"Shane - L'Ange Disparu" Tome I - 31 Chap. [no complet]

CHAPITRE PREMIER


20.09
LE RÉVEIL STRIDENT ET AGAÇANT DE MON PORTABLE RETENTIT DANS MA CHAMBRE, m'obligeant à me réveiller péniblement. Aujourd'hui, je devais être au centre équestre de Paix pour neuf heures. Ce sera mon premier cours d'équitation, et j'étais pire qu'une débutante, je ne savais rien de rien ! Peut-être brosser le cheval.. c'était tout ce que je connaissais. Un stress arriva soudain : et si les personnes de là bas refusait de m'aider, ou même si je n'osais pas leur demander de l'aide ? Je chassai rapidement ses pensées, avant de sortir de mon lit confortable et de me diriger, à moitié endormi, vers mon placard à vêtements. Je sortis au hasard un T-Shirt noir décorait dans des écrits et une image, mon jean et une ceinture noire. Surveillant l'heure, je m'habillai, avant de me diriger vers la salle de bain. Mes cheveux de devant bien trop court pour me faire une couette, et bien trop long pour les laisser lâcher devant mes yeux, j'optai pour deux couettes égales. Ma coupe, qui était un dégradé, était noire, méchée de rouge et de blond, un style particulier que j'appréciai. J'entendis de ma chambre ma mère se levait, pestant contre son propre réveil qui refusait de s'arrêter. Pendant un bref instant, je m'asseyai sur le rebord de la baignoire, réfléchissant à ce qui se passerait là bas, mais tout me paraissait confus. Au seuls endroit où j'étais allée pour monter à cheval, c'était juste du pas, et le trot était carrément impossible, excepté pour les experts ; les animaux refusaient d'obéir aux nombreux coups de talons, même en claquant de la langue.
« Sheryl.. on part dans cinq minutes.. » marmonna ma mère derrière la porte de la salle de bain d'une voix à moitié endormie.
Sans prendre la peine d'y répondre, je sortie alors en me dirigeant vers le salon pour me maquiller, un simple trait de crayon noir sous les yeux. Un dernier coup d'oeil dans le miroir pour vérifier que tout était ok, je m'affalai devant la télé, attendant ma mère.
Le trajet en voiture était pire que silencieux. Le stress augmentait de plus en plus à mesure que nous approchions du centre. Que ce passerait-t-il, ensuite ? Je regardai l'heure sur mon portable : huit heures quarante. Nous étions en avance, je n'arrivai donc pas en retard pour mon tout premier cours. Arrivée devant le centre équestre de Paix, j'aperçus que la cours était vide. Rien. Personne !
« Super, en plus on est largement en avance.. râla-t-elle d'une voix fatiguée, avant de sortir une cigarette.
- J'attendrais seule, tu peux retourner à la maison, de toute façon, tu as déjà parlé à Karine, » murmurai-je en descendant de la voiture, en apercevant son sourire de contentement. Dégoutée du comportement de ma mère, j'allai m'appuyer contre un des nombreux poteaux présents, observant de loin les chevaux enfermés dans leur enclos. Ceux ci broutaient paisiblement le foin qu'il leur avait été distribué à l'aube, quand un camion grisâtre arriva dans la petite allée, traçant la route, sans s'arrêter. Je poussai un soupir ; pourquoi être venue aussi tôt ? Sans savoir que faire, je pris mon MP3 avant de monter le son à fond, pour écouter tranquillement ma musique, lorsque j'aperçu un garçon arrivait.. plutôt mignon, brun, des yeux gris. Ses vêtements prouvaient qu'il allait au centre équestre, ce qui me fit rêver un instant.
« Hey, toi ! » entendis-je malgré le son élevé que j'avais mis. J'ôtai les écouteurs de mes oreilles et regardai dans la direction d'où venait la voix, en remarquant que c'était le jeune qui était arrivé. J'haussai les sourcils, comme pour demander ce qu'il me voulait.
« T'es la nouvelle, non ? me questionna-t-il sans grande sympathie.
- Ouais,» répondis-je sur une voix aussi rêche que la sienne. Il me jeta un regard assassin, avant de me dévisager du regard. Je poussai un soupir. Je commençai bien, je m'étais déjà fait un ennemi, canon, en plus !
« Viens » me fit-il en me prenant brutalement par le bras pour me diriger vers l'entré. Je le poussai, avant de lui cracher à la figure :
« Tu t'prends pour qui, sérieux ?! »
Sans attendre de réponse, je me dirigeai moi même vers l'entrée, qui était grande ouverte. La monitrice - qui était la responsable du club - avait assisté à la petite scène, amusée de mon comportement. Je la saluai, en faisant un sourire qui ressemblait plus à une grimace.
« Sheryl, n'est-ce pas ? me demanda-t-elle, pendant que j'hochai la tête en guise de réponse. Elle ajouta en déésignant un enclos : tu prendras Tempête, Shane t'aidera à t'en occuper. »
Je ne pus m'empêcher de tirer une grimace en comprenant que le fameux Shane, c'était le garçon qui m'avait 'gentiment' accueillit. Pendant que je me dirigeai vers l'endroit qu'elle m'avait désigner, Karine m'expliqua :
« Je ne veux pas d'ennemi ici, je ne vous oblige pas à être amis, mais aucune tension. »
Je poussai un soupir. La matinée commençait vraiment mal. Je sentis une main se poser sur mon épaule, je me retournai, faisant face à Shane, qui affichant un sourire machiavélique. Je lui lançai un simple regard avant de me retourner pour aller chercher le cheval demander, quand j'entendis sa voix :
« Comment tu vas aller le chercher, ton ch'val ? Il te faut une longe, idiote.
- Tu pourras donc me dire aimablement où elles se trouvent, lui répondis-je, une forte envie de l'étrangler.
- Bien sûr » fit-il, se dirigeant tranquillement vers la sellerie, et me tendant ce dont j'avais besoin, mais il le retira tout de suite, en entrant dans l'enclos où se trouvait Tempête, pendant que je restai debout, sans comprendre ce qu'il voulait faire.
« J'vais pas t'attendre cent sept ans ! cracha-t-il, viens, il faut bien que je te montre comment lui mettre le licol ! »
Sans répondre, je le rejoignis, observant les gestes qu'il faisait, avant qu'il ne me tendent la corde accroché à ce qu'il venait de mettre au cheval. Je la pris, tirant légèrement dessus pour demander au cheval de me suivre, en remarquant que quelques autres personnes de bas âges venaient d'arrivées. Intérieurement, j'espérai que quelqu'un d'autre pourrait m'aider, mais comme si il avait lu dans mes pensées, Shane me contredit :
« Les autres ont cours avec toi, donc c'est moi qui vais devoir t'aider ! » se moqua-t-il. Je ne lui répondis pas, trop agacée de discuter avec lui, alors je me dirigeai vers la sellerie pour chercher le matériel de pansage pendant qu'il attachait le cheval à la barre faite pour. Pendant que m'occuper de l'animal que j'allai monter, Shane observait le moindre de mes mouvements, au cas où je ferais une bêtise, mais pas de chance pour lui, je savais panser un cheval. Un cours instant, j'eu droit d'avoir la paix ; lorsqu'il alla de lui même chercher une selle et une bride pour Tempête.
« Tu sais mettre la bride et la selle ou pas ? me demanda-t-il, sans aucune méchanceté ou autre dans la voix.
- T'es malade ? rigolai-je, en me moquant, sous son regard étonné.
- J'essayai de me montrer sympas, mais t'es qu'une pauvre cruche !» me cracha-t-il à la figure, vexé, pendant que les autres personnes présentes nous dévisageaient du regard.
« Excuse moi ! » râlai-je, sans comprendre son comportement soudain.
« Je ne le connais même pas depuis une heure, de toute façon, il a sûrement ses humeurs.. » songeai-je.

Le cours avait débuté. Shane m'avait aidé dans le silence complet à brider et seller Tempête, ce qui m'avait fait le plus grand bien.
« Il est toujours comme ça, Shane ? demandai-je à Marine, une fille avec laquelle j'avais sympathisé au début du cours, qui avait un an de moins que moi.
- Il a son caractère, mais sa réaction en a étonné plus d'un. Il est pas du genre à se vexer pour si peu. » me répondit-elle, avant de se reconcentrer sur le cours. Je fis de même, écoutant les instructions de la monitrice avec attention.
« Sheryl ! Essais de prendre le rythme du cheval, tiens toi plus droite ! Emile aussi, tu as les épaules trop en avant ! Revenez au pas maintenant... »
Je tirai légèrement sur les reines pour faire comme Karine avait demandé pour remettre le cheval au pas. Elle continua :
« Nous allons faire un petit jeu. Vous devrez... »
Le temps qu'elle explique les règles, une pluie fine avait commencé à tomber, qui augmenta peu à peu. Les parents qui été venus pour assister au cours de leurs enfants ouvrirent petit à petit leur parapluie pour se protéger.
« Y'a pas de manège couvert ? » demandai-je à Marine, qui me répondit par un non de la tête. Les goutelettes d'eau froides qui me tombaient sur mes bras nus me faisaient frissonner, mes vêtements me collaient à la peau. Au bout d'un moment, lorsque nous étions tous trempés, la monitrice nous autorisa à quitter le manège.
« Vous rangez tout à la sellerie, et vous les brossez un bon coup, après vous les remettez dans l'enclos. »
Je ne fus pas surprise de voir Shane arriver, toujours avec son sourire machiavélique, malgré l'incident de tout à l'heure. Il se moqua :
« Alors, ton brushing n'est pas trop abîmé par la vilaine pluie ?
- Ton cerveau oui, par contre, » répondis-je, en lui jetant un regard assassin, puis de me retourner pour m'occuper de Tempête, que je gratifiai de quelques caresses, sous le regard amusée de Shane.

CHAPITRE DEUXIEME

22.09
« RACOOONTE ! », me supplia Sandy, ma meilleure amie, le matin, lorsque j'arrivai à l'arrêt de bus qui nous mènerait au collège. Dès que je l'avais vu, je lui avais tout de suite raconter lorsque j'ai aperçu Shane, mais pas plus, juste pour la taquiner, donc elle ne savait pas à qu'elle point lui et moi nous ne pouvions pas nous voir.
« Ben.. il m'a appelé, puis sérieux, tu peux pas savoir comment il peut être con ce gars.. fis-je en apercevant le bus arriver.
- Un mec aussi mignon que tu me l'as décrit ? » rigola Sandy. J'hochai la tête avec un sourire, avant de monter dans le car qui venait de s'arrêter devant nous. Je m'asseyai derrière une amie, avant que Sandy me rejoigne.
« Et tu vas faire quoi ? me demanda-t-elle, avant que je ne lui réponde, sans comprendre sa question :
- Euh.. je suis censée devoir faire quelque chose ?
- Ben, ouais ! L'aborder...
- T'es dingue ! J'le déteste ce mec ! Et j'te rappelle que j'suis avec Mike ! » la coupai-je, choquée par ses paroles. Après qu'elle eu enfin compris, je lui expliquai comment c'était déroulé le cours de samedi, mais cela ne paru pas l'intéresser. Je poussai un soupir, avant de m'enfoncer dans le siège, et de sortir mon MP3 de ma poche, écoutant la musique, tranquillement, pendant que Sandy discutait avec les garçons de derrière. Les bavardages dans le bus se faisait entendre, même avec le son à fond, lorsque tout le monde se tu en sentant le bus s'arrêter. J'ôtai les écouteurs de mes oreilles, en regardant dehors, avant que ma meilleure amie et moi échangions un regard étonné.
« Super, une panne » grommela le chauffeur en sorant son portable pour appeler un dépanneur. Pendant ce temps, plusieurs personnes présentes dans le bus c'était levé pour discuter avec d'autres. Je fis de même, me dirigeant vers Mike. Il était mon petit copain, malgré qu'il n'aimait pas se montrer en public avec moi, se qui me dérangeait plus que tout. Avec surprise, je remarquai qu'il avait eu la même idée que moi. Il m'acceuillit dans ses bras, pendant que je le repoussai, étonnée de son comportement inhabituel.
« Y'a du monde » lui fis-je, en désignant les alentours, mais il haussa les épaules. Je le repoussai pour de bon, en répliquant :
« Qu'est-ce qu'il t'arrive ? D'habitude, tu veux même pas que je te fasse la bise devant tes...
- Ça a changé, maintenant, c'est tout. Ça ne te plaît pas ?
- Si si.. bafouillai-je, juste que.. »
Je ne continuai pas ma phrase, plongeant mon regard dans le sien un instant, avant de sursauter en entendant le chauffeur de bus hurler de nous remettre à nos places. Mike m'embrassa sur la joue avant de repartir là où il était, pendant que je faisais de même. Sandy me regardait d'un air insistant ; elle devait avoir dû assister à la scène, comme beaucoup d'autres, qui savaient très bien que mon petit ami avait horreur de se montrer en public avec moi : non par honte, mais par simple timidité.
« J'sais pas ce qu'il lui a prit, en tout cas il m'a suppris, sur le coup ! m'exclamai-je, encore étonnée de son comportement.
- C'est sûr que... il cache peut-être quelque chose... songea ma meilleure amie à haute voix, sous mon regard interrogatif, ah mais, je veux rien dire en particulier.. » ajouta-t-elle. J'haussai tout simplement les épaules, regardant dans la direction de Mike, qui me fit un grand sourire.

La matinée c'était passé très bien ; nous avions commencé par rater deux heures de cours à cause de l'attente de la dépanneuse, et maintenant, c'était la pause de midi.
« Hey ! » fit une voix reconnaissable derrière moi. Je me retournai, apercevant la silouhette de Mike, qui s'asseyait à mes côtés, me prenant dans ses bras. Enervée de son comportement, je le repoussai brusquement, lui demandant ce qu'il lui arrivait. Il me répondit exactement comme la dernière fois :
« J'ai changé, ça a changé. Je ne vois pas où est le problème. »
J'haussai les épaules, avant de m'appuer contre un poteau, quand Sandy me rejoignait. Nous échangeâmes un simple regard qui voulait pourtant tout dire à propos de Mike. Il me repprit dans ses bras, pendant que j'appuyai ma tête sur son épaule, n'ayant pas envie de le repousser une seconde fois, ce qui pourrait le vexer, pendant que Sandy s'asseyait à côté de moi, avant de m'annoncer, les yeux ne fixant que le vide :
« Hier, j'ai rencontré un gars, on a discuté, fait connaissance et tout. Il est trop sympas.
- Et ? Comment il est ? Comment il s'appelle ? »
Elle ne me répondit pas, faisant un simple sourire, les yeux pétillants d'un bonheur soudain.
« Il m'a proposé de sortir avec lui ! J'ai accepté ! »
Mon visage se décomposa. Comment pouvait-elle sortir avec un mec qu'elle ne connaissait que peu ? En ayant remarquer mon air choqué, elle me demanda ce qu'il n'allait pas. Pendant ce temps, Mike se releva, préférant nous laisser discuter entre fille.
« Tu ne l'as rencontré que hier ! Et il a quel âge ?
- Et alors ? Il a quinze ans, soit juste deux ans de plus que moi, c'est tout. Et puis, je sors avec lui juste pour le fun, je vais pas en mourrir. »
Je poussai un soupir, me décidant à ne pas lui répondre. Parfois, elle faisait vraiment des trucs énormes, et cette fois ci, j'étais sûre qu'elle était en train de faire une bêtise.
« Aufaite, je retourne au centre mercredi, c'est cool, non ? lui fis-je pars pour changer de conversation, ce qui marcha parfaitement.
- Moui.. me répondit-elle sans grande intêret.
- Méfie toi, » soupirai-je.

