Au dessus de sa tête, les branches s'écartaient pour laisser passer la lumière du matin. Au pied de quelques arbres, de petites couches de neige brillaient encore. Le temps était frais, mais pas pluvieux : aucun nuage ne venait projeter d'ombre autre que celle des grands arbres sur l'herbe tendre qui tapissait la clairière. Le ciel était d'un bleu pur et parfait.
Quelque part, entre les troncs, un rongeur fouillait dans les brindilles glacées. Il était imprudent de venir aussi près du lieu de vie des solitaires, surtout en faisant tout ce bruit.
Souffle de Glace boitait légèrement, essayant tant bien que mal de garder une démarche souple et fluide tout en s'appuyant plus sur sa patte avant gauche que sur la droite. tout cela, c'était pour impressionner les chats qui le verraient, mais quand il constata que personne ne le regardait, puisque la plupart dormaient, il cessa sa comédie et se mit à boiter plus franchement, en direction de l'endroit où se trouvait habituellement la Guérisseuse des solitaires.
Les plantes qu'elle rangeait étaient bien là, mais il ne voyait pas Astrale. La femelle noire aurait dû être pourtant facilement visible sur l'herbe verte à laquelle s'agrippaient des haillons d'argent.
Il s'assit sur le tapis humide et froid, résigné à attendre en ruminant sa douleur et ses pensées bougonnes. Il commença sa toilette.
En se léchant l'épaule, il sentit sous sa langue râpeuse la croûte molle de sa plaie, qui s'arracha en dévoilant une chair jaune suintante aux bords rougis. Un peu de pus s'écoula. Souffle de Glace grimaça. Il s'était fait ça en descendant d'un arbre, la veille. Une branche qu'il avait crue morte s'était cassée sous son poids, et ils étaient tombés. En heurtant le sol, la branche avait éraflé son épaule. Il n'avait presque pas eu mal et avait cru cette égratignure inoffensive. elle était comme celles qu'il recevait chaque jour. Mais après une courte période de repos, quand il avait fait sa toilette, l'éraflure était enflée et rougie. Il avait cru qu'il guérirait rapidement. Mais non. À présent, il ne pouvait plus marcher normalement. À chaque mouvement, sa plaie lui faisait mal.
Sa mère lui avait dit, un jour, que ça se soignait avec de la racine. Elle avait précisé quelle racine précisément, mais il n'avait pas cru bon s'en souvenir. Et désormais, il le regrettait. Il y avait beaucoup de racines différentes sur terres des Solitaires. Et sur les autres aussi. Il lui semblait que c'était de la racine de glouton, quelque chose de ce genre... De toutes façons, il ne connaissait pas les noms des plantes qu'il croisait. Il ne saurait pas à quoi ressemblait le… glouteron ! Il venait de s'en souvenir. Mais ça ne lui servait à rien. Il sProxy-Connection: keep-alive
Cache-Control: max-age=0
dit qu'il demanderait à la GuéProxy-Connection: keep-alive
Cache-Control: max-age=0
sseuse à quoi ressemblait le glouteron, pour ne plus avoir à venir la voir à cause d'une toute petite blessure de rien du tout qui se serait infectée.
Un bruissement de feuilles et d'herbe froissées lui fit lever la tête. Il n'y avait toujours personne, mais il sentait l'odeur d'un chat, imprécise ce qui l'empêchait de nommer le félin.
- Astrale ?