Vadrouille nocturne

Invité

Vortex était nerveux.
Le fait d'être dans le territoire d'un Clan (qui ne l'apréciait pas spécialement en plus) le rendait déjà nerveux, mais ce lieu avait quelque-chose d'assez inquiétant...
Il faisait nuit, mais une brume épaisse cachait la Toison Argentée, ce qui rassurait et inquiétait à la fois le solitaire : on aurait du mal à le voir, mais des ennemis pouvaient également l'approcher sans être repérés. Vortex se promenait parmi les sépultures, son pelage se confondant avec le gris des pierres tombales. Un petit bout de nuit fondit soudain sur lui, qui l'abbatit par réflexe d'un coup de patte. Il renifla la chose qui se révéla être une chauve-souris.
*Finalement cet endroit n'a pas que des inconvénients...*, songea-t-il la bouche pleine.
A peine eu-t-il finit sa proie qu'un bruit de patte le fit sursauter. Il bondit sur un mausolé pour avoir un champ de vision plus étendu. Tous ses sens étaient sur le qui-vive.
Le bruit se rapprocha.

Etoile Fauve respira l'air frais
de la nuit. La meneuse du clan de l’Ombre
aimait bien le cimetière, l'ombre noire des pierres taillées par les bipèdes,
le silence absolu. Tandis qu'elle flairait un bouquet d'herbe et de chardons,
un bruit retentit sur sa droite, et une odeur lui parvint. Cela sentait le
sang, la tension, le solitaire, accompagné par un couinement. Etoile Fauve se
ramassa sur elle même et progressa lentement entre les pierres mortes, les
muscles tendus a craquer sous son pelage roux. Griffes sorties, babines
retroussées, elle aperçut l'intrus, dévorant une chauve-souris. Que faisait-il
sur ses terres ?
*Celui là, il ne va pas s'en aller comme ça !*
songea la femelle. Soudain, le solitaire dressa les oreilles et bondit
sur une sculpture proche. Se maudissant intérieurement d'avoir mal dissimulé sa
présence, elle se faufila derrière le mausolée et bondit en poussant un cri
sauvage. Elle atterrit en plein sur le dos du chat et ils furent projetés a
terre. Etoile Fauve se releva immédiatement, crachant férocement, chaque poil
de son corps hérissé.
-Que fais-tu là ?

Invité

Vortex se releva immédiatement. Un regard lui permit de comprendre qu'il avait à faire à une combattante honorable.
Tant mieux.
-Je chasse, ça ne se voit pas ?, répondit Vortex narquois, les dents encore rouges du sang de la chauve-souris.
Les intentions de celle qui l'avait surpris n'étant pas pacifiques, il ne résistait pas à l'envie de l'énerver.
-Et toi que fais tu ici ? Et qui es-tu ?, demanda-t-il. Il se doutait bien des réponses, cette chatte n'était sûrement pas une nouvelle guerrière du clan de l'Ombre, peut-être une vétérante. Ou plus probablement une lieutenante. Un guerrière ordinaire ne l'aurait pas abordé ainsi, elle aurait paru moins sûre d'elle.
Le solitaire adopta une position permettant plus facilement d'esquiver une éventuelle attaque.
Il sentait qu'il n'allait pas s'ennuyer.

Etoile Fauve cracha. Elle n'était pas chef depuis longtemps,
mais au moins un solitaire serait au courant. La chatte se redressa de toute sa
taille, ce qui n'était pas peu dire malgré sa silhouette fuselée, montrant les
crocs a l'importun. Il prenait, à l'évidence, un malin plaisir à la provoquer.
Les pupilles réduites a deux fentes malgré l'obscurité, elle rétorqua d'un ton
menaçant :

-Je suis sur mes terres, idiot de solitaire ! Mon nom est Etoile Fauve, je suis
la meneuse du Clan de l'Ombre ! A présent, file, les solitaires ont leurs
terres, inutile de chasser ici !

Elle se ramassa sur elle même, prête à bondir.

-Sinon je te chasse moi même !