CHAPITRE TROISIEME

24.09
CETTE FOIS CI, JE N'ÉTAIS PAS VENUE EN AVANCE, MAIS À L'HEURE AU CENTRE DE LA PAIX, SOIT À 14 HEURES. De la paix. Pourtant, la tension entre moi et Shane n'y ressemblait pas du tout, surtout que aujourd'hui, il était arrivé, main dans la main avec sa petite amie, une blonde cendrée, plutôt jolie. Il me montra du doigt en lui parlant, puis tout deux se dirigèrent vers moi, un sourire aux lèvres.
« Tiens, la poufiasse, commenta-t-il, pendant que sa chérie me lançait des regards assassins, tenant Shane par le bras, sans le lâcher, comme si il risquait de s'envoler.
- Mon p'tit choux, » lui répondis-je avec un sourire moqueur, qui sembla vexée la blonde. Elle jeta un regard interrogateur à son chéri avant qu'il ne fasse les présentations, ce qui m'étonna.
« Lisa-Sheryl, mais un conseil, ne la fréquente pas. Petite choses aux grandes manières, » fit-il remarquer en me regardant avec une grimace. Je le regardai, choquée, pendant que Lisa le tirait vers l'entrée du centre pour y entrer, alors je faisais de même, de plus en plus étonnée du comportement de celui-ci. J'aperçu Karine, la monitrice, qui me proposa de remonter Tempête. J'acceptai avec enthousiasme ; j'appréciai énormement l'hongre, et j'avais espérai entendre cette proposition. Armée du licol, j'entrai dans l'enclos, me dirigeant vers le cheval, qui m'acceuillit avec un hennissement. Je le carressai un petit moment avant de lui mettre ce que j'avais dans la main, et de l'amener avec moi, quand je remarquai que Lisa se diriger à grand pas vers moi. J'eu un rire quand j'aperçus son visage, déformée par la colère.
« Saleté ! T'as pas intêret -à me piquer Shane, pigé ?! C'est le mien ! me cracha-t-elle, avant que je ne proteste, choquée :
- Qui te fait dire ça ? Lui et moi, on s'entend pas du tout alors...
- Mais oui, et qui l'a appelé 'mon p'tit choux' tout à l'heure ?! Dis moi ! » me coupa-t-elle, puis elle se retourna et partie à grand pas, pendant que je poussai un soupir, agacée. Je ne pensai pas que le simple faite d'aller dans un centre aller me faire autant d'ennemis, surtout quand cela est question de choses stupides.
« Dis moi, Tempête, pourquoi les gens ils sont autant stupides ? »
L'hongre baissa tout simplement la tête, à la recherche d'un brin de paille abandonné, pendant que je râlai :
« J't'ennui, c'est ça ? »
Comme pour aquiescer, le cheval commencer à marcher vers la sortie sans même que je ne le lui demande. Je lui donnai une caresse, avant de le doubler et de me diriger vers les barres pour m'occuper de lui, désormais que je savais à peu près le brider et le seller, je n'aurais pas besoin d'aide, en tout cas, pas celle de Shane, loin de là, mais mes espoirs de passer un après-midi tranquille s'évanouissèrent lorsque je le vis arriver, la mine sombre et énervé, attachant le licol de son cheval le plus loin possible de moi. Je lui adressai un regard moqueur, avant d'entrer dans la selerie pour prendre ce dont j'avais besoin. Après être retourner auprès de Tempête, j'eus un pincement au coeur en voyant les deux tourteraux se disputaient, alors je décidai d'intervenir.
« Lisa, si t'as toujours pas compris, lui et moi on peut pas se supporter, fis-je, sous le regard étonné de Shane.
- Mais oui, tu dis ça mais c'est faux ! fit Lisa, les larmes commençant à couler de ses yeux bleus, l'air triste et en colère.
- J'ai déjà un petit copain, si tu veux savoir, et je n'aime pas Shane, pour rien au monde,» terminai-je, en jetant un regard à celui ci, qui me fit un sourire, qui, pour une fois, n'était ni moqueur, ni méchant. Un simple sourire de remerciement, avant que Lisa ne se jette dans ses bras, bafouillant des excuses. En passant le bouchon à Tempête, je remémorai ce qu'il s'était passé, me choquant moi même de ce que je venais de faire.

Le cours s'était très bien passé, sauf que après, Shane m'avait rejoind, au lieu de rester avec Lisa, mais celle ci était rentrée chez elle.
« Merci.. bafouilla-t-il, les yeux rivés vers le sol.
- Hum.. la prochaine fois, compte pas sur moi,» fis-je tout simplement, d'une voix guère sympathique, en allant chercher ma bouteille d'eau que j'avais déposée à mon arrivée à l'ombre.
« T'es vraiment stupide ! J'essayai de me montrer sympas envers toi, et toi tu...
- Ferme la, » le coupai-je en buvant une gorgée d'eau, en entendant son bruit de pas s'éloigner. J'appelai ma mère pour qu'elle vienne me chercher ; celle ci m'annonça qu'elle arriverait dans une demi-heure, alors je décidai de discuter avec Sandy par téléphone, lui raconter les évènements. La sonnerie retentit une fois, puis deux fois.. puis elle décrocha.
« Allô ?
- Ué, c'est Sheryl ! Tu sauras jamais ce qu'il s'est passé.. »
Sans épargner les détails, je lui racontai les évènements passer avec Shane et Lisa, avant de lui raconter comment s'était déroulé le cours. Sandy adorait autant que moi l'équitation, mais sa mère refusait que celle ci en face, alors elle appréciait que je lui raconte comme tout cela se passait. La jeune fille réagissa d'une manière étrange lorsque je lui parlai de quand Shane s'était montré un brin sympathique avec moi.
« Il a peut-être flashé sur toi ! s'exclama-t-elle, enthousiasme, pendant que je la contredisais, de plus en plus énervée de son caractère incensé :
- Shane ?! Je ne l'aime pas, loin de là, même, au contraire, je le déteste, si tu n'avais pas compris, râlai-je, avant d'inventer une excuse pour raccrocher : ma mère arrive, salut. »
Ce n'était pas que je n'appréciai pas la jeune fille, mais parfois, elle était un peu lourde sur les bords, surtout quand il s'agissait de garçon. Elle ne pouvait pas comprendre que je ne voulais pas sortir avec n'importe quel mec, pas comme elle en tout cas. Et puis, moi, sortir avec Shane ? Je préférai plutôt me pendre que de lui tenir la main ou quoi que ce soit ! J'allai m'assoir sur une des nombreuses chaises, quand Shane apparu. Je poussai un soupir agacée ; pourquoi il ne me lâchait plus, maintenant ! Un sourire mauvais s'affichait sur ses lèvres, avant qu'il ne commence à dire :
« Alors, tu ne veux pas sortir avec moii ? Tu me déteste ?» se moqua-t-il, désignant mon portable du doigt, que je tenais dans ma main. Je me levai, lui jetant un regard assassin. Il avait écouté ma conversation qui avait eu lieu juste avant avec Sandy ! Avec calme, je répondis, le regard moqueur :
« Désolée, mon choux. Tu crains trop. »
Il fit une moue, avant de jouer aux grands dragueurs. Il passa sa main sur ma joue en disant :
« Maiis moi je t'aiime.. »
Ses yeux pétillaient de malice, son sourire trahissait son mensonge. Ôtant sa main, je le regardai droit dans les yeux, avant de lui donner une giffle, qu'il reçut avec étonnement. Il ouvrit la bouche pour protester, sous mon regard assassin et victorieux, mais il tourna les talons, vexé, et partit. Je me rassis, poussant un long soupir, fermant les yeux un instant.. quand ma mère arriva.

CHAPITRE QUATRIEME

27.09
J'ARRIVAI AU CENTRE, ACCOMPAGNÉE DE SANDY, DONT SA MÊRE AVAIT ACCEPTÉ SA VENUE ICI. Elle avait hâte de voir Shane... ce qui m'exaspérée. Elle ne le connaissait même pas, et après tout ce que je lui avais dit, elle voulait à tout prix le rencontrer ! L'attente ne fut pas longue. Je le sortir d'un des nombreux enclos présents au centre, et se diriger vers moi.. ou plutôt, vers Sandy. Il l'acceuillit avec un grand sourire, me jetant au passage un regard assassin, au soubenir de la gifle que je lui avais donné quelques jours auparavant.
« Ehm.. je vous laisse faire les présentations, j'vais voir Tempête. » fis-je en tournant les talons, et en me dirigeant vers l'enclos, laissant les deux discuter à leur aise, quand j'entendis Sandy me rejoindre. Elle murmura avec enthousiasme :
« Bon sang, qu'il est canon !
- Désolée pour toi, il a une petite amie complêtement parano,» lui expliquai-je, gâchant son plaisir de l'instant. Elle me suivit jusqu'à l'endroit où ce trouvait Tempête, qui semblait fatigué. L'animal était âgé de plus de vingt ans, et parfois un peu moue. Je l'appelai, quand Karine m'interrompi dans mon élan.
« Tu monteras Cheza, et toi.. Sandy, Prince, décida-t-elle en désignant les deux montures, puis ajouta à mon intention : Tempête sera bientôt à la retraite, et aujourd'hui il semble bien fatigué. Je préfère le laisser se reposer. »
J'haussai la tête en trainant ma meilleure amie vers les chevaux que la monitrice nous avait désigné. Cheza était une jument à la robe noire, ainsi que sa crinière, contrairement à Prince, qui lui était un hongre blanc-gris. Je tendis un des licols à Sandy et lui montrait comment le mettre, puis nous les intallâmes aux barres.
« Mais j'ai pas compris pourquoi, dès votre premier regard, vous vous êtes haï.. murmura ma meilleure amie, pendant que j'essayai de mettre le more à Cheza.
- On était pas fait pour s'entendre,» répondis-je tout simplement, en remarquant qu'elle était partie pour se diriger vers Shane., mais revint peu après, la mine déçue, sans rien dire. Elle donna une petite caresse à Prince, après l'avoir panser, avant de se retourner vers moi, et de me demander comment on brider. Je lui expliquai, quand Karine entra dans la petite carrière, ce qui voulait dire que le cours allait bientôt débuter. Rapidement, celle ci se remplit de cavalier débutant, quand je l'entendis annoncer :
« Bon, j'ai quelques trucs à faire, et Shane c'est proposé pour vous faire le cours. Vous me direz comment il s'est débrouillé ! »
Sandy et moi échangeons un bref regard, puis je poussai un soupir. Après avoir finis de m'être occuper de Cheza et de Prince, nous les conduisâmes dans la carrière avec les autres, puis nous montâmes sur nos montures. Je lançai un regard assassin à Shane, qui, cette fois ci, me fit un sourire gêné, ce qui m'étonnai. Le cours se passa sans encombre, sans même qu'il ne me fasse de remarque, ce qui ne fit qu'éguiser ma curiosité.
« Il est bizarre je trouve... commentai-je à Sandy, qui aquiesça :
- J't'ai dis, il a le béguin pour toi ! roucoula-t-elle, demandant à son cheval de partir vers la droite, soit de s'éloigner de moi.
- Si tu serais pas sur le cheval, j't'aurais tuer !» sifflai-je, en apercevant la monitrice arrivée, un sourire aux lèvres, prenant la relève; sur la demande du garçon. La fin du cours se déroula sous la responsabilité de Karine, qui finis peu de temps après. Sandy et moi avions finis de débarrasser les chevaux de leurs selles et filets, quand j'aperçu Shane se diriger vers l'entrée du centre. Il fallait que je lui parle.
« Shane ! » fis-je d'une voix autoritaire pour éviter qu'il ne parte avant que je ne lui ai parlé. Son comportement m'avait chamboulé, et je m'attendais à une explication, mais rien. Il me jeta un simple regard avant de se remettre à marcher. Rapidemement, je l'attrapai par le bras, le retournant vers moi.
« Mais lâche moi pauv' poufiasse ! me cracha-t-il à la figure en continuant sa route, s'ôtant de mon emprise.
- Je te lâcherai seulement quand tu m'expliqueras, » fis-je d'une voix calme, qui le supprit. Sandy m'avait rejointe, étonnée de notre comportement, à lui et moi. Plantée au milieu de la route, à le dévisageai, j'avais l'air d'une cruche, si on peut dire. Je me dirigeai vers lui sans grande envie d'entretenir une simple discussion, je souhaitai juste une explication à son comportement de tout à l'heure.
« Je n'ai rien à dire, t'as pigée ?! Maintenant, dégage et fous moi la paix. »
Je poussai un soupir, avant de retourner au centre, rejoindre Sandy qui m'avait attendue, un sourire aux lèvres, s'attendant à que je lui annonce ce qu'elle désirait entendre, mais en voyant mon air agacée, celui-ci disparu.
« Les mecs sont incompréhensibles, soupirai-je en m'affalant sur une chaise, fronçant les sourcils à cause du soleil.
- Je t'ai dit qu'il a sûrement le béguin pour toi, fit Sandy d'une voix si sérieuse que j'aurais pu la croire.
- Pourquoi tu dis toujours ça ? lui demandai-je soudainement.
- Ça ce voit, c'est tout. »
J'haussai les sourcils, comme pour lui demander une explication, mais elle ne m'y répondit pas, s'asseyant à côté de moi, le regard perdu dans le vague. Pendant ce moment, je fis sonner ma mère pour la prévenir que le cours avait prit fin.
« Enfin.. je sais pas. Il a vraiment un caractère bizarre, ajouta Sandy en continuant de fixer le vide, comme si elle s'attendait que quelque chose apparaisse soudainement.
- Il ne m'aime pas, tranchai-je, on ne s'entend même pas ! »
Le silence se fit pendant un instant. Pourquoi insistait-elle autant ? Shane avait une petite amie, et moi je sortai avec Mike ! Je lui en fis part, lorsqu'elle me fit remarquer que c'était possible d'aimer deux personnes à la fois. Je lui adressai un simple regard assassin, avant de me lever, elle sur mes talons, pour rejoindre ma mère qui était arrivé.

