Mauvaise rencontre

Etoile Fauve progressait a pas de loup entre les montagnes d'objets bipèdes du charnier. Des piles de pattes de monstres, a l'odeur nauséabonde, cotoyait les étalage de boîtes, plus ou moins grandes, couvertes de rouilles. Etoile Fauve n'aimait pas particulièrement le charnier, mais ici, on trouvait des rats énormes, a l'épaisse fourrure brune, coriaces mais nourrissant. La nuit tombait doucement sur les lieux, et Etoile Fauve avait de moins en moins de mal a dissimuler sa présence au milieu des ombres. Cherchant a obtenir un meilleur point de vue, elle sauta sur un tas de bizarreries bipèdes et observa les environs. Elle remarqua alors quelques mouvements, plus loins. Sautant souplement de son perchoir, elle s'engagea entre les monticules en progressant vers l'endroit qu'elle avait repéré. Au détour d'un pile de roues, elle s'arrêta net. Un groupe de Bipède, ni des petits, ni des adultes, étaient installés là, autour d'un petit feu, avec des bouteilles et d'étranges batons, qui fumaient, et que les bipèdes portaient régulièrement a leurs lèvres. Ils riaient, parlaient fort et produisaient d'étranges cris qui ressemblaient a des chants. Etoile Fauve recula le plus doucement possible pour ne pas se faire remarquer mais elle heurta un objet qui tomba en faisant un bruit assourdissant. Pétrifiée de terreur, la meneuse regarda les bipèdes regarder partout, puis l'un d'eux poussa un cri et fit un mouvement vers elle. Aussitôt, la chef du clan de l'Ombre tourna les talons et détala. Un déflagration retentit, et elle sentit quelque chose de coupant érafler sa fourrure, et cogner brutalement contre son flanc. Les bipèdes riaient toujours, plus fort, tandis qu'elle détalait dans l'ombre, essayant de ne pas prêter attention a la blessure qui était apparue sur son échine. Arrivée a l'entrée du charnier, elle s'écroula, hors d'haleine, et lécha sa blessure. C'était net, profond, et ça saignait tout de même beaucoup. Etoile Fauve se releva en chancelant, elle devait prévenir le clan de se méfier du charnier !

Coeur de Cendres contemplait la couverture piquetée d'étoiles qui venait de tomber sur sa tête, pelotonné au sein de l'abris et observatoire qu'il s'était confectionné à l'aide d'une machine à laver et de pneus. le coeur d'un de ces monstres qui passent sur la rivière d'asphalte brûlant faisait également parti de l'étrange assemblage. De l'eau remplissait plus ou moins les multiples tuyaux, qui, semblable à autant d'artères, se tendaient tout entier vers le ciel étoilé. Le chat noir pris une barre de métale de courte taille entre ces deux blanches et acérées, et la fit glisser lentement le long d'un tuyaux. Un son doux en sortit , incongru en pareil lieux de désolation. Il recommença, et enchaîna les sons, faisant s'élèver dans l'air froid d'un début de nuit des notes étranges, tantôt graves tantôt aigues, chacunes raisonnant différement de la précedente. L'étrange musicien allait de plus en plus vite, et une mélodie sortit bientôt de son apparente gesticulation qui était en fait des gestes pleins de la dexterité sauvage des chats qui hantent ces bois.
L'improvisé pianiste continua à jouer sur son orgue avec tout public les cigales qui s'étaient tuent pour l'occasion, quand soudain un mouvement interromput le félin dans son inconcevable récital.
Il tourna doucement la tête, le morceau de fer -ou bien était-ce du plomb ?- toujours solidement maintenu en place par ses mâchoires puissantes, dessinant une bosse à la jointure des deux maxillaires, donnant une impression de dureté à son visage, impression renforcée, par ces deux prunelles d'acier. Il orienta son chef au contraste métalique-couleur de jais dans la direction du bruit qui avait tranché avec celui, doux, de son improbable morceau...