Invité

-Une nouvelle chef ? Ca faisait longtemps..., remarqua Vortex, pas effrayé le moins du monde.
Une des raisons de cette indifférence était que la meneuse avait commis l'erreur de révéler son identité, comme si elle comptait sur ce détail pour le chasser.
-Vu que tu ne me connais pas, je ne relèverais pas l'insinuation sur mon intelligence, mais tu as raison sur un point. Les solitaires ont leurs terres. Toutes les terres., ajouta-t-il, mettant en pratique son don d'énerver ses interlocuteurs.
Le matou gris se prépara à combattre, après les paroles qu'il avait tenu, rien ne pouvait le dispenser d'une correction, pensait probablement Etoile Fauve. Peut-être à tort.

Étoile Fauve mourrait d’envie de bondir sur Vortex. Non
content de violer les frontières de l’Ombre, il la narguait, la provoquait.
Retenant son désir de lui sauter à la gorge, elle feula :

-Les solitaires sont vraiment les chats les plus idiots qui
existent. Orgueilleux, en plus. Si tu avais un minimum d’honneur, tu ne te
chercherais pas d’excuses selon lesquelles tu es chez toi. Je ne cherche pas le
combat, je veux que tu quittes ce territoire maintenant.

Plus elle parlait, et plus elle pensait qu’il allait falloir
se battre. Qu’importe. Elle était une combattante aguerrie malgré sa jeunesse,
elle avait toutes ses chances. Visiblement, le solitaire pensait lui aussi au
combat, elle voyait ses muscles trembler sous sa fourrure.

Invité

La hargne de la guerrière du Clan de l'Ombre n'imlpressionna pas le moins du monde Vortex.
-Je suis peut-être idiot et orgueilleux, mais pas au point de considérer un territoire comme la propriété exclusive d'un Clan ! répondit-il railleur.
Il ne s'inquiétait pas d'avoir à combattre, il s'en réjouissait même d'avance. Un nouvel adversaire réserve toujours des surprises.
Et Vortex en réservait également.

Le solitaire se mit en position, prêt à bondir. Ses yeux brillaient d'excitation et d'impatience. Il ferait en sorte de vite finir ce combat. Pas de manière définitive, Vortex ne tuait pas pour une simple insulte, même quand c'était tentant.
Mais blesser était tout à fait dans ses dispositions.

Etoile Fauve poussa un soupir résigné. Bon, puisque le combat semblait inévitable...Elle couche les oreilles en se concentrant sur son ennemie, prêt a lui bondir dessus. La meneuse feula, decouvrant ses crocs acérés, et banda ses muscles. Il voulait en découdre ? Trés bien.
-Les clans sont ici depuis des lunes, nous nous partageons le territoire, et vous avez le vôtre. Il n'y a nul besoin de se battre pour comprendre ça !
Même si elle savait que le combat était inévitable, elle n'avait put s'empêcher de dire ça. Vortex lui sortait par les yeux, et elle sentait son propre sang bouilloner dans ses veines. Elle regarda les pattes de Vortex. Il avait l'avantage de la taille, peut aussi était-il un peu plus fort, mais elle aussi avait un atout. Ses griffes. Crachant une dernière fois, elle sortit ses armes redoutables, d'une longueur exceptionnelle, aiguisée comme des épines de ronces.

Invité

-Quels territoires ?, répondit Vortex, Tout ce que nous voulons c'est pouvoir aller et venir sans gêne, nous ne souhaitons même pas dominer un territoires commes certains chats de ma connaissance !

Le solitaire avait observé la meneuse. Elle était légèrement plus petite que lui, et avait des griffes plus longues que la moyenne.
Mais avoir de longues griffes ne suffit pas pour gagner un combat. Il faut savoir atteindre l'ennemi avec.
De toute façon il savait que les avantages physiques n'étaient pas seuls à peser dans les combats. La ruse, l'agilité, la force et d'autres qualités pouvaient changer le cours d'un combat si on les employait bien.
Il pouvait s'attendre à ce que la chef du Clan de l'Ombre mise sur sa rapidité et sa souplesse.

Vortex se prépara à bondir, la fourrure hérissée, les oreilles ramenées en arrière. Il ne s'embarassa pas de l'habituel feulement, le problème ne serait pas réglé par l'intimidation.

Le soleil n'était pas encore levé, la nuit noire s'abbatait sur la scène. Le guerrier du clan de l'Ombre apperçu son chef et s'obligea a venir a sa rencontre. Sans genes, il vint s'assoir au cotés d'Etoile Fauve. Il commençait a s'habituer à voir ce solitère, Vortex, sur son territoire. Le chat y venait bien trop souvent a son gout.
Même si Ecorce Brulé était certain qu'Etoile Fauve serait arrivé a gagner ce combat toute seule, malgré la force de son adversaire, il voulait toucher deux mots à ce chat qui semblait continuer a croire que ces terres étais les siennes.
- Et bien Vortex, je vois qu'a ta dernière visite, tu n'as pas été sufisament corrigé sur tu reviens aussitôt après !
Il n'en dit pas plus.C'était a la chef de décider et maintenant la négosiasion était faisable.