CHAPITRE CINQUIEME

1.10
LE PREMIER JOUR DE L'AUTOMNE S'ÉTAIT ANNONCÉ PLUTÔT FRAIS. La plupart qui était arrivé au collège était venu avec des pulls, malgré que moi, j'avais décidé de venir en débardeur, espérant que la température monterait... mais j'avais eu tord. Grelottante, pestant contre l'idée qu'il ferait meilleure, j'étais assise entre Mike et Sandy, espérant entendre au plus vite la sonnerie qui annoncerait le début des cours, soit me retrouver dans une classe où la chaleur reignerait..
« Je suis stupide, gromelai-je, sous le regard amusé de Sandy.
- Tiens, me fit Mike en me tendant sa veste, avant que je n'éclate de rire, j'expliquai en prenant ce qui me sauverait de la mort congelée :
- Comme dans les films romantiques ! »
Il me fit un petit sourire, puis il me prit dans ses bras, quand le sonnerie retentit. Je le remerciai de sa veste avant de me diriger, accompagnée de ma meilleure amie, vers notre salle de classe, pendant que Mike rejoignait ses amis. Elle commenta le geste de mon petit ami.
« Et alors ? C'était sympas, fis-je remarquer en montant les escaliers.
- Son comportement est biza...
- Avec ton inconnu, comment ça se passe ?» la coupai-je, agacée de l'entendre répéter sans arrêt la même chose. Elle poussa un soupir, avant de me promettre de m'en parler après les cours, au centre de la Paix. Au fond de moi, j'avais hâte, mais d'un autre côté, je craignais le pire. Un simple soupir pouvait tout dire... Le cours commença ; histoire. Rien d"intéressant, à mon goût, depuis toute petite j'ai toujours détesté cette matière, sans savoir pourquoi. J'imaginai, dans des milliers d'années, les jeunes, devant apprendre l'histoire sur nous...
« Mademoiselle Manatt, je vous dérange ? » fit une voix qui me tira automatiquement de mes rêveries. Je levai la tête vers celle-ci, apercevant avec horreur le visage déformé par la colère de mon professeur.
« Excusez-moi... » bredouillai-je avec un petit sourire gênée, ce qui parut le sastisfaire. Il continua son cours, me jetant de temps en temps des regards pour surveiller mon attention, qui n'était guère grande. Malgré que je faisai mine de
suivre le cours inintéressant, je vaguai encore et toujours dans mes pensées. Je me sentis soulagée d'un poid lorsque la sonnerie annonçant la fin du premier cour de la matiné et le suivant retentit. Après la seconde heure, j'avais terminée, soit, je pourrais enfin savoir ce qu'il se passait avec Sandy et le mystérieux inconnue.


« Je t'avais dit de te méfier,» soupirai-je après avoir entendu le long discours sur la vie amoureuse de Sandy. Le jeune inconnu, nommé Nicolas, s'amusait tout simplement à amasser des conquêtes pour un pari débile. D'après ma meilleure amie, il avait malheureusement gagner avec un nombre d'une douzaine de petite amie, qu'il venait de larguer la veille.
« En tout cas, il en a récolté pas mal, » me moquai-je sous le regard assassin de Sandy. Ma mère entra en un coup de vent dans ma chambre, avant de déclarer que nous partirons pour le centre de Paix dans dix minutes. J'échangeai un regard avec ma meilleure amie, avant de m'exclamer :
« J'suis pas prête ni rien ! »
Je la laissai en plan, me dirigeant vers mon armoire, sortant rapidement un jean et un T-Shirt à manche longue, avant de me ruer vers la salle de bain, en entendant le rire de ma meilleure amie. Je m'habillai rapidement, puis je me maquillai, avant de sortir, fin prête. Ma mère nous appelait depuis la voiture, où nous la rejoignons. Nous nous installâmes à l'arrière de l'engin en rigolant sans raison, quand je sorti mon portable avant de mettre la musique à fond. Nous chantâmes en choeur, pliées en deux, lorsque ma mère fraîna.
« Taisez vous, ou j'vais mourrir à force ! » se plaigna-t-elle. Sandy me jetai un regard, puis m'avoua dans un murmure :
« Je vais demander à Shane de sortir avec moi ! Il est trop canon le mec !
- Désolée, fis-je, mais il sort avec..
- Il m'a envoyé un sms pour me dire qu'il avait cassé ! »
Je grimaçai, peu heureuse d'avoir entendue cette nouvelle, pendant que ma meilleure amie semblait être aux anges. Je m'enfonçai dans le siège de la voiture quand je reconnue les alentours du centre. En même pas une minute, mon envie d'y aller avait disparu, surtout quand j'aperçus Shane en train d'aider une débutante à seller son poney. Je poussai un soupir, pendant que la voiture s'arrêtée. Je dis un bref 'salut' à l'intention de ma mère, en observant Sandy se précipiter vers Shane. Sans aucune envie de voir ce spectacle, je me dirigeai vers les enclos, pensant monter Tempête, mais le faite de le voir au pré voulait dire que je ne pourrai pas. Je jetai un dernier regard derrière moi en allant chercher Cheza, qui m'acceuillit avec un henissement. Un pas retentit, une personne qui marcher rapidement... automatiquement, je me retournai, apercevant Sandy, un grand sourire s'était affiché sur ses lèvres, ce qui voulait dire que la réponse avait été oui.
« Cool pour toi, gromelai-je en passant le licol que j'avais emporté peu avant à Cheza, pendant que Sandy le passait à Prince.
- Tu n'as pas l'air très joyeuse.. murmura ma meilleure amie, les sourcils froncés, étonnée.
- Si je t'annonce que je sors avec ton pire ennemi ? » déclarai-je, accompagnée d'un rire gênée. Elle n'ajouta rien d'autres, ne sachant que dire. Au fond, j'avais raison ; comment réagirait-elle si je décidai d'entretenir une relation amoureuse avec une personne qu'elle ne pouvait pas supporter, alors que je n'éprouvai rien pour lui ? Je senti une profonde haine quand Shane se dirigea vers ma meilleure, avant de passer sa main dans ses cheveux, puis dans son cou, avant de l'embrasser, sous mon regard dégouté. Quand il la relâcha, il me fit un sourire victorieux, avant de s'en aller.
« Je le hais de plus en plus » crachai-je en allant accrocher la longe de Cheza à la barre.

CHAPITRE SIXIEME

2.10
COMME SI J'AVAIS BESOIN D'UNE AUTRE MAUVAISE NOUVELLE EN SI PEU DE TEMPS. J'étais arrivée à l'arrêt de bus, en voyant la mine désolée de Sandy. Je pensai qu'elle comptait s'excuser pour la veille lorsqu'elle se dirigea vers moi, mais j'étais loin de la vérité, de cet aveux que je craignais tant. Un souffle de vent violent me fit frissonner, malgré que cette fois ci j'avais pris le temps d'examiner l'air de l'extérieur.
« Euh.. Sheryl ? » bafouilla Sandy avant de regarder autour d'elle. Je fis de même, m'attendant à voir une personne arriver ou autre chose, mais rien ne se passa. Je la regardai, attendant une explication, mais elle secoua la tête, avant de dire :
« Non, rien. Je t'en parlerai ce soir. »
Je savais très bien qu'elle le ferait, même en insistant, elle ne révèlerait rien de se qu'elle savait. Malgré ma curiosité, j'avais eu raison de ne lui avoir rien demander, ainsi que elle de ne rien m'avoir avouer avant. Je jetai un coup d'oeil vers Mike, qui se détourna aussitôt d'avoir croisé mon regard, avant que je n'aperçoive qu'il ne fit une moue. Avec un sourire, il se dirigea vers moi, évitant d'adresser la parole à Sandy, ce qui m'étonna de lui
« Vous avez un problème, vous deux ? demandai-je sans obtenir de réponse.
- Je te laisse, je dois réviser ehm.. l'anglais, avec Chloé. » annonça rapidement mon petit ami en se retournant vers la jeune fille blonde dont il parlait. Pendant un petit instant, je songeai à ce que m'avait dit ma meilleure amie il y a peu, mais cette idée sortit vite de ma tête. L'arrivée du bus me soulagea, espérant que Sandy et moi pourrions parler tranquillement, mais j'eus tord. Elle paressait réfléchir, mais à quoi ? .. Avec un soupir, je me laissai aller pour discuter de sa 'relation' avec Shane.
« Ça ne te fâche plus ? se moqua-t-elle, avant de rajouter : on se voit au parc demain soir..
- Wouw, » fis-je en m'affonçant un peu plus dans mon siège, attendant que nous arrivions au collège, regardant les sièges alentours, quand je remarquai que Chloé était avec Mike... sa raison pour cela me revint en mémoire, mais réviser sans les cahiers ? Surtout que la blonde n'était guère bonne dans le domaine de l'anglais, enfin, que ce soit dans n'importe lequel... je poussai un soupir, avant de fermer les yeux un instant, me remémorisant les évènements passés... avant de questionner ma meilleure amie :
« C'est à propos de Mike ? »
Elle m'observa un petit moment, sans répondre, se mordant les lèvres. La réponse était-elle alors affirmative ? Je fus soulagée en entendant un 'non' déterminé, malgré que quelque chose cloché de la voix de la jeune fille. Peut-être ne me disait-elle pas tout..

La journée était passée à une telle vitesse et si bien que j'avais oublié les aveux que devaient me faire Sandy, ce qui m'avait tant tracassée le matin même. A la sortie du collège, elle me rejoignit, se mordant les lèvres, attendant le bus. Elle ne semblait pas très rassurée sur lefaite de tout me dévoiler..
« Quand tu m'as demandée si c'était à propos de Mike.. » m'avoua-t-elle, sans rien ajouter. Elle alla continué quand je la coupa brusquement :
« Ça à un rapport avec Chloé aussi, n'est-ce pas ?» murmurai-je, craignant le pire à venir, qui arriva. Elle hocha, désolée, la tête, sans rien ajouter. Elle avait compris qu'elle n'avait rien à m'expliquer, peut-être juste les détails.. Une boule dans la gorge, les larmes aux yeux, je lui demandai comment avait-elle pu être au courant de la chose. Elle me jeta un simple regard, sans répondre pour autant.
« Le salaud.. » soupirai-je, en m'asseyant sur un des nombreux bancs de pierres certient de tags de toutes sortes, lorsqu'une idée me vint. L'envie de vengeance prit mauvaisement le dessus ; j'avais un plan, même si cela ne lui ferait rien du tout..
« Ça va aller ? me demanda-t-elle, mais je lui fis par de mon idée en guise de réponse :
- J'pourrais.. sortir avec l'ex de Chloé... non ? »
Sandy ouvrit la bouche pour protester, mais elle ne fit que s'assoier auprès de moi, observant ses ongles comme pour éviter de me regarder droit dans les yeux. Elle se retourna vers moi, la mine gênée, avant de répliquer :
« Ce s'rait stupide... puis ça te servirait à rien.
- Tu sors bien avec le premier mec que tu vois, toi. Puis, j'te rappelle que Kenzo m'a demandé une dizaine de fois de sortir avec lui ! rigolai-je, malgré que mon rire était plus nerveux que décontracté.
- Pleure plutôt, je pense que ça te fera du bien,» déclara Sandy en se dirigeant vers le bus qui venait d'arriver, pendant que je me précipitai vers Kenzo pour lui faire part de ma demande. Il accepta immédiatement à mon soulagement, alors je rejoignis le sourire aux lèvres ma meilleure amie, quand j'aperçus Mike. Je m'arrêtai, lui jetant un regard assassin, pendant que celui ci murmurait des excuses. Sans rien dire, je me dirigeai vers la place que Sandy m'avait gardée, avant de lui faire part de la situation.
« Cool pour toi, murmura-t-elle tout simplement, le regard perdu dans le vague.
- Quelque chose te dérange ? lui demandai-je en un soupir.
- Pour oublier ta peine, tu vas t'amuser à..
- Pas du tout, je veux m'amuser, c'est tout, déclarai-je.
- Si tu veux, » marmonna la jeune fille, avant de pousser un soupir plus qu'agacé, qui prouvait qu'elle n'était pas d'accord avec moi.

CHAPITRE SEPTIEME

4.10
ARRIVEE AU CENTRE DE LA PAIX, J'APERÇUS LA MONITRICE DEVANT UN PETIT ATTROUPEMENT D'ÉLÈVES. J'interrogeai Marine du regard, qui, d'un geste, m'invita à m'assoire auprès d'elle. Karine jeta un regard à tout ceux qui était assis devant elle - dont Shane et Lisa, qui celle-ci était en larmes dès qu'elle apercevait le jeune homme -, elle commença, une lueur inquiète brillant dans ses yeux :
« Très bien, je dois vous annoncer que Tempête va être à la retraite. Cela fait une bonne semaine qu'il est énormement fatigué... donc il restera au pré la journée. »
Elle nous observa un dernier instant, avant de nous autoriser à préparer nos chevaux. Avec étonnement, j'aperçus que Cheza avait déjà était attachée, mais la réponse me parvenu rapidement ; Marine me fit un bref clin d'oeil.
« Après, on ira voir Tempête ? » lui proposai-je, quand j'entendis un reniflement peut inconnu me tinter aux oreilles. Avec une grimace, je me retournai, avant de demander en un soupir ce qu'il n'allait pas.
« Désolée, pleurnicha-t-elle, j'avais pensé sans cesse que tu risquai de me piquer Shane, mais.. enfaite j'aurais dû me méfier de Sandy.. »
Elle partit versant encore quelques nombreuses larmes, sous le regard étonnée de Marine. Je lui fis un sourire amusée , lui promettant de lui expliquer la situation plus tard, quand j'entendis Karine déclarer que aujourd'hui, le cours serait remplacé par une balade. Marine m'expliqua aussitôt :
« On va faire du galop ! Ça va être trop bien.. »
Je lui fis un sourire. Je n'avais encore jamais galopé de ma vie !
« Tu as déjà fait du galop ? » me demanda-t-elle. Je lui fis un bref non de la tête, puis elle partit s'occuper du cheval qu'elle allait monter aujourd'hui. Il avait une robe isabelle et une crinière marron pâle. Je l'observai un instant avant de m'occuper de Cheza, puis j'envoyai un sms à Sandy pour lui annoncer la bonne nouvelle, sans oublier d'expliquer l'intervention de Lisa, en éteignant ensuite mon portable. Après que nous tous eurent finis, Karine nous autorisa à pénétrer dans la petite carrière pour faire faire quelques tours d'échauffement à notre monture. Rêveuse, je me demandai comment tout cela aller se passer... quand avec surprise je constatai que Shane faisait parti de la troupe.

« Arrivée la bas, on part au galop, ok ? » déclara Karine en désignant une route assez large un peu plus loin. Je jetai un coup d'oeil à Marine, qui me fit un simple sourire. J'étais loin d'être rassurée, me demandant ce qu'il faudrait que je fasse, comme me tenir surtout..
« Pour ceux qui veulent, soit vous vous pencherez en avant en vous tenant à la crinière, et debout en équilibre, ou en arrière en tenant seulement la selle, » annonça-t-elle, ce qui me soulagea d'un grand poid. Sans savoir pourquoi, je préférai opter pour la première solution, qui pourtant paraissait plus compliqué que la seconde.
« A quoi bon, songeai-je, je verrai ce qui est le mieux.. »
Je respirai un bon coup en apercevant que Karine avait lancé sa monture au trot, suivit des autres, puis de Cheza. Petit à petit, elle prit le galop, je me mis rapidement en position, le souffle coupé par la sensation merveilleuse de la course. Je me tenai maladroitement, craignant de tomber, mais rien n'y fit. Ces insitants ne durèrent que quelques secondes, malheureusement. Soulagée d'un côté, je me rasseyai dans la selle, un grand sourire aux lèvres. Marine me rejoignit au trot assis, avant de me faire remarquer :
« C'était bien, n'est-ce pas ? Tu n'en avais jamais fait, du tout ? » me demanda-t-elle ensuite. Mon sourire fut sa réponse à sa première question, et je fis signe de non de la tête pour la seconde, étonnée de sa question.
« Ah.. c'est rare que ce qui n'ont jamais fait de galop tiennent. Bravo en tout cas.
- Euh.. merci,» bafouillai-je, tout en me remémorant ces quelques instants merveilleux... J'échangeai un dernier regard avec la jeune fille, avant qu'elle ne se remette correctement dans la file. J'eu soudainement une pensée pour Tempête, me promettant d'aller le voir après la balade.

