Souvenirs qui s'échappent. [PV Sombre Destin]

La fine bruine, glaciale, tentait en vain de perçer l'épais pelage bicolore du grand, immense mâle. Elle tentait de le perçer, mais n'y parvenait pas, tout comme les chats qui avaient tenté de découvrir ce qui se cachait sous le visage, sous le regard, dénué d'émotions du solitaire. Celui-ci cachait plus que bien ses sentiments, ce qu'il pensait. Personne, depuis qu'il était devenu solitaire, il y a bien des lunes, n'y était parvenu jusqu'à aujourd'hui. Jusqu'à aujourd'hui. Car les choses peuvent toujours changé. Même, surtout, quand on s'y attend le moins. Les choses ne se passent pas toujours comme on l'aurait prévu. Le passé de Sombre Destin en est la preuve. Son destin à été mofifié en quelques heures. Les choses changent. Toujours.

Le bruine redoubla bientôt, se transformant en pluie, qui elle perça le poil noir et blanc du grand chat qui poussa un grognement mécontent lorsque le froid de l'eau le fit frissoner. Une eau qui allait sans doute bientôt se transformer en neige, rajoutant ainsi une couche sur celle déjà présente. Mais pour l'instant c'était de la pluie, désagréable. Il reconnut rapidement l'endroit où il se dirigeait. Ce n'était autre que les Quatres Chênes. Cette pensée lui fit du bien. Là-bas, il serait plus au moins protéger de la pluie. Et il serait au calme. Au calme. Son pas s'accéléra, tandis que son corps musculeux se tendait un instant, puis se relâchait après qu'il ait sauté une énorme flaque d'eau boueuse. Visiblement, l'averse était plus puissante qu'il n'y paraissait. L'immense solitaire aperçut les buissons qui bordait le lieu des Assemblées des Clans, et s'y faufila, quelques gouttelettes traversait les branches du buisson sous lequel il était, mais c'était mieux que rien, mieux qu'être en pire état que maintenant. Sombre Destin leva ses yeux ambrés vers les Chênes. Pour une raison qu'il ignora, ses pattes le guidèrent hors de son abri, et il s'assit sur l'herbe trempée.

La pluie s'écrasa sur lui, mais il n'y fit pas trop attention, celle-ci étant focalisée sur le chat noir, déjà imposant pour son âge. On voyait qu'il était jeune. Bien que Sombre Destin fasse environ deux-trois têtes de plus qu'elle. Son regard rencontra le sien, orange, et il serra les dents. Il connaissait ce regard. Il l'avait déjà vu, il en était sur. Certain. Néanmoisn els souvenirs ne lui revenaient pas. Il ne tenta pas de reconnaitre son odeur, à cause de la pluie, cela aurait été inutile.

- Enchanté.

Son visage restait sans émotions, comme à chaque fois qu'il se trouvait face à quelqun d'autre que lui. Le noir et blanc avait l'impression de l'avoir déjà vue quelque part. Sans doute l'avait-il vue, entraperçu à la seule et unique Assemblée qu'il avait épié, avec une oreille attentive. Il se remémora ce moment, les chats de Clan discutant, et leur chef. Non, il l'avait vu autre part. Mais où ?

- Qu'est-ce que tu fiches ici, par ce temps, qui n'en est pas un pour les novices de Clans, à moins que je ne me trompe ?

Aucune intonation dans sa voix, comme toujours. Pas de moqueries. Pas d'ironie. Juste une question.

[Je suis méchante, irécupérable. J'ai osé ne pas répondre à notre sujet ! Donc je répond avec presque deux mois de retard W.W]

« Le temps dont tu parles est une affaire de perspective. Je vais où je veux et quand je veux tout comme toi tu suis le chemin qui est le tient sans le montrer aux autres. J’ai été trouvé ici. Il faisait ce temps là. Ma mère est morte pour me sauver. Elle a traversé la mer. C’est tout ce dont je me souviens. Elle est morte tout comme ma sœur. Et tout ça à cause d’un imbécile. D’un salopard de chat qui n’était pas là pour l’aider. Et malheureusement ce salop est mon père. Le temps est une affaire de perspective. Une lune avant cela il faisait beau ici. Ce jour là j’aurais pu partir chasser et ce jour là tu ne m’aurais pas connu. Une lune plus tard, le temps aurait peut être été nuageux et ce jour là je serais peut être loin. Et bien des lunes auparavant le vent aurait été comme celui-ci et tu aurais trouvé une mère et son petit. »

