Y a que les Bipèdes pour avoir peur des cimetières la nuit. C'est bête, un bipède.

>> La nuit était tombée depuis peu sur CerfBlanc,
recouvrant le paysage d'une obscurité glacial. La saison des neiges avait abattu
son manteau blanc sur les sépultures de pierre du cimetière, faisant étinceler les
sculptures dans l'éclat argenté de la lune. L'air était vif, et le silence
semblait si pur et fragile qu'on avait l'impression qu'au moindre bruit, il
éclaterait en un million de débris cristallins.
Sans briser ce silence parfait, une ombre souple et noire, se détachant sur le
bleu marine de la nuit, apparut sur l'épaule de la statue d'une faucheuse qui
tenait entre ses doigts squelettiques son arme à la large lame recouverte de
givre. L'ombre resta un instant immobile, observant les alentours de son regard
de jade qui luisait doucement dans l'obscurité environnante. Puis la silhouette
se ramassa sur elle même, bondit pour atterrir sans produire le moindre son sur
la surface de marbre, recouverte par la neige, au pied de la statue, et se
redressa.
Longues pattes aux griffes blanches, haute stature, pelage lisse et brun roux,
une entaille a l'oreille droite. Etoile Fauve huma l'air et passa sa langue sur
ses babines beiges avant de se plaquer sur la surface froide, collant son
ventre sur la neige, puis se mit a ramper. La meneuse du Clan de l'Ombre était
en pleine chasse, ses sens décuplés par l'excitation et le silence. C'était
bien connu, ce qui faisait la force de ce clan, ce n'était pas la vitesse, réservée
au Clan du Vent, ni la nage, comme ces poissons-chats de la Rivière, encore moins
l'escalade comme les écureuils du Tonnerre. Non. C'était la vivacité
silencieuse et la facilité à se mouvoir dans l'obscurité que possédaient ces
félins. Et Etoile Fauve maîtrisait cela mieux que n'importe quel autre félin du
Clan.
Sur la terre gelée résonnèrent soudain les minuscules pas d'un rongeur, a peine
audibles dans la nuit. Mais pour la puissante femelle, ils étaient assourdissants.
Elle bondit, faisant cliqueter ses griffes sur le marbre, et atterrit pile sur
le campagnol qui n'eut pas le temps de s'enfuir, cloué sur place par la
surprise. La fauve le saisit entre ses crocs, serra, et ce fut fini. L'action
avait duré le temps d'un soupir.
Satisfaite, Etoile Fauve savoura la chaleur du corps chaud dans sa gueule,
lorsqu'un bruit lui fit dresser l'oreille. Un son infime, mais perceptible. Les
yeux de jade fixèrent le pied de la statue tandis qu'elle déposait sa proie, et
elle s'assit sur le sol dur, oreilles dressées. Le vent jouait contre elle,
mais elle savait que quelqu'un se trouvait là. Pour la première fois depuis la
tombée de la nuit, le chef de l'Ombre brisa le silence qu'elle affectionnait
tant.

-Montre-toi.

Une ombre se détacha des ombres, et sans l'éclat de ses yeux durs et glaciaux, on aurait été bien en peine de trancher avec certitude si il y avait bien un deuxième félin en ces lieux.
Le matou noir s'avança avec assurance, faisant rouler ses muscles sous son épais pelage qui le protégeait du froid de cette rude saison.
Ses prunelles noires, qui emplissaient presque toute la surface de ces yeux, glissèrent de la chef jusqu'à sa proie, un demi campagnol, qu'il considéra sans envie aucune. En revanche, les derniers spasmes qui agitaient ce qui restait de son corps, soit les pattes avant et la tête, paraissaient si grotesques qu'il se surprit à sourire et laissa échapper quelques notes graves semblables à un haletement et qui pouvait passer avec un peu d'imagination pour un éclat de rire.
"ce n'est que moi, chef.
Vous pouvez finir votre boule de poils et d'os tranquille"
Sans plus de civilités, il bondit sur une croix celtique et entreprit de faire sa toilette.
Il retroussa ses babines, découvrant ses crocs qui reflétaient la lumière nocturne au même titre que le givre ,lequel avait envahie les sépultures.