CHAPITRE HUITIEME

11.10
AU TELEPHONE AVEC SANDY, JE LUI RACONTAIS LES NOUVELLES DU CENTRE DE PAIX, et surtout de Tempête. Ce jour là, Karine nous avait annoncé que l'hongre pie n'était pas au meilleur de sa forme, resté assis, et se gratter le flanc. Elle nous avez ensuite expliqué de quoi cela s'agissait, et que, pour lui, la colique - une maladie qu'on les chevaux lorsqu'ils mangent trop - était plus mortel que chez un adulte d'âge moyenne.
« Soit, murmurai-je avec la gorge serrée, il risque de mourrir..
- Ne parlons pas de malheur, soupira Sandy, qui ne semblait pas rassurée pour autant.
- Je suis allée le voir tout à l'heure, après le cours, avec Shane...
- Aufaite, j'ai cassé avec lui ! Il me gonflait ! »
Je poussai un soupir, énervée de son comportement. Désormais, dès que ce prénom sortait de la bouche d'une personne, elle ne cessait pas d'en parler ! Le pire, c'était avec son troisième petit copain..
« On parlait de Tempête ! crachai-je, avant de continuer : bref, je suis allée le voir, il semblait vraiment mal en point..
- Et Shane ? Il t'a dit quoi ?
- Comme d'habitude, il m'a envoyé chier, m'a traîtée d'idiote parce que... »
La communication fut coupé à cet instant, ainsi que les lumières faiblissèrent avant de s'éteindre dans un petit bruit. J'ouvris la fenêtre ; le ciel était assombri par les nuages lourds et gris, une odeur répugnante remontée des égouts. Au loin, une pluie fine tombée, le ciel sombre était rayé par de nombreux éclairs, illuminant les alentours. Je descendis au salon, armée de mon portable pour m'en servir de sourcre de luminosité, malgré qu'elle était faible. Je manquai la dernière marche, alors je m'étalai de tout mon long par terre, devant le regard amusé de ma mère. Je me relevai, une grimace sur les lèvres, avant de lui demander quand est-ce qu'elle allait remettre le courant.
« Laisse moi cinq minutes, » m'annonça-t-elle en se dirigeant vers la garage. Je remontai dans ma chambre, me méfiant des marches, avant de m'affaler sur mon lit, observant le ciel de ma fenêtre grande ouverte, qui laissait pénétrer le froid de octobre. J'entendis la sonnerie habituelle de mon portable, remarquant que l'appel provenait de Kenzo. J'eus un petit sourire, avant de repenser à Mike. Je dérochai.
« Oui ?
- C'est Kenzo ! Pour savoir, demain, ça te dit que l'on se retrouve au parc ? »
Je ne lui répondis pas, jetant un oeil dehors.
« Si il pleut pas à torrent, j'suis d'accord !
- Ok, salut ! J't'aime ! » s'exclama-t-il avant de raccrocher, pendant que j'écrivai un sms à Sandy, pour lui annoncer le rendez vous que m'avez fixé le jeune homme. Malgré que l'envie n'y étaitpas réellement, j'espérai que Mike y soit, juste pour qu'il voit que maintenant, je sortai avec Kenzo. Un sourire aux lèvres, je m'allongée sur le dos sur mon lit, les yeux fermés, imaginant la scène. L'électricité revint rapidement, alors je me levai d'u bond avant de me ruer sur le téléphone, et composer le numéro de Sandy. Une sonnerie retentit, puis une seconde ; la troisième n'arriva pas. Je lui expliquai tout d'abord la coupure de courant, avant de lui raconter en détails la journée de demain, mes espérances et tout.


J'aperçu Sandy arrivait, pestant contre la pluie qui venait de tomber en route. Je lui avais proposé de venir à la maison jusqu'à demain, celle ci avait accepté avec l'idée folle de venir à pied. Je l'acceuillis sur le seuil, un sourire amusé aux lèvres. Ses cheveux châtains avait bouclés au contact de l'eau glacé, des gouttes tombaient sur le sol. Ses vêtements lui collaient à la peau, ce qui lui donnait un air comique.
« J'me gèle.. » se plaigna Sandy, pendant que nous montions en haut, pour lui prêter des vêtements, compatissante. Elle alla se changer dans la salle de bain, pendant que je rapellai Kenzo pour annuler le lendemain, à cause de la forte pluie qui avait commencé.
« Enfin, au pire on se voit lundi, au collège, » déclarai-je, quand ma meilleure amie débarqua. Je raccrochai en murmurant un simple 'au revoir' avant d'allumer le chauffage qui était resté éteind.
« Aufaite, pourquoi tu as cassé avec Shane ? » lui demandai-je. Elle haussa les épaules, avant de dire tout simplement :
« Le voir juste une fois par semaine..
- Il était déçu ?
- Non, au contraire, il en avait rien à faire ! C'était juste pour te faire chier !
- Ça, je m'en doutais, tu vois ! me moquai-je, avant de lui proposer : tu veux quelque chose à boire, à manger ? »
Elle hocha la tête, alors je sorti de ma chambre, en dévalant les escaliers. Je jetai un regard à la dernière marche, me souvenant de ma récente chute. Je posai le pied dessus, souriant au souvenir de ma gamelle, puis je me dirigeai vers la cuisine, où se trouvait ma mère. Je pris deux canettes de Coca Cola dans le frigo, avant de prendre un paquet de gateau, et de rejoindre ma meilleure amie.
« Aufaite, comment ça se passe, avec Kenzo sinon ? me questionna Sandy.
- Bof. La dernier fois que je l'ai vu, il a même pas voulu qu'on s'embrasse. Je vois pas comment Mike pourrait savoir qu'on sort ensemble. Je pense que je vais cassé, il a beau être sympas, mais bon.. »
Je me mordis les lèvres, trouvant que ce que je faisais n'était guère sympas. J'ouvris ma canette, en buva une gorgée, puis j'allumai mon ordinateur pour mettre de la musique.
« Un peu de Jonas Brother te f'ra du bien ! » rigolai-je. Je montai ensuite le son à fond, sur Year 3000, une de mes favorites. Enfaite, je les appréciai toutes autant l'une que les autres, avant de rejoindre Sandy, m'asseyant à côté d'elle sur le lit où elle s'était confortablement installée.

CHAPITRE NEUVIEME

11.10
LE LENDEMAIN, SOIT AUJOURD'HUI, DIMANCHE, il pleuvait encore plus que le veille. Sandy et moi décidions alors de regarder un film, mais le problème, c'était qu'il fallait se décider pour lequel.
« Moi, je serai pour le Titanic ! » me proposa ma meilleure amie, mais elle n'eut droit qu'à un refus. Hier, nous l'avions déjà regardé, pleurer toutes les larmes que pouvaient contenir notre corps, puis nous avions repassé le moment du naufrage, juste pour le fun, et aujourd'hui, l'envie de le revoir n'était pas là.
« Pourquoi pas Death Note ? lui demandai-je en sortant la pochette du DVD où s'était déposé une fine pelicule de poussière.
- Euh.. J'suis d'accord ! » approuva Sandy en descendant au salon, moi sur ses talons. Quand je regardai le DVD, je me retournai vers ma meilleure amie, une grimace dessinée sur les lèvres.
« Le problème c'est que... on a jamais compris comment s'en servir... enfin, j'ai jamais essayé, » avouai-je en me dirigeant vers l'appareil, sous le sourire et le regard amusée de la jeune fille. Je l'allumai - au moins, cela, j'avais compris comment le faire ! - attendant qu'une page ou quelque chose d'autre s'affiche sur l'écran, mais rien. Je lui fis remarquai la chose, alors elle se leva, pliée en deux de rire, sans même que je ne comprenne pourquoi, et elle alluma la télé. Je me sentai stupide à un point innimaginable.
« Ah bah enfaite ça marche tout seul ! » remarquai-je en mettant le CD dans le lecteur fait pour. Je m'emparai de la télécommande, avant de sélectionner tout ce qu'il fallait et de le mettre en marche. Je m'affalai à côté de ma meilleure amie, heureuse d'être parvenue à m'en sortir.. malgré que je m'étais ridiculisée.
« J'en rirai encore dans ma tombe ! » s'exclama Sandy pendant que je me levai pour aller chercher quelques canettes, quand je m'aperçus que le frigidaire en avait été vidé. Je descendis au garage pour en chercher, manquant de glisser sur une flaque d'eau puis finir par terre. J'emportai deux bouteilles de panaché - une boisson mélangé de peu de bière et de beaucoup de limonade - puis je retournai auprès de ma meilleure amie, lui tendant un des précieux que j'étais allée chercher.
« J'ai risqué ma vie ! J'ai faillit glissé ! » me plaignai-je, sans qu'elle ne m'écoute. Elle était concentrée sur le film, prenant automatiquement la bouteille que je lui tendai. Je m'installai confortablement dans le canapé, buvant de temps en temps une gorgée de panaché. Mon portable sonna, faisant sursauter Sandy, pendant que je décrochai. L'appel était en privé.
« Sheryl ? » demanda une voix que je reconnaissai immédiatement. Je jetai un regard à ma meilleure amie avant de me lever et sortir dehors.
« Karine ? Tempête va... commençai avant d'être coupée par celle-ci :
- Non, son état empire.. » murmura-t-elle en un soupir. Qu'attendait-elle de moi ? Ma mère refuserait de me mener au centre, surtout par ce temps, même si je lui expliquai les raisons. Une boule au ventre, je demandai :
« Tu veux dire que.. qu'il va... commençai-je, la gorge serrait, sentant les larmes me monter aux yeux.
- Il ne pas pas survivre à cette colique, il est beaucoup trop vieux et trop faible. Si tu veux, viens le voir demain, car je crains que après demain, ce ne soit trop tard. »
Je ne répondis pas, entendant le petit déclic signalant que la monitrice avait raccroché. Monotonement, je me dirigeai vers Sandy, me forçant à sourire, mais le courage n'y était pas. Je m'affalai à ses côtés, me concentrant sur le film.

CHAPITRE DIXIEME

12.11
JE ME PRÉCIPITAI, ÉSSOUFLÉE DE MA COURSE IMPROVISÉE, LE COEUR BATTANT, vers le pré où se trouvait Tempête. Moi qui pensait avoir le temps de venir un peu plus tard, j'avais eu tord, après avoir reçu le coup de fil de Marine. De loin j'aperçu de nombreuses silouhettes accroupient autour de l'hongre noir et blanc, qui était allongé sur le sol. Je pénétrai dans le vaste terrain d'herbe, où se trouvaient deux autres poneys au niveau de la cloiture. Marine m'acceuillit avec un visage triste, pendant que Shane caressait l'animal, et que Karine ordonnait aux autres d'aller préparer leurs monture pour le cours qui allait se dérouler.
« Je te laisse avec Shane... je sais que ce n'est pas la meilleure personne avec qui tu voudrais te trouver, mais il aime énormement Tempête, et mieux vaut qu'il n'y est pas trop d'agitation pour.. » commença Marine sans même terminer sa phrase, les yeux rivés vers le sol. Je ne répondis rien, me dirigeant vers le cheval, apercevant avec horreur qu'il était allongé sur l'herbe, la respiration saccadée, irrégulière. Shane me regarda arrivé sans rien dire, la mine triste, caressant l'encolure de Tempête. Je m'accroupi auprès du jeune homme, me mordant les lèvres pour ne pas craquer devant l'animal mourrant. Je remarquai son pelage mouillait par la transpiration..
« Il essait de lutter, bafouilla Shane.
- Pourquoi... pourquoi Karine n'appelle pas le vétérinaire.. pour.. commençai-je, mais il comprit immédiatement de quoi je parlais.
- Il ne peut pas se libérer maintenant, il est à une heure d'ici, avec une mise à bas sur les bras.. murmura-t-il. »
Je regardai l'hongre pie, espérant d'un miracle que celui-ci se relève, ou même que tout cela ne soit qu'un horrible cauchemar, que j'oublierai en me réveillant.. J'aurais aimé lui parler, essayer de le réconforter dans ce moment si dure, juste avant la mort, mais un boule dans la gorge m'empêcher de parler. Sans m'en rendre compte, je compris que de nombreuses larmes coulaient sur mes joues, avant de s'écraser sur le sol, mouillant l'herbe sèche. Mon coeur fit un bond dans ma poitrine lorsque je senti Shane me serrer contre lui, une main sur mon épaule, légèrement tremblant. Je ne protestai pas à ce signe affectif de sa part, dans des moments pareils, cela ne pouvait faire que du bien.. Je trouvai cela bizarre.. en train de pleurer dans les bras de mon pire ennemi, avec lequel je n'avais jamais pu m'entendre, devant Tempête, en train de suffoquer, quitter ce monde lentement... trop lentement. La souffrance qu'il pouvait ressentir dans ses instants me tordit l'estomac, pendant que l'étreinte du jeune homme se ressera. Des pas de course se fit entendre, mais je l'ignorai, malgré que Shane, lui, se retourna vers le source du bruit, avant de me lâcher brusquement, ce qui, au fond de moi, me soulagea d'un grand poid, sans savoir pourquoi. Marine était là, le regard étonné, avant de jeter un oeil à Tempête. Elle s'approcha lentement de lui, avant de lui donner une petite caresse, et de nous regarder, le visage aussi triste que tout à l'heure.
« Si vous voulez, je peux continuer à rester auprès de lui, enfin..
- Je préfère rester...» réussis-je à prononcer, la gorge serrée. Shane ne répondit rien, continuant à adresser à l'hongre de nombreuses caresses. Marine nous jeta un dernier regard, avant de repartir de là où elle était venue. La respiration du cheval s'accélera soudainement, toujours aussi irrégulier, devenant inquiétante, et rauque. Tempête avait essayé de survivre, mais il ne pouvait pas. Non, il était désormais trop faible. J'observai avec horreur le spectable devant des yeux, avant d'entendre le dernier soupir de l'animal, puis d'apercevoir que son flanc avait cessé de se relever et de se rabaisser, montrant qu'il ne respirait plus. Les larmes redoublèrent, pendant que Shane partait en courant vers je ne sais où. Malgré que la vie est quittée son corps puissant, je continuai à le caresser, même si cela ne servait à rien.
« Pourquoi... » murmurai-je tout simplement, avant de me relever, ne désirant plus devoir supporter ce spectacle si cruel... je regardai derrière moi, là où le jeune homme s'était enfui. Mon conscience me disait d'aller le rejoindre, sans que je sache pourquoi. J'observai une dernière fois le corps inerte de l'animal que j'avais tant aimé, avant de partir rejoindre le jeune homme, marchant monotonnement, les larmes n'ayant quittés mes yeux. Je repensai à ce dernier moment, à ce dernier soupir, son corps ôtait de la vie dans tant de souffrance, de douleur, de larmes, de tritesse.. Je relevai la tête, remarquant au loin la petite cabane où, d'après Sandy, Shane aimait allé, pour s'y retrouver seul. J'aggrandis la longueur de mes pas, jetant quelques regard en arrière, vers Tempête. Karine était accroupi devant le corps inerte de l'animal. Je frisonnai, avant de me retourner vers ma destination. La porte de la vieille cabane abandonnée était fermée, empêchant la lumière d'y pénétrer. Avec détermination, j'ouvris celle ci, avant d'apercevoir Shane, replié sur lui même, les sourcils froncés à cause du soleil. Ses yeux rougis pouvaient montrer qu'il avait pleurer, et je compris alors pourquoi il était parti en courant. Le coeur battant, je m'assis à ses côtés, sans rien dire, et cette fois-ci, se fut moi qui le prit dans mes bras. Nous restâmes un long moment, collé l'un à l'autre, sans prononcer un seul mot, rien du tout. Mes larmes s'étaient turent, ne laissant place qu'à quelques reniflements, pendant que Shane fixait simplement le vide. Je sursautai en me rendant compte que sa main s'était refermé sur la mienne, que nos doigts s'étaient mélangés... Mon coeur se mit à battre à tout rompre, des frissons incontrôlables me parcourruent le corps. Il se retourna vers moi, plongeant son regard dans le mien, alors que je détournai la tête. De sa main libre, il me força délicatement à me retourner vers son visage.
« Euh.. Shane.. ? »
Il me lâcha avant de s'écarter brusquement de moi, avant de pousser un soupir agacé. Je fermai les yeux un instant, respirant un bon coup, sans savoir que faire, avant de les réouvrir, et de me tourner vers le jeune homme. Il fit me même, me déposant un simple baiser, avant que nous nous regardions, l'un aussi étonné que l'autre.
« Qu'est-ce qu'on a fait.. ? » demandai-je en un soupir, le coeur battant à tout rompre. Je le regardai, observant son visage légèrement rouge, ses yeux rivés vers le sol, se mordant les lèvres. Je repensai à Tempête, et à ce moment là, et à ce qu'il s'était passé entre temps... le mort nous aurait-elle rapprochée, à un tel point que..
« C'est pas possible.. » murmurai-je.
- Désolé. » soupira tout simplement Shane, en passant sa main dans ses cheveux brun, avant de plié ses genoux à la hauteur de son visage et de poser sa tête sur ceux-ci. Sans comprendre, mes jambes refusaient de m'obéir, et de se bouger pour se lever et partir d'ici rapidement, oublié ce... baiser.
« On oublie tout ça, » râlai-je, avant de trouver la force pour sortir de la cabane, laissant le jeune homme en plan. De loin, j'aperçu le corps inerte du cheval. En un soupir, je décidai de faire un détour, grimpant sur la cloture de bois pour passer de l'autre côté.

