// Rêve

Rêve

Chapitre 1. « L’arrivée »

Dans la classe, aucun bruits, à part, peut-être quelques murmures épars. Quelques élèves s’étaient endormis, d’autres discutaient en silence, rien qu’avec les yeux ou bien, en murmurant et d’autres encore mais cette fois plus rares, comme moi, travaillaient. Et oui, je travaillais ce jour là pour que, le lendemain soit un bon jour, en gros, que je n’ai plus d’exercices à faire !

Et c’est ce jour là que, surgi d’un autre département, il arriva. Oui, j’ai bien dit : « il ».

Je m’explique :
Un lourd « toc toc » arracha un bruit autre que sourd dans cette classe si calme de 4E. Dans l’encadrement de la porte, le Proviseur apparu, tout fière dans son costume un peu trop grand, la cravate un peu desserré et son ventre quelque peu de trop. Notre bon vieux proviseur était néamoins très gentils, pas de quoi le critiquer à part ce petit surpoids et cette moustache un peu trop grosse.
Dès que la classe lu aperçu, nous nous levâmes.
« Vous pouvez vous asseoir », dit-il de sa voix de basse.
Notre professeur qui s’était cru libre en nous donnant du travail à faire en classe s’était, lui aussi levé précipitamment, s’arrachant à la lecture d’un vieux bouquin dont on voyait d’ici la couverture s’effritée.
Sous l’ordre de nous asseoir, ceux qui s’était endormis se rassirent aussi vite qu’ils avaient été réveillés, faisant vibré leur chaises en plastique bleu et les autres dont moi se rassirent normalement.
Il s’avança lentement, Un bruit sourd montant du sol à chaque pas vers le professeur un peu rouge tellement il avait eu peur. Dommage qu’il n’est pas été pris sur le fait. Dans mes pensées sur le gros bidon du Proviseur, je ne remarquai l’élève inconnue qui était à ses côtés qu’au moment où les quelques « poufs » de ma classe poussèrent de discrets cris de stupéfaction.
Le jeune adolescent qui venait de faire son entrée, la tête penchée en avant si bien que l’on ne pouvait apercevoir clairement son visage, suivit docilement le Proviseur jusqu’au bureau du professeur, ah oui, on avait cours d’anglais, avec M.GENKING mais passons. Donc, arrivé au bureau du Proviseur, il s’arrêta toujours la tête rentrée dans les épaules.
« Voici un nouvel élève ! Il vient d’arriver. Et je précise d’où, tout droit de Londres ! »
Des cris d’exclamations envieux s’élevèrent des rangs et, les élèves endormis dressèrent l’oreille, rien qu’un tout petit peu. Attendant que le calme soit revenue, il continua :
« Bref, il est fatigué et je vous demanderais donc de ne pas trop le brusquer de questions, merci ! »
Augmentant le son de sa voix imperceptiblement, il nous présenta l’élève :
« Il s’appelle Dany HASTING et il est ici en apprentissage d’un collège de Londres pour mieux apprendre le français. »
Cette phrase en surpris quelque uns. Une fille qui s’appelait Emma lança :
« Est-ce qu’il parle bien français au moins ! »
Quelques rires fusèrent, tout le monde savait qu’Emma ne connaissait pas un mot d’anglais et tout le monde avait aussi bien remarqué qu’elle trouvait le nouveau à son goût vu le regard tendre qu’elle lui lança à ses paroles. Moi, personnellement, je n’en pensais rien et puis, je ne l’avais pas encore bien vu. Il n’avait pas l’air moche mais de là à ce qu’il soit beau. Enfin, j’avoue que j’étais pressée de voir son visage mais de toute façon, ce n’est pas parce qu’il est beau qu’il va être forcement sympas.
Le Proviseur fronça les sourcils mais ne releva rien dans ses rires. Baissant la voix, il dit au professeur d’anglais quelque chose que personne n’entendit mais que beaucoup devinèrent, enfin je crois que moi, j’ai devinée.
M.GENKING acquiesça en silence mais dans son regard morne, on voyait bien qu’il pensait :
* encore un foutu problème *
Quoi qu’il en soit, il n’en laissa rien paraître.
« Bon et bien, je crois que les présentations sont fini, M.GENKING, trouvez lui une bonne place, puis, s’adressant de nouveaux à nous, je compte sur vous pour que Dany s’intègre bien et qu’il passe une bonne année ! »
Il commença à partir mais, s’apercevant sans doute qu’il avait oublié quelque chose, il revint sur ses pas et rajouta :
« Ah oui, j’oubliais, il est en internat donc, ne lui mené pas trop la vie dure ! ».
Toute la classe secoua la tête en signe d’affirmation (enfin je dis « toute », les bons élèves).
Sur ce, une fois que le Proviseur soit partit, M.GENKING jeta un regard à la classe qui avait repris calmement le travail et tomba sur la table libre, à mon côté gauche.
« Vas t’asseoir là-bas », dit-il nonchalamment en lui désignant la table vide.
Sans un mot, l’inconnu s’approcha de ma table sans me regardé et s’assit, « balançant » son sac dans ses pieds. Le prof d’anglais qui l’avait suivi lui tendit un papier de présentation, lui dit quelques mots, en répétant parfois ou même en parant anglais, ce qui était rare dans ses cours. Sans s’attarder plus, il repartit à son bureau, marqua au tableau le numéro et la page de l’exercice qu’il devait faire et se rassit, remis ses grosses chaussures ringardes sur son bureau et rouvrit son bouquin à une page au hasard. A croire qu’il fait toujours semblant de lire, se plongeant dans un rêve éveillé.
Bref, revenons à nos moutons bien cuit.
Je levai la tête et mon regard croisa celui de plusieurs filles, des regards déçu de ne pas être à ma place. Leur rendant leurs regards, elles finirent par se détourner, préférant ce lancé dans la contemplation du livre d’anglais : en un mot : « Passionnant ! ».