Etoile Fauve dressa les oreilles, un son étrange lui parvenait, et elle tourna la tête dans cette direction, méfiante, le poil hérissé. Elle aperçut alors, en même temps qu'elle sentit son odeur, un de ses guerriers, Coeur de Cendre, au milieu d'un tas d'objets bipèdes produisants un son froids, comme leurs surfaces lisses et brillantes. Pressant le pas, elle arriva jusqu'au félin, boitant légèrement a cause de sa blessure, mais sa queue restait haute et son port de tête fier. Pas question de montrer a un guerrier la moindre faiblaisse. Arrivée a la hauteur du guerrier, elle s'assit, réprimant une grimace causée par la douleur, et pointa les oreilles en avant.
-Coeur de Cendre, il vaut mieux chasser ailleurs pour cette nuit. Il y a des bipèdes dans le charnier, et ils sont plutôt agressifs !
Elle s'interrompit en avisant un morceau de métal sombre que le chat tenait entre ses dents. PLissant les yeux, elle demanda:
-Mais...qu'est ce que tu fais ?

Le chat noir, ne manifestant aucune surprise ou la masquant avec talent, posa doucement le morceau de feraille qu'il tenait entre ses dents pointues.
Il regarda un moment la toison argentée de cette nuit en apparence paisible. En apparence seulement, car si les dires de sa chef étaient exact -ce qui ne faisait aucun doutes- il ne jouerait pas plus longtemps pour les grillons.
Puis, après, un certain temps, il tourna la tête vers Etoile Fauve et planta ses prunelles grises dans celles de sa chef.
Enfin, il se décida enfin à répondre à sa supérieur :
"-Je joue. Ces sons adoucissent mes moeurs et me permettent d'affronter le lendemain avec une chance de ne pas exploser avant le coucher du soleil.
Toutes les nuits, je viens ici. C'est en quelques sortes mon repère.
Accessoirement, je chasse quelques rats pour le clan.
Il s'arrêta un moment, avant de poursuivre, sans ciller ni détourner son regard.
-Mais quelle serait la raison me
poussant à abandonner ma création ? Serait-elle également à l'origine de cette boiterie si héroïquement masquée ?
Ses yeux il y a peu calme et froid commençait déjà à brûler d'une lueur de rage, produit de l'interruption de son étrange chant.

Etoile Fauve contint a grande peine le frisson qui hérissa son pelage. Elle n'avait pas manqué l'étincelle de colère qui luisait dans les yeux de Coeur de Cendre, qui la fixaient sans ciller, presque avec moquerie. Couchant imperceptiblement les oreilles en arrière, ellle dit doucement :
-Ton repère...Le camp ne te suffit pas ? Et puis..ta priorité semble être tes sons étranges, mais pense tu seulement au clan ? Le clan devrait être ta prioritée, et tu ne devrais pas jouer et chasser accessoirement, mais le contraire !
Elle avait haussé le ton, sa queue remuant légèrement. Elle ne laisserait pas un chat se moquer d'elle, même si il venait du Clan des Etoiles en personne.
-Il a des hommes dans le charnier. Ils sont agressifs et semblent s'amuser a lancer des objets qui éclatent ensuite en plusieurs morceaux coupants. L'un d'eux m'a simplement éraflé, mais je te conseille de te méfier si tu tiens a ta peau.
Elle fixait le chat sans ciller mais elle savait qu'il sentirait aisément sa colère.

Le chat ne dit rien dans un premier temps, levant sa face aux traits durs vers le ciel étoilé.

Il resta un moment dans cette position, captivé par la toison argentée.

Il reprit cependant la parole, et ce fut d'une voix rauque qu'il répondit à Etoile Fauve :

-Tout les matins, quand les chatons du clan se réveillent, ils voient
que le tas de gibier a augmenté pendant la nuit, et s'apercoivent avec
soulagement que la journée ne sera pas ponctuée par des gargouillis
incessants de ventre.
Mais je n'aurais pas dû oublié que les autres vous demandent plus,
toujours plus, jusqu'à ce que vous succombiez sous la charge de traval
J'aurais dû me douter que "assez" ne serez pas assez. Il faut plus , plus, PLUS !

