Partie de Chasse (libre !)

Perle d'Aurore observait son reflet dans l'eau mouvante de la berge de la rivière. Ses yeux bleus rougis et gonflés la regardaient au travers du miroir liquide. Un petit poisson jaillissant imprudemment de l'eau fit voler son reflet en vagues et en bulles. Cela la fit sursauter. Elle s'éloigna de l'eau et s'assit sur un rocher plat. Elle s'ennuyait. Elle aurait voulu agir, faire quelque chose d'utile pour le clan. Elle ne savait rien faire. C'était à peine si elle savait chasser. Elle n'était douée que pour nager. Et c'était inutile.
Une pensée macabre effleura son esprit, qu'elle repoussa aussitôt. Mais elle revint, jusqu'à obséder ses pensées. Oui, voilà qui pourrait être utile au clan : une bouche de moins à nourrir. Mais tenait-elle si peu à la vie ?
Un bruissement dans les roseaux lui fit lever mollement la tête.

- Qui est là ?

Elle n'avait pas envie de répondre. Non, elle ne tenait plus à la vie. Mais elle aurait aimé qu'on la reconnaisse pour ce qu'elle allait faire.
Le chat qui l'avait interpellée était du clan de la Rivière d'après son odeur. Elle irait lui parler.

- C'est moi, répondit-elle en fendant les tiges.

Elle reconnut Souffle de Vie. La chatte avait attrapé un poisson.

- Est-ce que...

Sa voix se brisa. Elle enviait la jeune chatte. Elle avait tout, elle. Elle était sympathique, séduisante, douée pour la chasse...

- Est-ce que tu pourrais parler de moi au clan ? Leur dire que... ce que je vais faire, c'est pour eux —pour vous— que je le fais.

Elle hésita un instant, puis esquissa quelques pas vers l'eau sans attendre de réponse. elle s'enfonça doucement dans la rivière glacée. Elle avait peur que souffle de Vie essaye de la retenir. Elle savait qu'elle céderait.
Elle crut entendre la femelle qui l'appelait, mais elle se força à l'ignorer alors qu'elle s'immergeait dans l'eau trouble et vaseuse.
L'air disparut rapidement de ses poumons. Sa dernière vision de la vie fut celle d'un banc de petits poissons d'argent qui s'enfonçaient sur son passage. Elle rejoignait le Clan des Étoiles.

La chatte rouanne se mit en position de combat.

- C'est moi, répondit une voix familière.

Souffle de Vie se détendit quand Perle d'Aurore, une chatte de son clan, traversa les roseaux d'une démarche lasse.
La chatte tourna ses yeux bleus, remplis de peine et de désespoir vers moi, puis prit la parole d'une voix suppliante.

- Est-ce que ...

Sa voix se brisa, son regard se voila encore plus.

- Est-ce que tu pourrais parler de moi au clan ? Leur dire que ... ce que je vais faire, c'est pour eux —pour vous— que je le fais.

Perle d'Aurore s'avança vers la rivière glacé, et commença à s'enfoncer lentement dans l'eau sombre et mystèrieuse. Souffle de Vie resta pétrifiée quand elle comprit le geste de la chatte de son clan qui lui faisait face. Pourquoi faisait-elle ça ? La chatte rouanne reprit rapidemment contenance, et fut au bord de l'eau en deux bonds agiles. Elle plongea sans hésiter dans l'eau glacée, où la femelle venait de disparaitre, et prit une grande inspiration. Elle attrapa la femelle par la peau du cou et la traina lentement vers la rive. Ses pattes étaient transis par le froid, et la peur envahissait son esprit. Elle ne pensait qu'à une chose, nager, nager jusqu'à ce qu'elle cède, sombrant lentement dans les eaux sombres. Elle toucha les premiers galets au fond du courant glacé, et dans un dernier effort, ramena la chatte inconsciente sur la rive, avant de s'effondrer de fatigue à ses côtés. La chatte était saine et sauve, et rien n'importait plus à présent.

Perle d'Aurore eut à peine conscience de quelqu'un qui la tirait vers la surface. Elle émergea à l'air libre, mais il était trop tard. Sa vision était floue. L'eau qui emplissait ses poumons la brûlait, et elle ne se sentait plus la force de la recracher. Elle distingua péniblement le pelage clair de souffle de Vie, et voulut la remercier quand elle comprit ce qu'elle venait de faire. Elle fut touchée par tant de gentillesse et de courage : l'eau était froide en cette saison, et elles ne se connaissaient presque pas. L'eau l'empêchait de parler. Ses paupières se fermèrent, et elle essaya d'esquisser un sourire. Couverte de boue, elle rendit son dernier soupir.

Il faisait nuit. Elle se sentait légère et pleine de vie, un comble puisque, elle le savait, elle était morte. Les étoiles grossirent et prirent la forme de félins scintillants. Elle reconnut d'anciens guerriers du Clan de la Rivière. Heureuse, elle se laissa entrainer dans les profondeurs du ciel.
Loin au sud, une petite étoile commença à miroiter.

Souffle de Vie redressa péniblement la tête. Elle se sentait épuisée après son sauvetage imprévu, mais ça n'avait aucune importance à ses yeux. Elle voulait savoir comment allait Perle d'Aurore, qui était toujours étendue à l'endroit où elle l'avait laissé et qui n'avait pas l'air d'avoir bougé d'un pouce. La chatte rouanne se remit debout lentement, les pattes encore meurtris par le froid, et secoua sa fourrure, d'où de minuscules goutelettes glacés s'écoulaient. Elle se rapprocha de la chatte, et paniqua : et si elle était morte ? son coeur accélera sous l'effet de la peur. Perle d'Aurore était toujours en vie, elle avait du mal à respirer, mais elle respirait. Souffle de Vie s'allongea à ses côtés, et lui lécha l'oreille en signe de réconfort.

