¤Astrale-

Nos pensées les plus profondes, nos peurs les plus grandes,
notre amour ne plus grand. Tous ça on le cache si bien dans notre famille. La
famille.

Ricanement méprisant. Une famille. J’osais appeler cette
unité de chat qui passaient leur temps à se détruire, une famille ?

Mais pourtant j’avais raison. Même destructeurs nous étions
une famille. Même derrière la vengeance de mon frère et de la Sanglante, il y
avait un lien. Même derrière l’impassibilité de mon frère envers sa fille
unique. Même dernière l’ignorance d’Etoile Sanglante envers son fils unique. Les
quatre petits enfants. Il y avait un lien entre ces quatre là. Ou plutôt ces
six là. Ils iraient loin. Très loin. Le
lien qui unissait Nuage de jais et Nuage de pluie était inébranlable tout comme
celui entre Nuage d’ivoire et Nuage d’Epines. Nuage Ailé s’était lié d’amitié
avec Pluie entraînant la protection de Nuage de jais. Puis Nuage Ebène qui en
une lune avait gagné en mon apprenti une confiance inébranlable. Ses passages
étaient souvent ponctués d’une très nette froideur. Mais derrière ses yeux
orange, Nuage Ailé y voyait bien plus, je le savais. Dès leur première
rencontre, ils s’étaient parfaitement entendus. Et il y avait quelque chose en
Ebène qui le raccrochait aux solitaires. Et je ne savais pas à quel point.

Dans notre famille les deux points centre sont certainement
Lune de Miel et Cœur d’Emeraude. Ils brillent, ou plutôt, leur amour brille.
Inébranlable, leurs parents n’arriveront pas à détruire cet amour. Quand je
vois, leurs regards se croisaient, temps tôt triste temps tôt amoureux.

Mais tout ça me mène à quoi de vous parlez d’eux.
Cherchez-vous leur faiblesse ? Elles sont pour moi si évidentes que j’ai
parfois du mal à appréhender le concept.
Aujourd’hui, je cherche à vous parlez de moi. Moi et eux.
Eux et moi ? Quelle est la différence ?

Je soupire. Lui il me manque. Il me manque bien plus que je
ne le pensais. Je ne vous parle pas de Striure qui me manque toujours à sa
manière. Mais qui aurait cru que je tomberais amoureuse d’un chat qui a juré ma
perte. Je ricane cette fois. Pelage de sang.
Si proche et si loin. Si détestable et si adorables.
Disparus. Il a disparus. Qui aurait cru que ça faisait si mal. Sans le savoir,
sans même m’en douter, j’ai son fils entre les mains. Et ça je ne vais l’apprendre
que bien plus tard.

Ailé est devenu un fils et bien plus à la fois. Je l’ai entraîné
sur la voie des guérisseurs, sur une voie où il file déjà à grande vitesse. Ce
mome ira loin, je le sais depuis longtemps.

Pelage de sang. Ce nom flotte au dessus de moi sans que je
puisse l’attraper. Je sais au fond de moi que je n’aime qu’une partie. La
partie qui est devenue indispensable à mes yeux. Comment peut on désirer quelqu’un
à ce point. Je ne devrais pas. Je n’aurais jamais du.
Un sourire fugace transperce mon visage. Qui suis-je pour me
donner des interdictions que je n’ai jamais respectées par simple
contradiction.

Pelage des mers. Ancienne Etoile des mers. Malgré trente
lunes de différence, je me sens bien plus proche d’elle que je ne le suis de
mon frère. Même si j’aime mon frère, Pelage des mers a su me redonner espoir
dans les moments les plus sombres. Ma sœur n’a jamais réussit à rendre la
raison si évidente à notre frère. Même moi je n’y arrive pas. Mais il faudra
bien qu’il ouvre les yeux. Un jour….

Je suis une ombre. Et je me perds.

Il y a-t-il encore de l’espoir ?

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