[Sorry, pas d'inspi]

>> La meneuse relâcha ses muscles en apercevant Coeur de Cendres. Pas de danger avec un chat du Clan de l'Ombre, encore moins le félin aux yeux d'argent, en qui elle avait toute conscience. La réplique de ce dernier la fit sourire. Comme d'habitude, le matou ne s'encombrait pas de civilitées, il lui faisait penser à un chat nommé Flocon de Neige, qui avait vécu à l'époque d'Etoile de Feu, connu pour ses répliques acerbes et son langage cru et simple.

-Je ne mangeais pas, Coeur de Cendres. Le Clan avant moi.

Elle creusa rapidement un trou dans la terre durcie par le gel, qui crissa désagréablement sous ses griffes, jeta la proie dedans, recouvrit le tout de neige et bondit a côté du guerrier sur la croix.

-Et toi, qu'est ce que tu fais là ? Tu chasses ?

Elle marqua une pause, se rappellant soudain l'occupation favorite de son congénère, et ses moustaches frémirent lorsqu'elle ajouta, espiègle :

_Ou tu médites ?

Elle ne se moquait pas de lui, au contraire, elle avait énormément d'estime pour lui, elle espérait qu'il ne se vexerait pas. Les félins de nos jours sont tellement susceptibles...

Un sourire amer se dessina sur les sombres babines du matou de jais.
-Disons que l'hiver n'est pas une saison pour moi, soupira Coeur de Cendres. Ce n'est pas que je n'apprécie pas de passer mes journées à essayer d'éviter les plaques de glace, mais il n'y a que les taupes pour ne pas m'apercevoir dès que je sors du camp, déplora le guerrier. Et elles ne sont pas meilleur qu'un cadavre de renard fermenté, annonça le chat noir avec une grimace frisant le comique. La première fois que j'en ai "goûté" une, j'ai aussitôt restitué le peu que j‘avais pris.
Alors, avoir le temps de faire autre chose que chasser… Il faudra que j’attende le printemps.
Un gargouillement sonore ponctua ses paroles.
-Excuse moi, soupira le félin. J'aurai tout aussi bien pu chasser les écureuils bleus que je n'aurais pas eut de pires résultats. Question utilité au clan, on peut rêver mieux...
Il observa sa chef, assise à sa droite, sa queue balançant dans le vide.
Heureusement qu'aucun bipède ne s’aventurait ici en cette heure, où les deux chats auraient certainement été plongés dans une cuve d’eau bénite par un curé félinophobe.
-Il ne faudrait pas que cette saison dure trop longtemps, ou nous allons en venir au cannibalisme, plaisanta le guerrier

[J'ai changer la police, tu pourras le faire dans tes autres postes s'il te plait, c''est vraiment très dure à lire. - Astrale]
[La police, tu es sûr ? "Comic" n'est pas plus difficile à lire que "verdana"
je peux faire un effort pour la couleur, mais si je me rapelle, le réglement demande à ce que l'on différencie le dialogue au discours indirect
Merci de m'éclairer sur ce point. Coeur de Cendres]

[Tu n'as qu'a mettre simplement les paroles de Coeur de Cendres en couleur, et en gras ou en italique. Moi je fais comme ça avec mes persos (d'ailleurs la Fauve est bavarde, aujourd'hui -_-)]

>> La meneuse resta un instant silencieuse, fixant le tapis de neige qui couvrait tout. Ses propres traces, minscules petits points sombres, la firent sourire.

-Tu sais, je pense que la seule qui soit heureuse à la chasse, en ce moment, c'est Etoile de Givre. Même moi, j'ai l'impression qu'on ne voit que moi. Et si je n'avais pas la même couleur qu'un bosquet de fougères sèches, je serais souvent rentrée bredouille.

