Une belle journée... ou presque [Priorité Océan d'Ebène]

Faucon, Aigle, et Réglisse, jouaient dans le champs de bipèdes à courir après un campagnol. Ce dernier était rapide et passait partout, mais les trois chatons étaient rusés. Il se séparaient et le coinçaient. Sauf que la bestiole avait plus d'un tour dans son sac. A chaque fois qu'une patte s'approchait dangereusement d'elle, menaçant de la transpercer, elle se cachait dans un trou, ou autre part où on ne pouvait pas la trouver. Au bout de quelques minutes, les chatons, à moitié épuisés mais encore plein d'énergie, jetèrent leur regard sur un bout de métal qui dépassait des tiges de blé. Intrigués, les deux mâles accoururent, suivi de près par leur sœur. Plus ils approchaient, plus une odeur de gibier venait titiller leurs narines. Il débouchèrent enfin sur un espèce de grand cube en métal d'environ cinq mètres de large, ouvert. Un gros lièvre vivant se débattait à l'intérieur. Il était accroché à une pointe et une ficelle était attaché autour de son cou. L'autre extrémité de la corde était attaché à ce qui semblait être une porte, au dessus du cube. Les trois petits entrèrent précipitamment dans le cube, ne se souciant pas de la grille grande ouverte. Faucon et Aigle se battaient pour obtenir le lièvre tandis que Réglisse, commençait à avoir des doute l'identité de cette chose. Du gibier servi, comme ça, en plein milieu d'un champs, ça lui paraissait étrange. Son regard soupçonneux passait du lièvre à la ficelle, essayant tant bien que mal de comprendre. Mais avant qu'elle ai résolu ce mystère, Faucon décrocha le lièvre de la pointe et la grille se referma brusquement. Aigle et Réglisse poussèrent un miaulement apeuré. C'était un piège! Faucon dévorait la viande sans demander son reste. Les deux autres chatons essayèrent de détruire la grille en métal mais ils se faisaient plus mal qu'autre chose.
Au bout de quelques minutes, des bruits de pas, bruyants, se rapprochaient d'eux. Faucon lâcha le lièvre et alla se tapir au fond de la cage avec son frère et sa sœur. Une énorme tête affreusement laide de bipède surgit alors devant la grille. Aigle envoya un coup de patte sur le museau de l'humain. Ce dernier grogna avant de prendre le cube entre ses deux mains et l'amena sur sa camionnette. D'une main, il ouvrit la cage en la levant vers le haut. De l'autre, il sortit de sa poche une lame scintillante de sa poche. Il attrapa le premier chaton qui lui vint sous la main, et sans aucun regret, il plongea la lame dans la bête et le sang gicla sur le pare-brise.

"NOOOOOOOOON!!!"


Petite Perdrix se réveilla en sursauts. Elle était en sueur et haletait. Apparemment elle n'avait hurlé que dans son sommeil. Autour d'elle, Patte Brune, Patte de Fleur et Cœur Tacheté dormaient. Petite Perdrix était couchée dans un coin, opposé à celui du petit groupe, près de l'entrée du buisson aménagé. Elle n'était pas encore prête à faire ami-ami avec les autres occupants de la pouponnière, même si elle était obligée de dormir avec eux. Silencieusement, elle se leva et sortit. Il faisait déjà jour. Étoile Fauve, assise devant sa tanière, profitait du soleil matinal. Un mâle noir et blanc aux yeux bruns comme l'écorce, faisait sa toilette près d'une souche qui servait aux chats à se prélasser au soleil. Rien de plus normal pour le clan de l'Ombre.
Petite Perdrix repensa à son maudit cauchemar. Ce n'était pas la première fois qu'elle rêvait de ses frères et de sa sœur. Depuis qu'elle était partie du champs de bipèdes où elle habitait autrefois avec eux avant que leur mère soit capturée, elle ne pensait qu'à eux. Ils lui manquait tellement. Leurs jeux, leurs repas, leurs soirées, leurs chasses aux papillons... Tout ça était fini maintenant.
Ce rêve lui rappela qu'ils étaient peut être déjà morts à l'instant même où elle vivait en toute sécurité dans un clan de chats sauvages. La mort de son père annoncée à son arrivée au camp par Étoile Fauve ne faisait que raviver son chagrin. Petite Perdrix n'avait que deux lunes et demi, et sentait déjà son cœur brisé en mille morceaux dans sa poitrine. Ce n'est pas l'enfance qu'elle espérait, oh non, loin de là...
Pourrait-elle un jour reconstruire une vie normale? Il y avait peu de chances... Tout s'était passé si vite... Une larme coula sur sa joue. Elle secoua la tête pour la faire tomber.
*Aller Perdrix, reprends-toi. Tu t'étais promis de ne pas pleurer. Tu dois faire preuve de maturité maintenant.* Pensa-t-elle.
Mais c'était si dur pour son jeune âge. Elle avait besoin de réconfort, de quelqu'un à qui parler. Petite Perdrix balaya le camp du regard. Elle passerait pour la "chouchoute" si elle allait voir Etoile Fauve. Elle jeta alors son regard sur le chat bicolore, en train de lécher sa patte. La chatonne grise inspira, puis s'avança vers le mâle. Elle bondit sur la souche pour être à sa hauteur et lança d'un ton un peu timide:

"Salut!"

*Waw tu pouvais pas trouver mieux comme discours Perdrix, là c'est le top >.<*