Invité

-Qui serait assez patient pour me convaincre de ne pas m'introduire où je le souhaite ? Personne à mon avis, déclara Vortex, Je crois que tu n'as pas compris ce que je voulais vraiment : je veux simplement pouvoir aller et venir librement sur ce que vous appelez "votre" territoire. Je ne vous demande même pas de partir...
Le solitaire n'était pas sûr que ses paroles convainquent le Clan de l'Ombre : ces chats étaient plus attachés à leur territoire qu'un arbre à ses racines. En plus Ecorce Brûlée prenait visiblement ses intrusions comme des invasions, alors qu'il n'avait jamais essayé de chasser personne !

Etoile Fauve salua Ecorce Brulé d'un signe de la queue et reporta son attention sur le solitaire, les prunelles brûlantes d'animosité.
-Ainsi tu ne viens pas pour la première fois ? Tu ne semble pas comprendre. Nos terrains de chasse nous sont vitaux, si on vient chasser notre gibier, nous allons manquer de nourriture. Il est facile pour toi, qui n'a personne a nourrir, de chasser ou bon te semble, mais nous ne pouvons pas nous permettre de perdre la moindre proie.
Bien qu'elle n'ai pas relaché la tension dans ses muscles, lameneuse s'éfforcer de parler d'un ton calme. Si le solitaire attaquait, elle le chasserais elle même. Sinon, elle le laisserait partir sans se formaliser de l'intrusion.

Invité

-Je n'ai personne à nourrir mais je n'ai pas de territoires réservés de chasse, de réserve de nourriture, de chasseurs pouvant prendre la relève si je suis blessé ou malade... ça rétablit l'équilibre, non ?, rétorqua Vortex, qui sentait que le combat n'était finalement pas inévitable, mais qu'on soit dans un Clan ou solitaire on l'a tous choisi, avec le lot des difficultés... mais aussi des avantages. Tu ne penses pas ?

Le ciel s'éclairciçaient, il était maintenant d'un magnifique bleu-violacé. Le soleil n'était pas encore visible mais cela ne tarderait pas. Les chauves-souris, chouettes et autres bêtes nocturnes rentraient dormir tandis que les premiers oiseaux commençaient à pousser timidement leurs premiers chants de la journée. Les pupilles des trois chats s'amincissaient pour s'adapter à la luminosité grandissante.

-Tss Tss, je vois que notre ami Vortex exerce son art impressionant de la plaidoierie. Au moins, mes oreilles repèrent toujours aussi-bien les querelles enfantines, comme par exemple, sans ironie aucune, celles au sujet du regissement des territoires.
Vous auriez peut-être dû commencé par demandé à notre ami quel était la raison de sa présence en ces lieux.
Bien sûr, ceci n'est qu'une suggestion, et je ne voudrais en aucun cas priver deux guerriers d'un affrontement à mort, bien que l'un des belligérant soit avantagé. Je ne citerais bien sûr pas son nom
Le chat noir était nonchalament perché sur la tête d'une faucheuse de granite, sa queue jouant avec l'extremité de la faux de la sculpture. Sculpture ? Les ombres et la faible lumière de la lune qui ne serait bientôt plus visible animait la statue d'une vie propre, qui semblaient donner vie au perchoir du félin.
Il avait énoncé ces paroles sur un ton mielleux, mais son regard pénétrant faisait volé en éclats l'apparence tranquille et paisible du chat. Un ronronnement incongru venant du gosier dudit animal ne suffit pas à dôter le félin d'un air affable...
Les rayons solaire qui annonçaient l'arrivée de leur lumineux proprietaire éclairèrent la sépulture. La réverberation provoquée par une plaque de métal gravée braqua un faisceau de lumière sur le mammifère aux prunelles argentées, l'enrobant d'un halo de lumière et du même coup pourvue la faucheuse d'une auréole qu'un chrétien aurait sûrement qualifié de blasphématoire.
Mais le félin noir n'étant pas chrétien, il resta à sa place.