CHAPITRE ONZIEME

13.11
SANDY INSISTAIT POUR QUE JE LUI PARLE DES EVENEMENTS DE LA VEILLE, ayant comprit qu'il s'était passé plus que la mort de Tempête.
« Je n'ai rien à te dire.. » bafouillai-je, assise à côté de la jeune fille sur le banc, en face du collège. Nous avions une heure devant nous avant que le bus n'arrive ; le professeur d'histoire était absent ce jour là, donc nous avions terminé les cours en avance.
« Il s'est passé quelque chose ! Pourquoi tu veux pas me le dire ? » insista Sandy. Je poussai un soupir, agacée. Je ne voulais pas lui parler des évènements entre moi et Shane, craignant les commentaires qu'elle me dirait, et.. je n'avais aucune envie d'en parler, à quiconque. A peine en y repensant, je me sentis devenir molle, le coeur battant. Je fermai les yeux un instant, essayant de reprendre mon calme, avant de regarder ma meilleure amie.
« Désolée.. murmurai-je tout simplement, craignant à devoir passer une colère de la part de celle-ci, mais elle n'y fit rien.
- Si tu as besoin d'en parler, tu sais que je suis là pour t'écouter..
- Je ne peux pas t'en parler, c'est tout, » la coupai-je, me mordant les lèvres. Un silence pesant débuta entre nous. Nous nous échangeâmes un simple regard, ne sachant que dire dans ces moments là. Une présence se fit entendre derrière nous, et nous nous retournions à cet instant, observant le jeune homme qui venait d'arriver. Il était blond, de grande taille, des yeux bleus, mais ce qui me marqua le plus chez lui, c'était son regard. Il semblait fixé le vide, sans jamais observer les alentours. Le sang semblait affluait dans ses yeux.
« Il est trop canon ! souffla Sandy, les yeux écarquillaient devant la beauté du jeune homme, qui se retourna vers ma meilleure amie.
- On est r'péré ! rigolai-je, laissant afficher un large sourire.
- Euh... » fit le blondinet, mal rassuré, se dirigeant vers nous maladroitement. Je contemplai intensément son regard bleuté, avant de donner un coup de coude à Sandy, et de chuchoter d'une voix assez basse pour qu'il n'entende pas :
« Je crois qu'il est bourré. »
Elle me dévisagea, étonnée. Pour lui expliquer, je désignai mes yeux, avant de le pointer du doigt. Elle plaqua une main contre sa bouche, choquée d'un tel fait.
« Ça crains ! » murmura-t-elle.
Il tatonna un instant l'air, avant de trouver un arbre pour trouver un appuie. Il sembla immédiatement soulagé.
« Tu vas bien ? » me risquai-je, pendant qu'il me dévisageait d'un air fou. Ses mains serrérent leur prise, tremblante, d'où ressortaient de nombreuses veines bleues. Sandy et moi échangions un regard avant de nous lever, au cas où le blondinet aurait un accès de folie.
« Il doit avoir 15 ans ! » fis-je remarquer, avant de sursauter en voyant le jeune homme tomber à terre, les yeux clos, puis il se mit à emettre un fort ronflement. Je ne pu m'empêcher d'exploser de rire devant ce spectacle, imitée par ma meilleure amie.
« Bref, tu veux toujours pas me dire ? insista Sandy, sous mon regard désolée.
- Ce serait atteinte à ma fierté, rigolai-je, espérant que cela ferait changer d'avis la jeune fille, mais elle ne lâcha pas prise :
- Si je repasse les évènements d'hier, quand Tempête était mal, tu étais avec Shane, donc c'est à cause de lui.
- Lâche moi, s'il te plaît. Je ne peux pas t'en parler, c'est tout. Peut-être un jour, mais pas maintenant. »
Elle soupira, sortant son portable de sa poche, m'expliquant ce qu'elle comptait faire ; appeler Shane. Tout deux étaient devenus proches pendant qu'ils sortaient ensembles, mais j'espérai qu'il saurait tenir sa langue, que ce soit avec son meilleur ami ou une personne avec qui il ne pouvait pas s'entendre.
« Shane ! ... Oui, c'était pour te demander, à propos de Sheryl, il s'est passé quoi, hier ? ... Ah d'accord.. »
Elle raccrocha, et poussa un soupir, dégoutée de ne pas pu lui avoir tirer d'informations à propos de moi. Son téléphone ressonna, puis elle me le tendit :
« C'est Shane, il veut te parler.. » fit-elle en haussant les épaules, étonnée. Je lui pris son portable, avant de m'éloigner légèrement d'elle, me demandant ce qu'il me voulait.
« Euh... c'est Shane, bafouilla-t-il.
- Je sais, bon, qu'est-ce que tu veux ?
- Tu pourrais éviter d'en parler à qui que ce soit, pour hier ? »
Je ne répondis pas, le coeur battant au souvenir de ce qui s'était passé. Je jetai un regard à Sandy, avant de lui certifier qu'il n'avait rien à craindre, puis je raccrochai, sans attendre de réponse de sa part, sans même un au revoir. Je retournai vers ma meilleure amie, lui rendant son portable. Le blondinet se réveilla à ce moment là, se leva maladroitement, avant de nous dévisager du regard, clignant deux trois fois des yeux.
« J'fais quoi, là ?
- T'es au paradis, me moquai-je, avant de rajouter : Je crois que tu es bourré ou j'sais pas quoi, surtout ! »
Il nous observa un dernier instant, avant de prendre ma place que j'avais quitté pour parler à Shane. Il ferma les yeux, la tête dans les mains, pendant que moi et Sandy échangions un regard étonné.
« T'as quel âge ? demandai-je au blond, qui leva la tête dans ma direction, fronçant les sourcils à cause du soleil.
- Seize, gromela-t-il.
- Ça crains si tu te bourre déjà à ton âge, fis-je remarquer sous son regard étonné.
- Je touche pas à l'alcool, » fit-il tout simplement, en passant un main dans ses cheveux blonds. Sandy se leva, me faisant signe de la suivre, ce que je fis. Nous nous éloignâmes du jeune homme, quand elle murmura :
« Il a l'air trop sympas ! »
Je lui souris, amusée, avant d'entendre le bus arrivé. L'heure était passé à une vitesse folle ! Quelques minutes plus tard, le collège ouvrit, ainsi que les portes du bus. Je demandai à Sandy de m'attendre à l'intérieur, ce qu'elle fit, pendant que je cherchai du regard Kenzo, qui se dirigea vers moi. Surprise, il m'embrassa rapidement, avant de partir, me saluant de la main.
« Ça va faire comme avec Mike ou quoi ?! songeai-je, dégoutée, avant de monter dans le bus, expliquant tout à ma meilleure amie, qui m'avoua :
- J'étais allée lui parler hier, quand tu étais partie, t'inquiète pas ! »
Je lui souris, avant de lui murmurer un remerciement.

CHAPITRE DOUZIEME

18.11
IL ÉTAIT LA, S'OCCUPANT D'UNE PETITE NOUVELLE, pendant que je l'observai faire, la gorge nouée. Mercredi, nous ne nous étions pas adresser la parole, ni même un regard, rien. J'espérai pouvoir discuter des évènements de la semaine dernière avec lui, mais je n'osais pas l'aborder. Que pourrais-je lui dire ? Je regardai au loin le pré où était décédé Tempête. Avec un soupir, le coeur serré, je me dirigeai vers l'enclos où mangé Cheza, qui se retourna à mon arrivée.
« Sheryl.. » entendis-je derrière moi. La voix de Shane me glaça littéralement les veines. Respirant un bon coup, je me préparai à affronter le jeune homme.
« Quoi ?.. lui demandai-je.
- Pour.. samedi dernier.. ce qu'il s'est passé. Je ne peux pas oublier ça.
- Tu veux dire quoi par là ? le questionnai-je brusquement, une boule dans la gorge.
- Écoute, je suis désolé, je sais pas ce qu'il m'a prit ! » cracha-t-il soudainement, avant de tourner les talons et de partir, sans attendre ma réponse, sans prévenir pourquoi. Je fermai les yeux, me repassant intérieurement le moment... j'eus un hoquet de surprise, en me rendant compte que ce baiser ne m'avait pas déplu, juste intimidée. Et si... je sortis ses songes désagréables de ma tête, décidée à m'occuper de Cheza. J'eu une pensée pour Kenzo, ce qui me fit sourire. Marine me rejoigna d'une marche rapide, jetant quelques regards en direction de Shane.
« Qu'est-ce que tu lui as dit pour qu'il soit aussi énervé ? » me questionna la jeune fille, les sourcils froncés, étonnée. Je réfléchis un instant, me demandant si je pouvais la mettre au courant de ce qu'il s'était passé, dans la cabane... pourtant, je refusai d'en parler à ma meilleure amie, mais à mes yeux, ce n'était pas pareil. Sandy pourrait avoir facilement des commentaires désagréables, moqueurs ou autres, sans prendre au sérieux mes dire, alors que Marine, plus à l'écoute des gens, ferait part justes de quelques suggestions à propos de la chose. Je la regardai, me mordant les lèvres. Au fond de moi, j'avais réellement besoin d'en parler ; ce serait un soulagement immense, surtout que j'étais seule avec Shane à savoir tout cela. Je me dirigeai vers la cloiture de l'enclos, demandant à Marine de me suivre, décidée à tout lui avouer.
« Bon.. promets moi d'en parler à personne, une question de vie ou de mort, la prévins-je.
- T'inquiète pas, j'en dirai pas un mot ! Bon, explique toi ! »
Je me concentrai, puis je lui expliquai en détails comment tout c'était déroulé ; Tempête en train de mourire, qu'il m'avait prit dans ses bras, la mort de l'hongre, sa fuite, puis que je l'avais rejoinds dans la cabane. Je laissai ce moment en suspent, n'osant pas lui en parler. Elle insista du regard, attendant une explication. Je lui dévoilai tout, avec un soupir :
« Donc, après, j'me suis assise à côté de lui... »
Mon coeur se mit à battre, j'avais l'impression de me retrouver dans le passé, à ce moment là exactement.
« Ensuite... »
Cette fois-ci, je ne me sentai pas avoir le courage de lui raconter tout en détails, alors j'allai droit au but :
« Il m'a embrassé. »
Marine me dévisagea, sans comprendre, croyant à peine les paroles que je venais de prononcer. Elle ne répondit pas, baissa la tête tout simplement.
« Lui ? C'est pas possi..
- Tu ne me crois pas ?
- Bien sûr que si ! Mais c'est... troublant. »
J'hochai la tête, partageant son avis. Au fond de moi, je me senti liberée d'une lourde charge. Le coeur léger, je dirigeai Cheza vers les barres, accompagnée de Marine.
« Sheryl ! Je vais te tuer ! » cracha une voix derrière moi, qui n'était autre que celle de Shane. A son regard assassin, je compris qu'il m'avait surprise dans mes aveux. Je restai bouche bée, avant de répliquer :
« Tu m'espionnes maintenant ? me moquai-je, la voix serrée par une profonde angoisse.
- Je vais me vanger, j'te le promets.. » pesta-t-il en retournant à ses affaires. Je jetai un regard ennuyé à Marine, qui grimaça, désolée.