Il avait craché ce mot avec dégoût, tandis qu'il commencait à trembler imperceptiblement.
-Il faut chasser pour le clan, nourrir le clan, tuer pour le clan, vivre pour le clan.
Donner son âme au clan, son corps et clan, et celui de ses frères et soeur, comme si ça ne suffisait pas.
Le félin noir commencait à être parcouru de tremblements de plus en
plus importants, sa fourrure se hérissant, sous la force de l'amertume
qui remontait dans l'esprit du chat.
-Sache cependant, énonca t-il lentement vers sa supérieur, sache cependant que si je fais ces "sons étranges" comme tu dis si bien, c'est que sans eux, je ne tiendrais pas une journée sans me venger affreusement.
Il finit sa phrase d'une façon quasiment inaudible.
Il dit cependant d'une voie hachée :
-Il faut que je joue... il le faut que... et ant pis pour ces stupides bipèdes meurtiers ! Qu'ils approchent, que ma promesse soit enfin réalisée... Qu'ils approchent...

Etoile Fauve cracha. Elle en avait sa claque ! Elle en avait marre de ces chats insolents, désobéïssants, inconcients, irrespectueux ! Elle se fichait de son statut de chef, dans ces situations, elle tentait juste de preserver les chats de sa tribu. Mais si ces chats étaient déloyales ou se plaignaient du fait d'être dévoué au clan, alors tant pis pour eux. Elle aussi elle avait parfois envie d'exploser, de hurler, de se décharger sur le premier chat venu, mais elle ne faisait rien. Elle continuait a veiller sur son clan, a chasser, se battre, occuper des responsabilités qu'elle n'avait pas cherchées. Les oreilles plaquée sur le crâne, le pelage franchement hérissé, elle lança :
-Tant pis ! Fais comme tu veux ! Mais si tu crois êre le seul a avoir besoin de se défouler tu te trompe !
Elle avait jeté ses derniers mots en tournant le dos au chat pour qu'il ne voit pas la tristesse se mêler a la rage dans les yeux de la meneuse.

Le chat noir réussit à maîtrisé ses tremblements qui s'étaient métamorphosés en véritable spasmes, afin d'asséner :
-Tu ne sais pas ce que j'ai enduré... non, tu ne sais pas...
en bout de course.
Quelques secondes s'écoulèrent, avant que la musique ne reprenne l'avantage sur le pesant silence qui s'était vite, trop vite, installé.
De l'insolite instrument commenca à sortir une douce et mélancolique mélodie, ses notes cristallines s'éternisant dans l'athmosphère fraîche de quand le soleil rend les amres, impuissant devant la discrète puissance de la nouvelle lune.
Puis, aux bouts de plusieurs longues mesures, le morceau se revêtit des notes graves et inquiétantes d'un sourd requiem.
Tout le charnier soupira de soulagement quand celui-ci s'arrêta sur une note comparable à un la bémol, sonnant tel un glas sur le monticule d'objets hétéroclites, donnant au triste endroit des apparences de champs de bataille.
Le chat couleur de jais s'arrêta un moment, posant délicatement sa lourde baguette.
Il respira un coup l'air nocturne, et ce fut d'une voix presque dénuée de tremblements qu'il proposa à son interlocutrice :
-Je peux t'apprendre à manier la musique, si tu le souhaite.

Etoile Fauve sentit sa fureur s'afirmer en elle avec les paroles du chat noir. Et Elle ? Elle aussi avait traversé des épreuves, mais elle ne s'était jamais plaint. Elle avait continué a avancer, passant les obstacles, en gardant des traces parfois...et ce chat, qui s'amusait au lieu de chasser, prétendait avoir des problèmes, avoir traversé des éprueves comme si il était seul dans ce cas ! Tandis qu'elle tentait de maîtriser ses griffes et ses crocs qui ne demandaient qu'a se découvrir, le chat avait recommencé sa...musique. Lorsqu'il lui proposa de lui apprendre, elle crut qu'elle allait lui bondir dessus.
-TAIS TOI !
Elle avait hurlé ces paroles, tant elle avait du mal a rester immobile.
-Tais toi...j'ai vécu, moi aussi. J'ai aussi traversé des épreuves que tu 'imagine pas, comme moi je ne peux pas savoir ce que tu as put endurer. Mais...
Elle s'interrompit soudain, une horrible douleur rradiant le long de son flanc. En parlant, elle s'était brusquement levé, et sa blessure, qu'elle avait oublié dans sa colère, se rapella a son bon souvenir de manière brutale. Poussant un grognement, Etoile Fauve vit sa vision se voiler tandis qu'elle basculait sur son flanc indemne, pleine de colère et de douleur. Crachant contre sa blessure, elle tenta de se relever et dérapa encore.