Elle leva le nez vers la toison argentée qui luisait d'un éclat dur dans le ciel. L'air était froid, certes, mais moins sec qu'il y avait une lune. Et tout le monde savait qu'avec le retour de l'humidité, adieu le givre, la neige et la glace. Bonjour, le dégel.

-La saison des feuilles nouvelles n'est pas toute proche, c'est certain. Mais je pense qu'on a fait le plus dur. L'hiver ne pourra pas être pire. On arrive quand même a se débrouiller, on a pas trop de petits a la pouponnière, personne ne nous cherche de crosses. La Rivière et le Vent sont trop occupés a se chicaner pour s'interesser a notre gibier et le Clan du Tonnerre nous évite comme nous les évitons.

La meneuse agita les moustaches avec amusement en songeant à la dernière réplique du guerrier. Cannibalisme...Quelle idée ! Il fallait positiver, si tout les félins baissaient les oreilles, on y arriverait pas.

-Cela dit, si un chat ennemi s'aventure sur notre territoire, je te le ramène pour que tu aie a manger, si ça te tente ! Pour ce qui est d'être utile au camp, il n'y a pas que la chasse, tu sais... Tu prendras la patrouille du crépuscule avec moi, demain. Pas besoin de se fondre dans le décor pour surveiller nos frontières.

La femelle sauta au bas de la sépulture et s'étira de tout son long. Le froid engourdissait vite ses membres et elle refusait les crampes ou les fourmies dans les pattes. Levant les yeux vers le noir guerrier toujours sur son perchoir, elle lança :

-Allez, viens ! Toi, la nuit, tu a l'avantage d'être peu repérable. Allons voir si on déniche autre chose que les taupes !

Cela faisait l'ongtemps qu'elle n'avait pas partagé de partie de chasse avec le félin aux yeux d'acier et ça lui manquait. Aprés tout, avec son cynisme et son ironie, Coeur de Cendres, malgré l'hiver, était inchangeable. Et ça, elle aimait bien, la fauve !

>> Stupéfiée par la capacité de Coeur de Cendres a se mettre dans des situations étranges, Etoile Fauve le regarda se démener sur le marbre glissant sans comprendre, avant de se rapeller d'une différence entre eux : Les griffes. Celles de la meneuse étaient d'une taille largement supérieure a la moyenne et presque toujours sorties, lui fournissant des crampons naturels et des pics a glace de choix. Le guerrier noir possédait des griffes normales et elles lui faisaient visiblement défaut. Le félin se retrouva pris dans un tas de neige au terme d'une nouvelle acrobatie et aprés un magnifique eternuement, il entreprit de se débarasser des flocons qui s'accrochaient a sa robe couleur de nuit. Ce fut trop pour Etoile Fauve, qui éclata de rire. Coeur de Cendres avait vraiment la poisse !
Calmée mais les moustaches encore frémissantes, la chef rejoignit le félin aux yeux gris (qui évitaient résolument de croiser son regard) et donna de légers coups de patte sur son flanc pour l'aider a faire tomber les flocons.

-En effet, l'hiver n'est pas ta saison !

Un bouquet d'herbe sèche, à quelques longueur de renard, s'agita et lui coupa la parole. Etoile Fauve s'immobilisa et indiqua d'un mouvement d'oreille les végétaux a son guerrier. De nouveaux silencieuse, elle se tapit contre le sol et contourna lentement la source du bruit. Ses oreilles se dressèrent devant l'aubaine qui s'offrait à elle : Entre deux pierres tombales, tranquilement instalé sur ses pattes arrières, un énorme rat grignotait une graîne qu'il avait réussit a trouver. Il était maigre, mais d'une taille supérieure a la plupart des rats du cimetière. D'une geste de la queue, la meneuse intima a son guerrier de se placer, hors de question que la bestiole lui échappe.