Retournant lentement dans mon exercice, je ne pus me retenir de jeté un œil sur Dany. Et là, c’est ma bouche à moi qui s’entrouvrit, mes yeux à moi qui s’agrandirent de surprise.

Le premier mot, sur le moment qui me traversa l’esprit fut « beau », oui, c’était ça, beau.

Cheveux noirs, un noir corbeau, un noir troublant. Ébouriffés et en désordre, ils étaient longs aussi, enfin, comme les ados plutôt « Roc »d’ici. Evidemment, il n’avait pas que les cheveux de bien, un petit nez discret accompagné du fine bouche se fondaient parfaitement dans un visage bien formé : pommettes hautes, menton un petit peu retroussé mais pas de trop...

Sentant sans doute un regard un peu trop vif sur lui, l’anglais se tourna vers moi et sa beauté me frappa un peu plus ! Ses yeux ! Noirs aussi, noir d’encre, noir de jais, noir des abis de l’océan. LI avait vrillé ses yeux dans le miens et, ce que j’y perçu me fit un creux dans l’estomac : de la colère, beaucoup de haine et, pour agrémenter le tout, une pointe de tristesse.
Gênés, je détournai rapidement les yeux mais...je sentais encore les siens qui semblait me fouiller intérieurement.
IL se détourna aussi, un peu plus lentement et sans doute pas par gêne, lui. Bien que très vite aperçu, j’avais eu le temps de voir ses vêtements :
Il était vêtu d’un jean, comme pratiquement tout le monde, ainsi qu’une paire de converse « all star ». Un haut à manches longues complétait tout ça. Contre le froid, il ne portait qu’un léger pull à rayures blanches et noirs, s’accordant parfaitement avec ses converses.
Voilà, c’était pratiquement tout, à part une écharpe

qui allait parfaitement avec le teint hâlé de sa peau.

Laissant là la description du nouveau, j e me replongeai tant bien que mal dans mes exercices. Pourtant, malgré mon effort de concentration, j’aurai voulu le contemplé, encore et encore, le sondé. Je voudrais découvrir sa colère, sa haine, sa tristesse ! Mais...

Il était arrivé...et l'histoire allait commencé, ce jour même...