CHAPITRE TREIZIEME

22.10
JE NE LUI JETAI AUCUN REGARD, GÊNÉE PAR L'AVEUX DE MA MEILLEURE AMIE. Le cours était finis depuis un bon quart d'heure, et Shane avait mis au courant celle-ci de l'incident que nous avions préféré secret, mais sa seule idée de vengeance avait était de trahir notre packt. Quoi que, moi même je n'avais pas mieux fait en révelant tout à Marine. Shane m'observait, pendant que j'essayai de me faire pardonner par Sandy, à qui j'avais cacher tout cela. Je me retournai vers lui avec une moue.
« Tu peux pas dégager ? lui crachai-je à la figure.
- Je peux te parler après ? » me demanda-t-il d'un air plutôt sympathique. J'haussai les épaules pour toute réponse, avant de tirer ma meilleure amie par la manche pour pouvoir lui parler tranquillement.
« Enfin, j'te l'ai pas dit surtout parce que j'avais peur de ta réaction.. lui avouai-je en me mordant les lèvres.
- Je te pardonne si tu me raconte après de quoi vous allez parler ! » rigola-t-elle, en désignant Shane. Je lui souris, avant de me diriger vers le jeune homme, sans grande envie de lui parler. Il me demanda de le suivre un peu plus loin, à l'abris des oreilles indiscrètes.
« Désolé de t'avoir fait ce mauvais coup.. mais.. j'aimerais te demander quelque chose. »
Son regard sérieux fixait intensément le sol, ses mains trouvèrent place dans les poches de son jean.
« Vas y toujours.. » murmurai-je, méfiante. Il respira un bon coup, fermant les yeux un instant, avant d'ouvrir la bouche.. sans qu'aucun son n'en sorte. Il grimaça, se mordant les lèvres, puis il me tira vers le pré... Mon coeur fit un bon dans ma poitrine, craignant comprendre ce qu'il voulait. Je le dévisageai du regard, pendant qu'il s'appuyait contre la barrière, puis il poussa un long soupir.
« Sheryl... »
Il se tu, alors que je jetai un regard derrière moi, étant certaine d'avoir entendu du bruit. Je me retournai vers Shane, qui s'était approché dangereusement de moi.
« Je t'aime.. » me murmura-t-il à l'oreille avant de m'embrasser. Je restai un moment stupéfaite, avant de le repousser brutalement, et de lui cracher :
« Mais dégage, abruti ! »
Sans un mot, je sautai la barrière pour rejoindre ma meilleure amie, qui avait tout suivit. Elle m'adressait un regard assassin, avant de se diriger vers Shane, qui m'observait, anéanti, pendant que je fuyai devant cette situation embarassante, le coeur battant à tout rompre. Avant, il me haïssait, et désormais, il m'avouait qu'il m'aimait !
« Il ment sûrement, » songeai-je, essayant d'oublier ce qu'il s'était passé, et d'attendre Sandy, assise sur une des nombreuses chaises présentes en plein soleil. J'attendis cinq longues minutes qui semblèrent durer une éternitée ma meilleure amie, qui n'arriva pas, alors je décidai de la rejoindre, espérant qu'elle aurait finis de parler avec Shane.
« T'es vraiment conne ! Pourquoi tu l'as envoyé chier comme ça ?! me cracha Sandy à la figure en m'apercevant arriver, tout en laissant le jeune homme tout seul.
- Parce que je l'aime pas, tien ! lui répondis-je sur le même ton de voix qu'elle.
- Menteuse. »
Je la dévisageai du regard, choquée de se qu'elle pensait. Je lui rappelai d'un air moqueur :
« Je sors avec Kenzo, je te rappelle !
- Et tu comptais casser !
- Plus maintenant. »
Sur ce, je lui lançai un regard assassin, sortant mon portable, avant de lui annoncer :
« J'appelle ma mère pour qu'elle vienne nous chercher. »
Elle baissa la tête, triste de son échec, retournant auprès de Shane qui avait suivit toute notre charmante discussion. Je lui jetai un simple regard, sans vouloir dire la moindre chose par là. Juste un bref regard, malgré qu'au fond de moi, je me sentai mal, gênée, mais je rejetai ces sentiments, respirant un bon coup. Cette fois-ci, je ne voyais pas à qui je pourrais me confier, mais alors pas du tout. Seulement à moi même, ou même le mieux serait de tout oublier, une bonne fois pour toute, effacer le passer..
« Sheryl ? Tu dors ? »
Je levai brusquement la tête, apercevant le visage souriant de ma meilleure amie. Je fronçai les sourcils, attendant une explication, mais elle ne me fit qu'un simple clin d'oeil.
« Tu comprendras. »

Assise sur mon lit, à côté de ma meilleure amie, nous discutions tranquillement, comme avant, sa rancune envers moi oublié. Elle se retourna vers moi, le regard pétillant, avant de tout dévoiler d'un coup. Son aveux me laissa perplexe. Enfin, sincérement, je ressentai un sentiment de jalousie au fond de moi, mais d'où venait celle-ci ? Je craignais comprendre, et avec une grimace, je me pris la tête dans les mains, sous le regard étonné de Sandy, qui me demanda :
« Ça va pas ?
- Si. » maugréai-je, sans prendre la peine de relever la tête. Je ne pouvais pas lui avouer cette gêne qui me piquait le coeur, si je puisse dire ainsi. Elle haussa les épaules, avant de commencer à me décrire en détails comment c'était déroulé le début de leur relation.
« Il disait m'aimer.. tu parles ! me moquai-je d'une petite voix.
- Qu'est-ce que tu en as à faire ? Tu ne l'aime pas ! » me fit remarquer Sandy. A ce moment là, son portable sonna d'un étrange son. Elle décrocha, avant de s'exclamer d'une voix forte, me jetant un regard en biai :
« Shanne ! ... Euh ouais ... Ok, salut ! »
Sur ce, elle coupa la communication, un sourire accroché à ses lèvres. J'ignorai ce qui pouvait la rendre si joyeuse, et je ne désirai pas le savoir non plus. Je m'allongeai sur le lit, fermant les yeux un instant, pendant que Sandy montait le son de la musique qui, auparavant, était à peine audible. Une de mes préférés passer, 'Now You're Gone', de Basshunter. Écoutant longuement les paroles, je poussai un soupir, songeant en même temps à Shane.. ce qui me crispa. Je pensai à lui ! A m'en dégouter.
« On va au parc ? » lui proposai-je, m'asseyant d'un bon sur le bord de mon lit. Elle aquesça immédiatement, un sourire aux lèvres, avant de m'avouer :
« J'allai justement te le proposer ! »
Je la regardai, méfiante, me rappelant de l'appel précédent.
« J'ai plus tellement envie.. » maugréai-je avec une grimace, comprenant sa réaction soudaine, avant de lui faire remarquer d'un ton désagréable :
« Tu sors avec lui !
- Sheryl.. je veux juste que vous vous expliquiez un bon coup, pour laisser les mauvais souvenirs de côté !
- Tu vas m'achever, avec tes histoires à dormir debout.. grommelai-je.
- S'il te plaît ! »
Je lui lançai un regard assassin, puis j'acceptai avec de nombreux remords. Je me préparai rapidement, avant je sortir de la maison, ma meilleure amie sur les talons. Le parc n'était qu'à quelques mètres de chez moi ; en trois minutes, on y était. Comme je le craignais, il était là, à nous attendre, l'air inquiet. Nos regards se croisèrent un instant, avant de Sandy s'interpose et ne l'embrasse devant moi, avec un air du style 'je sors avec lui et pas toi'. Je me mordi les lèvres pour ne rien dire d'arrachant.
« Bon, Sheryl, voici Shane, Shane...
- Ferme la, ça ne sert à rien. C'est bien sympas tout ça, mais bon.. la coupai avec un soupir.
- Je suis désolé, pour tout à l'heure, mais je pensais que tu..
- Tes désolés, je m'en contre balance ! » lui crachai-je brusquement, n'ayant qu'une envie, de partir et l'oublier définitivement. J'adressai un regard assassin à Sandy, son idée étant pire qu'idiote, à mon goût. Shane, lui, me contemplait, d'un air désolé, la mine déçue.
« On rentre, ou tu préfère rester avec Shane ? » demandai-je doucement à ma meilleure amie, qui se retourna vers la personne en question.
« J'vais rentrer chez moi.. murmura-t-il en se retournant.
- A pied ?! m'exclamai-je, malgré que j'aurais préféré ne rien dire, et me taire, tout simplement.
- J'habite pas très loin, mais je ne suis pas dans ton collège, j'suis dans un privé. »
Sur cette dernière phrase, il me souria, avant de se retourner et partir. Mon coeur battait à tout rompre dans ma poitrine, seulement à cause de son sourire ravageur qu'il venait de me faire. Sandy me donna un coup de coude, haussant les sourcils.
« Tu ne l'aimes pas, n'est-ce pas ?
- Bien sur que si ! me répondit-elle d'un air hautain, avant de rajouter : « Enfin, je vais casser. Je lui enverrai un texto ce soir. »
Alors que je lui demandai pourquoi, elle refusa de me répondre, haussant innoncentement les épaules.

CHAPITRE QUATORZIEME

23.10
IL ME FIT UN SIGNE DE LA MAIN, SANS QUE JE NE LE RECONNAISSE IMMEDIATEMENT, quand je compris enfin que c'était le blondinet de seize ans avec qui j'avais discuté quelques jours auparavant. Il était là, assis, un sourire sympathique aux lèvres, mais cette fois ci, il ne semblait pas défoncé ni rien, juste quelques traits de fatigue horné son visage. Cette fois-ci, Sandy n'était pas avec moi, et ne reviendrait au collège seulement lundi ; celle-ci avait attrapé la gastro. Il était quatre heures de l'après-midi, soit l'heure à laquelle la plupart des collégiens sortaient. Le bus n'étant pas encore arrivé, je m'asseyai à ces côtés.
« Qu'est-ce que tu fais là ? lui demandai-je.
- J'attends ma soeur, c'est comme ça une fois par semaine, » grommela-t-il avec une grimace, avant de rajouter : Un gage de sa part, j'ai perdu un pari. Pendant un mois ça va être comme ça.
- Ça veut dire que après je te reverrai plus ? » le questionnai-je. Il haussa les épaules, en répondant seulement :
« De temps en temps je repasserai, pourquoi pas ! »
Il me fit un sourire , avant de regarder en direction du portail. Sa soeur arrivait avec un sourire machiavélique aux lèvres, puis elle me dévisagea du regard, la bouche ouverte, avant de s'exclamer :
« Jess a une petiite copiiiine ! »
« Et si Anne continue elle va se prendre une taquée ! » menaça-t-il avec le même ton, avant de se lever. Il se retourna vers moi, puis il me salua.
« On se voit demain ? »
Avec un sourire, j'hochai la tête. Malgré que je ne le connaissais que peu, Jess me semblait sympathique, ainsi que j'appréciai sa compagnie. Il parti, accompagnée de sa soeur, pendant que je cherchai Kenzo du regard. C'était lui que je voulais voir en particulier ; nous ne nous étions pas vu de la journée au collège, mais je n'eus pas besoin de le chercher longtemps. Il se dirigea vers moi, avant de m'embrasser rapidement, puis il me demanda d'une manière désagréable :
« C'était qui, le gars avec qui tu causais ? »
Je fis une moue, me mordant les lèvres pour ne pas m'énerver. Mais pour qui il me prenait ?!
« Tu me surveilles, maintenant ? » lui répondis-je avec un rire forcé, agacée.
« C'était qui ?! » insista-t-il d'un air peu sympathique.
« Un ami. J'ai pas l'droit ? »
Je lui lançai un dernier regard assassin avant de monter dans le bus qui venait d'arriver. Mon portable vibra, signifiant que j'avais reçu un sms.
« Expéditeur : Kenzo
Message : dsl »
J'eus un sourire, avant de m'installer au fond du bus, à une place libre. Je regardai dehors, essayant d'apercevoir le jeune homme, mais celui ci semblait être parti. A ce moment là, Pauline, une amie avec qui je trainais de temps en temps arriva, et s'installa à côté de moi.
« Y'a pas Sandy ? » me questionna-t-elle, calant son sac entre le siège de devant et ses pieds. Je lui fis un simple non de la tête, puis nous continuâmes de discuter, cinéma, musique, garçons.. lorsqu'elle m'annonça que l'année prochaine, elle irait dans le collège privé de la même ville. Mon coeur fit un bon dans ma poitrine, repensant à Shane. Pauline était une vraie tête au collège, et n'hésitez pas à draguer les beaux garçons, quiconque qu'ils soient.
« J'ai un... ami, là bas, lui avouai-je en tiquant sur le mot 'ami'.
- Ah ué ? Il est mignon ? » rigola-t-elle, mais je ne lui répondis pas, laissant un vide s'installer entre nous. Remarquant cela, elle me demanda :
« C'est ton ex ? »
Je la regardai, bouche bée, avant de la contredire, outrée.
« Bon, il est moche alors ! » me proposa-t-elle, amusée. Je lui rendis son sourire, sans pour autant répondre. J'espérai tout simplement que le bus arriverait rapidement à destination, gênée du sujet que nous venions d'entamner.

CHAPITRE QUINZIEME

24.10
COMME HIER, IL ETAIT ASSIS, SEUL, A ATTENDRE. Cela me faisait chaud au coeur de savoir qu'il ne s'était déplacé que pour moi. Je me dirigeai vers lui, remarquant que le bus était malheureusement là.
« Salut ! m'exclamai-je en arrivant à ses côtés avec un grand sourire.
- Tu vas partir dessuite ? me questionna-t-il.
- Euh.. tu reste jusqu'au prochain bus ou pas ? lui demandai-je, un brin d'espérance dans ma voix.
- Pourquoi pas ! » décida-t-il avec un petit rire. A ce moment là, sa petite soeur arriva, me dévisageant encore une fois du regard, comme la dernière fois. Elle s'arrêta à notre hauteur, avant de déclarer :
« Jess ! Elle n'a que treize ans, et toi seize, je te.. »
- Ferme la et rentre ! Tchaoo ! » lui ordonna-t-il en faisant mine de dégager de la main. Elle lui jeta un regard assassin, avant de pousser un petit cri d'indignation, et de tourner les talons, partant à grand pas. Le Jess en question ne put s'empêcher d'exploser de rire, puis il s'expliqua :
« Elle a pas peur de se ridiculiser ! Et puis, ne fais pas attention à ce qu'elle dit, tu sais, les p'tites soeurs ! Aufaite, tu t'appelle comment ? Moi, comme tu as pu le constater, Jess ! »
- Sheryl. »
- Joli prénom, » sursurra-t-il en me souriant d'un air dragueur.
- Calme ton jeu, s'il te plaît, j'ai un petit copain, » maugréai-je, espérant que celui-ci n'avait pas observé son petit manège. Il me fit cette fois-ci un sourire taquin, en se justifiant :
« T'inquiète pas, j'ai une petite copine, puis j'fréquente pas les p'tites !
- Et moi les êtres stupides de ton genre ! » me moquai-je gentillement, en m'asseyant à côté de lui. Je repensai soudainement à Shane, en me rappelant que le lendemain même j'irai au centre de Paix. Je dus rougir, car à sa question, il semblait avoir aperçu mon trouble :
« Ça va ? » me questionna-t-il, me regardant droit dans les yeux, attendant une réponse sincère. Je réfléchis un instant, le coeur battant. Après Marine, celui-ci serait la meilleure personne à qui je pourrais me confier ; il ne connaissait pas Shane, du moins, je l'espérai, et il n'irait pas le crier sur les toits. Je poussai un soupir, avant de lui répondre un bref 'non'.
« Tu sais.. tu peux tout me dire. On se connait peut-être pas assez, mais on se connait ! » rigola-t-il, ce qui me fit sourire, mais je secouai la tête. Pourquoi s'intéressait-il autant à mes problèmes d'adolescente ? J'ai préférai changer tout simplement de sujet, espérant qu'il ne reviendrait pas sur celui-ci, mais je me trompai. Une demi heure avant que la sonnerie du collège ne retentisse, il me reposa la question par rapport à tout à l'heure. Bien sûr, j'hésitai. Jess était une simple connaissance - bon, un ami, je pourrais dire -, et surtout, il avait 3 ans de plus que moi !
« Enfin, si tu veux pas, ne me dis rien. Mais c'est quelque chose qui te tracasse, ça c'est sûr. »
Je baissai la tête, me mordant les lèvres. Je regrettai amèrement d'avoir acceptée de rester avec lui pendant tout une heure, car plus le temps passer, plus j'allai craquer et tout lui dévoiler. C'est vrai quoi ! J'ai toujours eu une préférence de me confier aux garçons, et Jess semblait vraiment intéressé par mes petits soucis, et je l'appréciai énormément.
« Personne est au courant, » dis-je seulement, laissant un silence s'installer entre nous.
« Enfin, une seule, mais pas totalement... » rajoutai-je avec un sourire gêné. Il me regarda un instant, avant me passer son bras derrière mon dos, me serrant légèrement contre lui.
« Ça se voit que tu as besoin d'en parler.
- Comment tu fais ? » rigolai-je, mais il ne me répondit pas. Je poussai un long soupir, avant de tout lui dévoiler depuis le début ; ma première journée au Centre de Paix, ma 'merveilleuse' rencontre avec Shane, nos chamailleries habituelles, puis la mort de Tempête.. me rappelant ce moment la, l'animal suffoquant sur le sol, des larmes coulèrent sur mes joues. Jess me resserait un peu plus contre lui, essayant de me réconforter, lorsque je me rendis enfin compte de ses bras autour de ma taille. Si ça aurait était un autre mec - quiconque qui il soit -, je l'aurais repoussé, mais l'étreinte du blondinet avait quelque chose de rassurant, de sympathique, d'amical. Ravalant mes larmes, les essuyants avec ma manche, je continuai mon récit ; quand Shane m'avait pris dans ses bras, la mort de l'hongre pie, sa fuite... et comme avec Marine, je bloquai sur le moment crucial.
« Et vous vous êtes embrassés, comme dans les histoires romantiques ! » pouffa-t-il avec un grand sourire. Je lui donnai un coup de coude dans les côtes pour qu'il se taise, puis je le prévins :
« Si tu continue de te moquer, je te raconte plus rien ! »
Ma menace fit effet, lui faisant tirer une grimace. Je continuai alors jusqu'à l'évènement de mercredi, buttant contre le passage dans le pré. Je respirai un bon coup, puis je lui dévoilai tout ; qu'il m'avait demandé de sortir avec lui, le second baiser, que je l'avais repoussé, et que maintenant, il sortait avec Sandy.
« Pour en venir à.. ? me demanda-t-il.
- Bah... je crois que... je crois que je l'aime. Mais j'aime aussi Kenzo et.. »
Je me tu, pendant qu'un silence régnait entre nous deux. Jess n'y fit aucun commentaire, regardant rapidement l'heure. La sonnerie n'allait pas tarder à retentir dans l'enceinte du collège.
« Je dois y aller... enfin, si tu veux, on en reparle demain. On pourrait se retrouver au parc, à deux heures ?
- J'ai équitation, je serais de retour à six heures normalement. On pourrait s'y retrouver à l'à demi ? »
Il aquiesça, avant de me coller deux bises et de partir dans rien ajouter, pendant que moi, je me sentai libérée, bien. Vidée. Le coeur légé. Un grand sourire étira mes lèvres, pendant que j'attendai le bus, perdue dans mes pensés.

