Rapide, agile et fin comme une tige de blé, le chat aux poils couleur paille fendit le terrain des hautes herbes à toute allure. Il chassait. Plus précisément, il pistait depuis l'aube un couple de campagnols. C'était le début de la saison des amours et il y en avait plein dans ce genre là en ce moment.
Pelage de Paille aimerait bien pouvoir ajouter ces deux tourtereaux à ses trophés du matin : pendant qu'il pistait les rongeurs, il avait tuer un merle et une souris maigrelette qui se trouvaient sur son chemin.
Le soleil allait bientôt atteindre le haut du ciel et il devrait renter au camp. Et...avec le maire butin qu'il avait, non seulement, il n'aurait pas rapporter assez pour son clan (enfin, il détestait rapporter moins de trois proies) mais en plus, il n'impressionnerait pas Etoile Sanglante, son chef, sa meneuse qui était son modèle depuis qu'il n'était qu'une boule de poils d'à peine une lune. L'esprit du guerrier dérriva alors. Bien sûr, il ne pourrait jamais ressembler à Etoile Sanglante, il ne pourrait jamais avoir son assurance, sa stature et sa puissance mais il rêvait secrètement de cela. Il ne le disait pas aux autres guerriers car, ils se moqueraient de lui, il était tout petit. Musclé certe mais très petit.
Un fort coup de vent le sortit de ses pensées, le ramenant ) ses campagnols. Il pila, huma l'air en entrouverant légerment sa gueule puis, il obliqua.
Sa rêverie l'avait largement éloigné de ses proies. En faîte, c'était ça aussi le problême, il rêvait beaucoup trop. S'imaginant en chef. Fort, grand et impressionant conduisant ses guerriers à l'attaque d'un ennemi dangereux et sanguinaires....sauf qu'il était loin de la réalité.
Allongeant sa foulée au maximum et se plongeant dans sa traque pour ne pas laisser ses pensées lui échapper, il réussit à rattraper son retard et il sentit cette fois plus forte la marque des bêtes.
Alors, à partir de ce moment, il était sur de sa réussite. il ne rêvait plus. Il s'était jetée dans la chasse et n'en sortirait que quand elle serait finie.
Accélérant encore, il se retrouva à quelques pattes des campagnols. Il fit en sorte que ses coussinets ne fasse qu'effleurer l'herbe et s'arrêta finalement, ne voulant pas se faire repérer. Il entendit clairement le bruit de petites dents faîtes pour écraser les noix et autres trucs dans le genre, machouiller et réduire en miettes quelques graines trouvées là.
Le chasseur finit par se mettre en position de chasse quand il fut sur que les campagnols ne l'avaient pas entendus et ne ce préparaient pas à filer. Pelage de Paille bondit.
La femelle mourrut la première. Le craquement de sa colonne vertébrale écrasée par une patte griffus le prouva.
Le mâle ne tardar pas à la rejoindre après un bon en l'air suivi d'un couinement étranglé. Voilà. Pelage de Paille était maintenant sur de rapporter à son clan au moins trois proies.
La geule encore humide du sang de ses proies, le chasseur les emporta verts le tas masquand le merle et la souris aux charognards.
Alors qu'il était presque arrivé, un léger craquement le fit sursauter. A cause de l'odeur forte et enivrante du sang chaud, il n'avait rien détecté.
Les oreilles couchées en arrières, il déposa ses campagnols à ses pattes, mais le sang obstruait encore son odorat. il avait fait une erreure d'apprenti. Il ne sentait rien...