Le chat noir jura. Son plan aurait réussit à merveille. Il arrivait justement au morceau qui lui facilitait tellement la tâche, le morceau qui lui permettait de revenir avec des proies tous les matins.
Mais il fallait qu'une stupide blessure de son chef fasse volé en éclats ses espoirs.
Il s'approcha d'Etoile Fauve, et la hissa sur son dos, avec maintes grognements, soupirs poussifs et autres scrogneugneus.
Bien que plutôt élancé, sa chef pesait son poid sur le dos d'un chat qui bien qu'en pas trop mauvaise conditions physique, préfère à l'activité physique l'activité intellectuelle.
Il réussit à descendre du promontoire d'une façon peut academique puisqu'il dévala la pente sur le bas du dos, Etoile Fauve répartie entre le sommet du crâne de son porteur et le dos de celui-ci.
Il réussit à poser Etoile Fauve sur un pneu munie de deux courroies prolongées par un corde qui se rejoignaient en une lanière commune qui dessinait une boucle sans la laisser protester.
Coeur de Cendres enduisit le pneu d'un liquide huileux sur le dessous et les côtés.

>Etoile Fauve était dans le brouillard, la tête lui tournait tandis qu'elle sentait vaguement le guerrier la prendre sur son dos, puis descendre de son "promontoire". Sa tête ballotait a droite a gauche, et elle poussa un léger grognement qui ne changea en rien les secousses auquelles elle était soumise. Enfin, elle se sentit glisser sur un objet qui avait la texture et l'odeur d'une patte de monstre. Elle voyait vaguement le chat s'activer, mais elle tenta de se relever.
-Il faut prévenir le Clan.
Ses pattes chancelèrent mais la meneuse releva la tête, grimaçante de douleur.

Coeur de Cendres farfouillait fébrilement dans les ordures de toutes sortes qui jonchaient le sol, cherchant un objet qu'il se souvenait avoir vu il y a juste quelques jours... Son utilité n'avait d'ailleurs pas été trouvé par le matou noir, qui s'en était aussitôt désinteressé, trop occupé à l'amélioration de sa création "musicale", si il en est.
Il trouva enfin l'objet de sa fouille : une planche de bois, de forme allongée et aux bords remontants aux extrémités,
pourvue de 4 roues d'une patte de diamètre en moyenne, car la réguliarité du rond que dessinait les roues étaient pour le mons aléatoire.
Il les enduits également du liquide qu'il avait trouvé sur le chemin du tonerre, en frissonant au souvenir de cette journée.
Il se prit à plusieurs fois pour réussit à soulever le pneu, lit de douleur plus que trône de fortune de la chef blessée.
Après plusieurs tentatives invariablement ponctuées des râles des chats, aux raison différentes.
Le cinquième essais fut le bon : le chat noir réussit laborieusement à placer la planche à roulettes sous le pneu.
Sans prêter attention aux paroles de sa supérieur indirecte, il passa le collier à son cou, réprimant tant bien que mal le malaise que lui procurait la pression de la corde rugueuse sur sa carotide
le camp n'était pas loin, et il devrait réussir à ramener la chef à temps pour qu'elle soit soignée. Il se demanda combien de vies possédait encore la chef.

Etoile Fauve poussa un nouveau grognement. Le guerrier l'avait secouée dans tout les sens sans prêter attention a ses protestations. La douleur était vive, et bien que le flot de sang ai diminué, elle se savait en danger si elle tardait a se faire soigner. Peut-être même qu'elle perdrait sa première vie...abandonnant l'idée de protester, elle laissa retomber sa tête et ferma les paupières, épuisées.

(jvais verouiller le topic, mais on peut faire un autre rpg au camps si tu veux mais pas par rapport a celui ci faut qu'on retrouve crocs sauvage -_-)