CHAPITRE SEIZIEME

25.10
UN SOURIRE AUX LÈVRES, JE DÉCIDAI DE ME LANCER LE MERCREDI QUI ARRIVAIT. Après avoir longuement discuter avec Jess, celui-ci m'avait convaincu d'accepter ses avances. J'equisçai un sourire, avant de lui faire des remerciements. Au fond, j'étais heureuse, mais d'un côté, je stressai. Il paru comprendre mon trouble, et me demanda le pourquoi de ma légère angoisse. Je fermai les yeux un instant, réfléchissant à la douleur intérieur qui me dérangeait, mais je ne compris pas son origine, ni même pourquoi. Je poussai un soupir, avant de regarder Jess, et de lui avouer :
« Je sais pas.. »
Il s'appuya contre le dossier du banc, un sourire mystérieux se dessinant sur ses lèvres. Il passa son bras par dessus son épaule, avant de proposer une explication d'une traite :
« Tu as peur qu'il ne t'aime plus, qu'il te rejète, comme toi tu l'as fait. »
Je me tus. Il avait sûrement raison. Non, il avait raison. Je regardai le ciel couvert d'épais nuage gris, menaçant d'éclater à tout instant. Je me retournai vers Jess, qui me devança :
« J'ai compris, le temps se couvre, tu vas devoir rentrer. Moi aussi, de toute façon... tu veux que je te raccompagne ?
- T'es médium ou quoi ?!
- Tu as regardé le ciel, 'faut être con pour pas comprendre. Bon, je te raccompagne, ok ?
- Euh... si tu veux.. »
Il me fit un sourire, puis se leva, attendant que je fasse de même. Nous fîmes un bout de trajet dans un lourd silence, sans prononcer le moindre mot. Le regard perdu dans le vide, je vaguai dans mes pensés, quand Jess les interrompit par une question :
« Tu lui demanderas de sortir avec toi mercredi ? »
Je me figeai, un instant. Faire le premier pas ?! Je secouai la tête de droite à gauche en signe de négation, puis je protestai d'une voix plaintive :
« Je lui demaderais rien du touut.. »
« Mais... il a fait le premier pas ! Tu pourrais lui demander ! »
Je le regardai sans comprendre ; demander, c'était avancer la première ! Je le dévisageai du regard un instant avant que tout devienne plus claire.
« Enfaite, tu veux que j'accepte sa précédente demande, en gros ? »
Avec un sourire moqueur, il applaudit un instant. J'aperçus que ma maison ne se trouvait plus qu'à quelques mètres de chez moi. Je me retournai vers Jess.
« On est arrivé...
- On s'appelera ? Tu me diras des nouvelles de toi, je pars en vacances demain ! »
J'hochai la tête, puis il me colla deux bises sur les joues, me tendit un papier où il avait noté son numéro, et partit seul, traînant les pieds. Il sortit ensuite son MP4 pour écouter de la musique, pendant que moi, je me dirigeai vers la maison, ma mère sur le seuil de la porte, le regard moqueur. J'ouvris la bouche, me retournant vers Jess, puis j'accourus vers celle-ci, essayant de la certifier que ce n'était qu'un ami, mais cela fut vain.
« Mais maman, bon sang ! Il a seize ans ! »
Sur cet aveux, elle me dévisagea du regard, les yeux ronds. Elle commença à parler, sans que aucun son de sorte de sa bouche. Ton visage moqueur se transformant en un instant à une émotion de colère. Elle hurla :
« Tu traînes avec des gars de seize ans ?! T'es malade ! Je ne veux plus te revoir avec ! »
Je l'assassinai du regard, prête à protester, mais elle m'envoya dans sa chambre. J'obéis, en claquant la porte pour montrer ma colère, et bien sûr, la mettre encore plus en rogne. Le choc fut si fort que le tableau tomba par terre, brisant la vitre le protégeant.
« Oups.. » fis-je avec une grimace. Ma mère ouvrit la porte de ma chambre, me dévisageant un instant du regard. Elle poussa un soupir, roulant les yeux et la referma doucement, sans avoir rien dit. Je m'allongeai sur mon lit, regardant l'heure. Il était près de vingt heures, soit l'heure où j'étais censée manger, mais je n'avais aucun appétit. Non, j'étais juste pressée d'être mercredi, malgré qu'une forte angoisse me tordit le ventre. Je fermai les yeux, imaginant la scène, moi me dirigeant vers Shane... je les rouvris d'un coup, manquant d'exploser de rire. Shane ! Mon pire ennemi ! Et maintenant, je l'aimais, pensant à lui sans cesse... Je plongeai ma tête dans mon oreiller, essayant de penser à autre chose. Je tatonnai à côté de moi, essayant de trouver mon portable. Lorsque je l'eus en main, je me positionnai en tailleur sur ma couette. J'envoyai un sms à Sandy, lui demandant de me rappeler sur mon fix, décidée à tout lui avouer. Je regardai par la fenêtre, la nuit venait de tomber, une pluie fine faisant un léger bruit de clapotis en retombant sur le sol. Le téléphone sonna, ma mère répondit, puis m'appela. Je descendis rapidement les escaliers, si vite que je loupai une marche, trébuchant, mais je me rattrapai avant à la rempart. Elle me tendit le téléphone de couleur noir, puis je sorti dehors, m'asseyant à l'abris de la pluie, sur un banc de bois qui se trouvait sous un arbre encore feuillu, mais malgré cela, quelques gouttes m'atteignait, sans me déranger pour autant.
« Sandy, j'vais te raconter un truc. M'interromtpe pas, s'il te plaît.. »
Je commençai à tout lui expliquer en détails, et lorsque j'eus finis, elle poussa un cri de joie.
« Pourquoi tu ne l'appelerai pas ? me demanda-t-elle après s'être calmée.
- Je préfère l'avoir en face, et tu le sais très bien.
- Bah non, tu me l'as pas dit !
- Mais tu sais que je préfère annoncer, ou parler aux autres en face ! »
Nous continuâmes de papoter tranquillement, lorsque la pluie augmenta d'un coup, me prenant au dépourvu. Le feuillage n'était pas assez épais pour retenir toutes les gouttes qui tombaient du ciel, alors je rentrai rapidement. Un violent éclair retentit, l'électricité fut coupé en un instant. Je poussai un soupir, avant de m'afaler sur le canapé, le temps que ma mère remette le courant.

CHAPITRE DIX-SEPTIEME

29.10
« SHANE ?.. »
L'intéressé jeta un simple regard ennuyé dans ma direction, puis il retourna à ses occupations. Le coeur battant, je savourai amèrement ma première défaite. Au fond, je n'avais pas à lui en vouloir, car tout cela n'était en partie que de ma faute, de ma stupidité. Cheza était déjà sellé, et je lui avais mis le filet. Un regard vers Shane, j'avançai d'un pas, l'angoisse me tordant le ventre. Je fermai les yeux, avant de respirer un bon coup. Je sursautai en sentant une main réconfortante se positionner sur mon épaule droite. Je me retournai d'un bond, mais ce n'était que Sandy.
« Je crois qu'il ne veut plus me voir.. » grommelai-je en baissant la tête, observant mes pieds. Ma meilleure amie me sourit, et, sans prononcer le moindre mot, elle s'en alla en direction de jeune homme, mais je ne pus voir ce qui se passa, car tout deux étaient dans la sellerie, cet endroit étant à l'abris du soleil. J'attendis cinq longues minutes, appuyée sur le barrière où nous accrochons la longe des chevaux, quand Sandy sortit, l'air de mauvaise humeur.
« Il est têtu, oui ! Un conseil, va le voir, ne le préviens pas, et.. fais ce que tu veux. »
Je lui souris, amusée, avant de me diriger vers la sellerie, le coeur battant à tout rompre. Dans l'obscurité de la salle, Shane ne me reconnu pas immédiatement, mais lorsqu'il comprit que c'était moi, il me dévisagea d'un regard mauvais.
« Tu peux pas m'lâcher, oui ? »
Je ne répondis pas, le défiant du regard. Au souvenir de l'enthousiasme de mes deux amis - Jess et Sandy -, mon courage s'intensifia, malgré que ma seule envie était de partir et de tout oublié, comme d'habitude.
« Shane... écoute moi, au moins ! »
Son regard ne changea pas, il ne bougea pas. Aucuns mots, ni gestes. Il me contemplai tout simplement. Je me dirigeai vers lui, il fit de même vers moi. Une chose surprenante se déroula ensuite. Shane passait sa main dans mon cou, avant de m'embrasser, sans même que je ne lui ai rien avouer. Des frissons me parcoururent le corps, pendant que je fermai les yeux... puis je me dégageai, le coeur battant. J'equissai un léger sourire, avant de sentir ses bras se refermer sur moi, et des pas résonnaient dans la salle, pendant que je calai ma tête dans son cou.
« Comme c'est mignooon ! » recoula une voix féminine dont je ne parvîns pas à mettre un visage dessus. Je me retournai, me débarassant de l'emprise de Shane. Devant moi se dresser une fille blonde que je connaissais du collège. Ce n'était autre que Chloé.
« Pourtant... tu sors encore avec Kenzo, non ? » sussura-t-elle, avant d'ajouter : « Oh, mais si maloncontrueusement il se voyait être au courant ? »
Shane me dévisageait du regard, dégouté. Il sortit d'un coup de la sellerie, me laissant seule avec cette peste. Je n'avais pas osé casser avec Kenzo, mais si il l'apprenait comme cela, je doutai qu'il le prenne mieux que si je lui avais annoncé en face que je voulais mettre fin à notre relation.
« Qu'est-ce que tu fous là ?! crachai-je.
- Oh, je passais juste pour voir. Mais je ne m'inscrirai surtout pas, il n'y a que des ringards, ici ! »
Elle tourna les talons et partit, roulant d'une façon exagérée des fesses. Je m'asseyai dans un coin, repliant mes jambes, posant ma tête sur mes genoux. Shane semblait avoir mal prit la nouvelle, et Kenzo serait réellement blessé, et tout cela à cause d'une blonde... Sandy arriva, l'air désolé, puis elle s'installa à mes côtés. Sans que je ne puisse faire autrement, une larme roula sur ma joue, avant de retomber sur le sol poussiéreux. Moi qui avais pensé que tout allait pour le mieux...
« Aller, viens ! C'est pas en restant assise à déprimer que tu vas régler tes problèmes ! » s'exclama ma meilleure amie en se levant d'un bond, puis elle me tendit la main. Ignorant son aide, je me positionnai debout de moi même, essuyant d'un revers de manche ma joue. En sortant dehors, le soleil me fit plissait les yeux. Je mis un temps avant de me réhabituer à la lumière de l'extérieur.
« Où est Shane ? murmurai-je, la gorge serrée. Sandy se mordit les lèvres, avant de me faire remarquer :
- Tu le sais mieux que moi.
- La cabane ? » proposai-je, mais elle ne me répondit pas, partant s'occuper de Prince, me laissant seule. Le cours - qui était aujourd'hui une balade - allait commencé d'ici une demi heure, le temps que les retardataires arrivents. Au final, j'avais assez de temps pour faire l'aller-retour, et discuter avec lui... si il me le permettait. Je regardai un instant la croix faite en l'honneur de Tempête positionnait sur la cloiture, où se voyait quelques inscriptions, des petits mots... je me reconcentrai sur l'endroit où je désirai aller, accélérant le pas. Arrivée à la vieille cabane, j'ouvris la porte doucement, le coeur battant. J'aperçus Shane, les yeux clos, la tête en arrière, l'air concentré, ou même à moitié endormi, je ne saurais dire. Il poussa un soupir lorsqu'il me vit, debout, appuyée contre le mur de bois.
« Sheryyl... » murmura-t-il d'une voix cassée, mais aïgue. Étonné, il plaqua une main contre sa bouche. Il toussota, reprenant sa phrase :
« Je vois pas ce que tu voulais de moi, puisque tu sors avec ce... Kenzo. »
Il buta sur le dernier mot, une grimace aux lèvres. Malgré son air calme, je sentai qu'il était en colère contre moi, qu'il m'en voulait, qu'il était déçu. Je baissai la tête, me sentant mal, sans savoir quoi répondre. Je m'asseyai à ses côtés, sans même qu'il ne bronche, qu'il ne réagisse. Un silence pesa entre nous.
« Je t'aime.. » soufflai-je, mon coeur battant à tout rompre, prêt à exploser dans ma poitrine. Je me retournai vers lui, plongeant mon regard dans le sien. Il observa un instant le vide, m'évitant. Shane replia ses jambes devant lui, posa sa tête entre ses genoux, sans rien dire. Je me levai, sans un mot, le coeur au bord du gouffre. Son message était clair. Monotonnement, je sortis du pré, les jambes en coton. Des pas résonnèrent derrière moi, mais je ne pris pas la peine de me retourner. Il me prit la main, m'obligeant à regarder son visage, puis il m'embrassa. Tout c'était passé si vite que je n'eus le temps de réagir. Après qu'il se soit séparé de moi, il me murmura à l'oreille un « Je t'aime » que je n'oublierai jamais. Il me déposa un dernier baiser, avant que nous partions rejoindre les autres pour la balade qui était prévu. Je mis la main dans ma poche, prenant le papier qui y était enfoui ; le numéro de Jess. Sans lui, je n'aurais jamais connu ce bonheur...