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Le regard glacial se planta dans celui inexpressif du solitaire. Il crut qu’il allait se figer. Un regard aussi intense était rare, mais il ne laissa rien paraître de sa surprise. Comme toujours, il cachait ses sentiments. La pluie lui martelait le dos. Jamais il n’avait été aussi trempé, excepté la fois où il avait eu trop chaud et c’était jeté dans l’eau de la rivière, savourant la fraicheur du liquide malgré son profond dégout face à l’eau. Seulement en cet instant il se préoccupait bien peu des grosses gouttes s’écrasant sur son épais pelage bicolore. Celui du jeune chat noir était hérissé, le rendant encore plus gros que ce qu’il était déjà. Il se détourna soudain. Il sembla observer les alentours. Sa bouche s’ouvrit. Sombre Destin écouta. Il referma la bouche, il avait fini.
Etonnement.
Incompréhension.
Doutes.
Hésitation.
Le Passé.
Il serra les mâchoires. Les paroles de matou avaient piquées son attention, mais le doute s’imposait à lui. Cette histoire lui rappelait vaguement quelque chose. Cette fois-ci se fut lui qui plongea ses yeux dans ceux du chat. Cette couleur. Cet orange. Glacial, profond. Il détailla le corps du noir, grand, comme lui à cet âge là, fermé, visiblement, la musculature. Le noir du pelage. Tout ça lui rappelait.. Lui ? Et cet orange. Cet orange.. Ciel Enflammé.. Non, non. NON ! Ce n’était pas possible. Pas possible du tout. Il secoua la tête, désespéré. Ce n’était qu’un mauvais rêve, et il allait se réveillé. Oui, voilà c’était ça. Mais non. Non c’était trop réel. Tout était trop réel. Bien trop réel. Mais c’était impossible ? Comment aurait-elle pu ? Elle ne l’aimait quand même pas à ce point-là ?!

Fit-il entre ses dents serrées, malgré sa voix toujours aussi inexpressive. Tout en tâchant de ne pas se mettre à hurler des ' Non ! ' continus. Si ce qu'il pensait était vrai, il en serait heureux, mais d'un côté il ne saurait pas quoi faire.

[Réponse courte et pourrie, déso']

« Elle était belle. Très belle. Son pelage était aussi blanc que la neige. Ses yeux étaient comme les miens. En plus doux. Cœur Enflammé. C’est la seule chose dont je me souviens. Ma sœur, elle, lui ressemblait. Mais elle n’avait pas ses yeux. Son regard était ambré. »

« Je ne te connais pas. Je ne sais même pas pourquoi je te raconte tout ça. C’est idiot. »

Il ferme les yeux.
Non. Non. Non ...
Coeur Enflammé ..
Elle l'aimait donc tellement ? Tellement que pour se sacrifier en tentant de le rejoindre ?
Ses crocs crissèrent. Tout cela était impensable. Etait-ce là son destin ? Celui d'assumer d'être parti alors que, même sans le savoir, celle qu'il avait aimé attendait une portée de lui ? Son fi.. Non, non. Ce n'était pas vrai de toute façon. Mais, mais toutes ces ressemblances ? Il avait prononcé ' Coeur Enflammé ' et l'avait décrite tout à fait comme elle était vraiment. Il lui fallait accepter. Accepter que ce chat soit.. Soit, son fils ? Mais si tel était le cas, comment le lui dire ? Il semblait tant détester son père. Seulement Sombre destin ne pouvait se résoudre à ne pas l'aimer. Il tenait de lui, de Coeur Enflammé. Comment ressentir autant de sentiments en quelques secondes était possible ? C'était une sensation étrange. Cela faisait tellement longtemps qu'il l'avait pas ressenti autre chose que la douleur, s'efforçant de ne pas la laisser paraitre à travers ses yeux, ses expressions.
Accepter, assumer, aimer, étaient les dernières choses qui lui restait à faie.

Le noir ne savait pas pourquoi il racontait son histoire à un solitaire. A vrai dire il ne le savait pas non plus. La vie ne avait décider ainsi. Ou alors c'était une simple coïncidence. Insignifiante. Le bicolore inspira un grand coup en silence.

Son ton était calme et pourtant neutre. Pour une raison qu'il ignora, il craqua, et son regard laissa exploser toute la douleur et la solitude accumulées lors de toutes ces années, toutes ces longues lunes. Cette expérience lui fit mal et il se raidit. Il secoua la tête comme s'il ne savait que faire, ce qui était le cas, en fait.

Silence.

» Ombre noire dans la nuit sombre..
» Les souvenirs des anciens...
» Souvenirs tumulteux qui s'entrechoquent.