. Ce qui n'allait pas très bien ensemble.
Les brindilles sur lesquelles elle marchait s'accrochaient à la boue qui couvrait ses coussinets, ce qui la gênait incroyablement.
Bruine adorait ce qui la lavait, mais elle abhorrait la saleté que ça soulevait.
Elle se dirigeait vers la réserve de gibier. D'habitude, elle n'avait que quelques longueurs de queues de renard à parcourir depuis la tanière des guerriers pour l'atteindre. Mais ce jour-là, c'était comme un parcours du combattant : elle devait mettre toute sa bonne volonté pour ne pas s'arrêter, poser son arrière-train parterre et enlever les brindilles et la boue collées sur ses pattes. Ce qui ne servirait à rien puisqu'au premier pas quelle ferait, elle serait à nouveau couverte de gadoue.
Enfin, elle atteignit le tas de gibier et choisit un écureuil. Le prenant dans sa gueule, elle chercha du regard un coin où le manger à l'écart de la boue ; peine perdue : partout ce n'étaient que terre et flaques. Pour ne rien arranger, il se mit à pleuvoir. Oh, légèrement, mais assez pour la faire sortir de ses gonds.
La chatte tricolore gronda de mécontentement, grondement qui fut étouffé par la proie qu'elle mordait fermement.
Elle se dirigea d'un pas furibond vers la tanière des Guerriers.
Il faisait bon à l'intérieur, frais et sec, ce n'était pas comme l'air humide et lourd de la forêt après la pluie. Elle déposa sa proie dans un coin puis s'ébroua. Des gouttes d'eau et de gadoue s'écrasèrent dans un vaste cercle autour d'elle. Elle espéra brièvement qu'elle n'avait éclaboussé personne. Ou du moins personne qui ne se soit réveillé à cause de cela.
elle s'aplatit sur le sol et commença à grignoter l'écureuil.

Invité

[ J'me tape l'incrustouneette =D ]

Pierre Brisée aperçue la chatte rentrer dans la tanière, prête à s'ébrouer, et s'écarta, emmenant sa proie avec lui. Elle entama son repas sans même le voir. Il miaula désagréablement.
" Pour commencer, tu devrais faire attention, tu as bien faillit m'asperger avec ton eau et ta boue, " grogna-t-il, ces yeux brillant. Il remua la queue, et s'allongea à son tour.
" Sale journée, n'est-ce pas ? " se moqua-t-il en mordant dans la souris qu'il avait entamé peu avant.

—Pour commencer, tu devrais faire attention, tu as bien failli m'asperger avec ton eau et ta boue, grogna une voix derrière elle.

Bruine Lointaine se retourna. Devant elle, Pierre Brisée. Elle rougit violemment. Sans son pelage, elle aurait eu l'air d'une fraise bien mure.
Elle murmura un inaudible "désolée" que Pierre Brisée n'entendit sûrement pas.
Il s'allongea près d'elle et commença à manger une souris.

— Sale journée, n'est-ce pas ? miaula-t-il d'un ton moqueur.

Bruine Lointaine le regarda. Par dessus tout, elle détestait qu'on se moque d'elle. Elle résista à l'envie de le traîner dans une flaque de boue, dehors, et se mit plutôt à grignoter tranquillement son écureuil.

— En effet, répondit-elle d'un ton badin. Les proies doivent s'être cachées.

Elle essayait à tout vitesse d'élaborer un plan pour se venger de lui. Pour le moment, elle n'avait aucune idée. Lui prendre sa souris et la jeter dans la boue ? Ce serait du gaspillage. Mais alors quoi ?

Invité

Il remua la queue.
" Y'a que les folles pour se rouler dans la boue par ce temps.. "
Il l'observa d'un regard taquin, et ajouta :
" Je parlais des proies. "
D'un coup sec, il arracha une partie de la chair de sa souris, et l'avala, se léchant les babines.
" Après je vais chasser. Tu viendras avec moi, n'est-ce pas ? " miaula-t-il d'un air mi-aimable, mi-moqueur. Il continua à dévorer sa souris, les yeux brillants.

— Y a que les folles pour se rouler dans la boue par ce temps...

Elle faillit lui sauter à la gorge. Au lieu de quoi, elle sortit compulsivement ses griffes et ne répondit pas.

— Je parlais des proies.

Menteur. Bruine Lointaine était sur le point de craquer. Et elle n'avait toujours pas trouvé de plan !
Elle lui adressa un signe de tête entendu, histoire de lui faire comprendre qu'elle n'était pas stupide à ce point.
Elle grignotait autour de la patte antérieure de l'écureuil, et celle ci s'arracha brusquement, toujours attachée néanmoins à quelque chose à l'intérieur qui entraîna les tripes à l'extérieur en suivant la patte. La femelle grogna quand de la bile lui mouilla les coussinets. L'odeur mettrai des jours à partir ! Attrapant doucement, presque tendrement, les boyaux, elle les balança un peu plus loin.
une petite idée germa dans son esprit. DE la bile ? Ça pourrait peut-être l'aider à se venger de Pierre Brisée...

— Après je vais chasser. Tu viendras avec moi, n'est-ce pas ? continua-t-il d'un ton affable qui sonnait faux.

Elle releva la tête et le regarda de ses yeux bleu-vert.

— Oui, bien sûr ! lança-t-elle avec peut-être trop d'enthousiasme.

Enfin ! Le plan qu'elle recherchait lui apparut soudain très clairement. Il lui suffisait d'arbres et de boue...

— De quel côté voudrais-tu aller chasser ? demanda-t-elle dans un miaulement innocent.

Alors que quelques instants auparavant elle aurait voulu l'égorger, elle lui aurait presque ronronné dessus. Presque. De toutes façons, ç'aurait été stupide, puisqu'elle allait lui jouer un sale coup bientôt.