- Hé, debout, murmura la chatte rouanne, les larmes aux yeux.

(heu... je suis morte là.)

Souffle de Vie ne se rendit même pas compte de l'arrivée de Coeur Innondé, comment un tel drame avait-il pu se produire sous ses yeux, sans qu'elle soit utile. Elle aurait voulu la sauver, mais il était trop tard à présent. Le coeur de Perle d'Aurore avait cessé de battre, et plus rien ne pourrait la faire revenir. Souffle de Vie posa sa tête contre la chatte, laissant échaper un faible gémissement, elle était morte, il fallait qu'elle l'accepte, elle ne pourrait plus rien y changer, Perle d'Aurore était partie chasser avec le clan des étoiles, sa vie c'était arrêtée, mais pas la sienne, et elle allait continuer. Usant de tout le courage qui lui restait, la femelle rouanne se redressa.
Trop d'émotion avait surgi d'un seul coup, trop de souvenirs douloureux. Pourquoi la vie devait-elle se terminer ainsi ? Pourquoi devait-elle se finir dans une rivière gelée ? Elle essaya de se dire que ce n'était pas de sa faute si elle n'avait pas réussi à sauver la chatte à temps, en vain. Elle imaginait toujours ce qui aurait pu se produire si elle l'avait sauver, mais les si n'ont jamais changé le passé. Elle secoua la tête, et se tourna vers Coeur Innondé, incapable de prononcer un mot, cherchant du soutien dans ses yeux bleus.

[ bleu, Coeur Innondé à les yeux bleus =) Sa se voit pas mais ils sont bleus normalement ]

La guerrière de la rivière s'approcha doucement de Souffle de Vie. Elle savait que l'autre guerrière cherchait du réconfort mais...c'était si dur pour elle aussi. Elle détestait devoir assisiter à cela. La mort d'un proche. La mort d'un membre de la famille.
La seule chose qu'elle trouva à faire fut d'enfoncer son museau dans le cou de Souffle de Vie. Il fallait continuer à vivre. C'était cela le plus dur, vivre.
D'abord, il fallair ramener le corps inerte de la défunte au camp. Et la mettre en terre avec les honneur d'une guerrière.
Coeur Innondé savait que Perle d'Aurore e mettait souvent à l'écart et qu'elle ne ramenait jamais grand chose de la chasse mais...elle était quand même une guerrière, elle se serait battu avec tout le courage qu'elle avait.
Elle avait beau se dire ça, coeur Innondé regrettait. Plusieurs fois,elle avait vu Perle d'Aurore seule, dans son coin qui ne mangeait presque rien et qui se taisait. Elle l'avait vu essyer de pêcher. Elle l'avait vu nager. Fluide et souple dans son élement naturel. Enfaite la guerrière aurait voulu l'aider. Lui apprendre tout ce qu'elle savait pour l'aider.

" Ne t'inquiète pas, elle est sans doute heureuse là ou elle est..."

Même si elle avait prononcé ces mots d'une voix calme qu'elle se voulait apaiser, elle pleura ensilence. Dans le poil dru d'une saison froide de Souffle de Vie...

Coeur Innondé s'approcha de Souffle de Vie et enfonça son museau dans son cou. La chatte rouanne ferma les yeux quelques instants, elle avait longtemps trouvé sa vie triste et sans couleur, mais aujourd'hui, en cet instant de désespoir, elle avait comprit que le bohneur ne l'avait jamais quitté, ne l'avait jamais abandonné, qu'elle l'avait simplement refusé, car elle comprenait enfin ce que voulait dire être malheureux, elle comprit ce qu'était la vraie tristesse. La voix calme et réconfortante de Coeur Innondé rompit le silence.

" Ne t'inquiète pas, elle est sans doute heureuse là ou elle est..."

Puis la chatte se mit à pleurer en silence. Oui, elle devait être plus heureuse au clan des étoiles qu'ici, où personne ne l'avait jamais aidé, ne l'avait jamais réconforté, ne l'avait jamais soutenu. Perle d'Aurore avait toujours été malheureuse, et il aura fallu la mort pour voir son desespoir.

- Je l'espère, répondit Souffle de Vie d'une voix brisé, sa vie s'est arrêtée, mais elle voulait surement que la notre continue.

Coeur Innondé, ses yeux bleus rougis par ses pleurs, releva lentement la tête puis appuya son museau humide sur celui de Souffle de Vie.
Puis, elle aspira un bon coup , se secoua. Elle s'approcha ensuite de la rivière, s'y trempa la tête, y entra complétement, prenant les derniers souvenirs de Perle d'Aurore. S'en imprégnant. La jeune chatte avait souffert. Et Coeur Innondé s'en voulait de ne pas avoir réagis.
Elle nagea quelques minutes puis revint doucement vers la berge, remonta. Sa fourrure gorgé d'eau pesait lourd. Elle se secoua, aspergeant volontairement le corps de ladéfunte en souvenir de son clan de la rivière.

Quelques peu soulagé, Coeur Innondé regarda Souffle de Vie et dit :

" Il faut rentrer, il faut l'emmener avec nous."

S'arrêtant un instant, elle baissa les yeux et reprit :

" On l'enterra avec tous les honneurs qu'elle n'a pas eu..."

Elle prit délicatement la peau du coup de Perle d'Aurore, sans serrer, la laissant telle qu'elle. La guerrière se tourna ensuite vers l'autre chatte et lui intima de la suivre dans un regard remplis encore de larmes.

[ Faut que l'on fasse un sujet au camp ]

( c'est bon j'ai fait le sujet au camp )

[ ouki ! On peur verrouiller ! ]