CHAPITRE DIX-HUITIEME

7.11
LES VACANCES AVAIENT PRIS FIN CE JOUR, qui était une merveilleuse journée ensoleillée, sans aucuns nuages à l'horizon. Le collège avait alors recommencé, de retour les journées ennuyeuses assis à un bureau, à écouter le charabia des professeurs, puis retourner chez sois, heureux d'avoir quitter l'établissement pour la soirée. J'étais arrivée devant le bâtiment, accompagnée de Sandy, qui, comme à son habitude, avait prit le bus avec moi. Je savais que cette matiné allait débuter en devant affronter Kenzo, qui avait été mis au courant de ma relation avec Shane par Chloé. Je l'attendais, appuyée contre un des nombreux poteaux du collège, mais il n'arriva pas. La sonnerie retentit dans l'enceinte du collège, pendant que je me dirigeai vers ma classe, avec Sandy.
« Je me demande comment il l'a pris, en tout cas.. » commentai-je en accélérant les pas, apercevant que mon professeur d'histoire venait de monter les escaliers, accompagné d'un atroupement d'élèves. Je resongeai un instant aux merveilleuses vacances que j'avais passé ; le mercredi soir, j'avais appelé Jess pour le mettre au courant des évènements passés, avant de préparer mon sac de voyage pour deux semaines en Bretagne. Le lendemain, sois jeudi, nous étions parti à onze heures du matin pour notre prochaine destination : le terrain de campement pour la nuit, qui se trouvait à cinq heures d'ici, pour, le vendredi, repartir à l'aube pour la Bretagne, où nous irons voir ma tante, et mes deux cousines. La ville où habitait la soeur de ma mère était merveilleuse, l'air était pure et agréable, comparé à Marseille. J'avais passé des heures dehors, à me promener dans les rues, accompagnée de Laura et Sandrine, mes cousines. Elles m'avaient présentés la plupart de leurs amis, qui étaient sympathiques dans leur genre. Le reste du séjour était fait de délire, de promenade, et bien sûr... de shopping ! Une passion que nous partagions toutes les trois quand de l'argent traîne au fond de nos poches. Le trajet du retour, par contre, lui, avait été plus qu'ennuyeux, plus les soupirs énervée de ma mère au volant. Je sortis de mes pensés en entendant ma meilleure amie me parler :
« Je n'ai pas vu Kenzo, en tout cas. »
Je ne lui répondis pas, car nous étions en train de pénétrer dans la salle de classe, sous les yeux fatigués sur professeur. Le cours se déroula tranquillement, dans un brouaha total.
« Les cinquièmes 1 ont trop de chance ! Ils commencent à dix heures, eux ! » entendis-je derrière mon dos. Voilà ce qui expliquait l'absence de Kenzo, et j'en fis par à Sandy.
« Tu pourras allée lui parler à la récré' » proposa-t-elle. Je grimaçai, craignant la réaction du jeune homme. La sonnerie de fin de cours se fit entendre dans la classe, à la joie général. Tous se levèrent sans l'autorisation du professeur, et sortirent de la salle. Je fus surprise d'apercevoir Kenzo, appuyé contre le mur, semblait attendre une personne... qui était moi. Je le regardai un instant, me mordant les lèvres, avant de fixer le sol, gênée.
« Je ne te pensais pas comme ça.. grommela-t-il, une pointe de tritesse dans la voix.
- Je voulais te prévenir... j'osais pas, surtout.
- Tu t'es tapé combien de mecs dans mon dos ?! » cracha-t-il soudainement, le regard haineux. Je restai muette devant sa colère, rêvant d'entrer sous terre et de ne jamais en sortir. J'avais honte de ce que j'avais fait, mais lui, en plus, au lieu d'être triste, il m'en voulait à mort !
« Calme toi, s'il te plaît ! soupirai-je, gênée des regards indiscrets jetés vers nous deux.
- Me calmer ?! demanda-t-il avec un rire rèche.
- Excuse moi de ne plus éprouver de sentiments à ton égard.. » murmurai-je. A ce moment là, sa haine se transforma en une profonde tristesse, voyable au fond de ses yeux. Mon coeur se serra devant ce spectacle.
« J'ai cours, » fis-je tout simplement, avant de rejoindre Sandy. La main de Kenzo prit soudainement la mienne, avant qu'il ne passe sa main dans mon dos, me serrant contre lui petit à petit. Je le repoussai brusquement, une grimace sur les lèvres. Pourquoi refusait-il d'admettre que je ne l'aimais plus ?!
« Excuse moi, mais essais de comprendre.. Lâche moi, maintenant. »
Je me retournai, avant de partir d'un pas rapidement, dans un silence pesant. Ma meilleure amie ne fit aucun commentaire sur ce qu'il venait de se passer. Au fond de moi, j'étais heureuse qu'il s'énerve, malgré la douleur qui était apparu dans son regard. Désormais, j'espérai ne plus le revoir de si tôt, le temps qu'il oublie tout cela, ainsi que moi. Un sourire apparu sur mes lèvres lorsque j'eus une pensée pour Shane...


« Jess ! » m'exclamai-je, surprise, en voyant le jeune homme assis sur le banc, un sourire aux lèvres. Il se leva, et m'acceuillit dans ses bras, avant de murmurer :
« Ça valait la peine de m'écouter, n'est-ce pas ? »
Je lui souris, puis j'aquiesca. Sandy regardait notre petit manège étonnée, celle-ci ne connaissant que peu le blondinet. Je lui promis de lui expliquer dans le bus, lorsqu'il sera arrivé. Je m'asseyai sur le banc, pendant que mes deux amis firent de même, et j'expliquai tout ce qui s'était passé à Jess, sous le regard amusé de ma meilleure amie. Celle-ci était déjà au courant de tout ce qu'il s'était passé, et elle s'en était réjoui.
« Quel romantiiisme.. » se moqua le jeune homme assis à mes côtés. Il fronça les sourcils, regardant devant lui. Je fixai l'endroit qu'il observait, et j'eus un hoquet de surprise. Kenzo se dirigeait vers nous, le regard mauvais.
« Toi ! Sale con ! J'vais te... commença-t-il, avant que je ne le coupe :
- Kenzo ! crachai-je, laisse le tranquille ! »
Il me lança un regard assassin, avant de siffler :
« Je savais qu'il se passait quelque chose entre vous deux... »
Je levai les yeux au ciel, avant de pousser un soupir. Sandy, elle, se retenait d'exploser de rire pendant que Jess nous contemplait, étonné. Je ne l'avais pas tenue au courant des évènements récents.
« Tu deviens lourd ! » pestai-je en me levant, puis je le tirai vers moi, m'éloignant de mes amis. Je continuai plus calmement :
« Jess est juste un bon ami... et il a seize ans ! »
Kenzo haussa les sourcils, étonné. C'était vrai que le jeune homme faisait un peu moins que son âge, ce qui aurait pu laisser de nombreux doutes. Il m'observa un instant, avant de protester :
« Tu reste tout le temps avec lui ! Et puis, c'est qui, ce Shane ?! Il habite où ? »
Je l'ignorai, agacée de son comportement de gamin. Pourquoi refusait-il d'admettre la vérité ?! Il avait eu ce qu'il désirait pendant un bout de temps, il devrait être content... enfin, il m'aimait. J'espérai que le bus arriverait en avance, ce qui me laisserait le choix de partir, avec une bonne excuse, car là, si je retournai auprès de Jess et Sandy, ce serait un pure signe de lâcheté.
« Écoute moi bien, ok ? Ce qui s'est passé, c'était... un pure hasard. Je n'allai pas deviner que cela se déroulerait le jour même ! Comment tu aurais voulu que je te prévienne ? Shane...
- J'en ai rien à faire de ton Shane ! » cria-il soudainement, ce qui me laissa muette. J'ouvris la bouche pour essayait de régler la situation, mais il me précéda :
« Je.. je t'aime, Sheryl. Je pensais avoir une chance...
- Tu l'as eu, mais rien ne dure éternellement.. désolée. »
Il me regarda un instant, avant de se retourner et partir sur le chemin de sa maison. Une main réconfortante s'appuya doucement sur mon épaule, qui appartenait à Jess. Je lui souris, heureuse d'avoir un ami comme lui. Sandy nous rejoignit, avant de me prévenir que le bus était arrivé. Je salua le jeune homme, avant de suivre ma meilleure amie à l'intérieur de l'engin. Après que nous nous soyons installées, je lui expliquai toute la situation de comment Jess avait été au courant, son soutien, qu'il m'avait encouragé...
« Il est vraiment mignon, et en plus, sympas ! Je le brancherai bien.. »
Je lui souris, amusée. Je jetai un coup d'oeil à l'heure, avant d'avouer à Sandy :
« A quatre heures, je vais rejoindre Jess au parc... donc je pourrais pas rester traîner à l'arrêt de bus avec toi, désolée..
- Wouuw ! Mais c'est que ça devient sérieux, cette relation, dis moi !
- Sandy ! C'est juste un ami ! »
Elle ne répondit pas, haussant tout simplement les épaules. Elle ne semblait pas comprendre que je tenais énormement à lui, autant que à elle. Jess était une des rares personnes à qui j'ouvrais facilement mon coeur, à qui je faisais par de mes soucis, qui m'écoutait, et qui me conseillait. Elle me demanda une chose qui me surpis énormément :
« Diis.. tu pourrais essayer de... de me rapprocher de Jess ? »
Je la dévisageai, choquée. Elle ne voulait quand même pas sortir avec le jeune homme ?! Ils avaient trois ans de différences ! Ok, en amour, l'âge ne comptent pas, mais lui, il sortait déjà avec une fille plus âgée que celui-ci. Je lui fis remarquée mes pensés.
« Et alors ?
- Tu abuse un peu, je trouve, non ? Vas sortir avec un gamin de dix ans ! »
Elle haussa les épaules, puis réfléchis un instant, avant de protester :
« Ce n'est pas pareil ! Je suis adolescente, tout comme lui ! »
Je ne lui répondis pas, et c'est ainsi que le trajet finissa dans un lourd silence.

« Ça ne va pas ? » me demanda Jess, alors que j'arrivai, l'air pensif. Je lui répondis d'un non de la tête. A son regard, il désirait que je lui explique mes soucis, mais cette fois ci, ce serait différent. Je décidai alors de ne pas tout lui dire en détails :
« Ben, j'ai une amie elle veut à tout prix sortir avec un mec de 16 ans qu'elle connait à peine.. mais lui il a déjà une...
- Tu parle de moi et de Sandy, n'est-ce pas ? » me coupa-t-il. Cette fois ci, je restai perplexe à ce qu'il venait de me demander. Il s'expliqua immédiatement :
« Je ne suis pas stupide, tu sais ? Sandy ne me lâchait pas du regard... »
Je ne répondis pas devant ses aveux. Il ne semblait pas gêné du tout, au contraire ; il semblait bien prendre la nouvelle, qu'il savait déjà. Je lui demandai :
« Et... tu en penses quoi ? »
Sa réponse ne fut qu'un silence pesant s'installer entre nous. Il réfléchit un instant, le regard perdu dans le vague.
« J'en pense que Sandy doit avoir un p'tit soucis psycologique... » murmura-t-il en évitant mon regard, se mordant les lèvres. Je restai bouche bée devant sa révélation, une bouffée de colère monta en moi. Il osait traîter ma meilleure amie de tarée, aussi ?! Je me levai, le contemplant, dégoutée.
« Sheryl, tu ne te rends pas compte ?! » me coupa-t-il en me rejoignant, quittant le confort du banc. Je le regardai un instant, puis je lui expliquai :
« C'est juste son caractère... c'est tout.. » murmurai-je, la voix tremblante. Il me prit dans ses bras, apercevant mon malaise.
« Excuse moi... mais tu devrais la surveiller, elle pourrait mal tourner. »
Je le repoussai délicatement, les sourcils froncés. Que voulait-il dire par là ? Sandy avait peut-être un caractère abusif, provoquante... mais je ne voyais pas ce qu'il cherchait à me dire.
« J'ai eu une amie... elle était comme ça, toujours à sortir avec n'importe quel mec, et l'âge, qu'importe ! Tant que c'était un mec. »
Je le regardai avec intensité, attendant la suite de son explication. Il poursuivit alors : son amie, Priscilla, avait commencé à fréquenter des personnes mal lunés, avant de commencer à traîner dans les bars avec ceux-ci. Il ne termina pas son récit, une grimace sur les lèvres. Je l'interrogeai du regard, mais il resta muet. Il fixa un instant le vide, sans rien dire, un silence débuta entre nous deux, lorsqu'il m'avoua :
« J'aimerais bien le voir, ce Shane... »
Je lui souris, amusée. Je trouvai cela normal qu'il désirait voir la personne dont je lui avais si souvent parlé, et qui était désormais mon petit copain..
« Enfin, pas officiellement.. » songeai-je. Je le regardai un instant, avant de regarder l'heure. Il fallait que je retourne chez moi. Je lui annonçai mon départ, et, comme à son habitude, il me fit deux bises pour me saluer, et me laissa partir seule, pendant que lui, il restait en solitaire, assis sur le banc, l'air monotone, refusant à tous les coups de m'expliquer pourquoi.

CHAPITRE DIX-NEUVIEME

8.11
En l'apercevant, je lui souris timidement, attendant que celui-ci me rejoigne de lui même. Ma mère était partie, ne pouvant observer notre petit manège, ni faire le moindre commentaire. Shane arriva à ma hauteur, me jetant un regard tendre, pendant que j'évitai de le contemplai en face, intimidée par le jeune homme. Il me déposa un discret et rapide baiser, du bout de lèvre, puis il se sépara de moi, sans rien dire.
« Tes vacances se sont bien passé ? » lui demandai-je, le coeur battant. Il me souria, hochant la tête. Il avait un air soucieux, qui m'intrigua. Shane, impassible, avouait rarement ses petits problèmes, ou n'en faisait part que très rarement. Je me dirigeai tranquillement vers la sellerie, après l'avoir quitter, l'air pensif. Que pouvait-il avoir ? Emparant du licol dont aurait besoin Cheza, je décidai de tout oublier. Il ne devait pas avoir grand chose. En me retournant, j'aperçus Marine, le regard pétillant, qui voulait dire qu'elle avait quelque chose à me dire. Je lui fis un léger sourire, amusée, avant de lui demander ce qu'elle avait.
« Tu sors avec Shane depuis quand ? »
Je la dévisageai du regard, bouche bée. Comment était-elle au courant ? Marine avait sûrement du voir ce qu'il s'était passé, tout à l'heure.. Je ne lui répondis pas, continuant à l'observer, toujours aussi étonnée.
« Je vous ai vu, tout à l'heure. Je pense être la seule, mais le faite qu'il se dirige vers toi m'a mis la puce à l'oreille ! » m'avoua-t-elle d'une traite, un sourire coquin affichait sur son visage. Je lui répondis par une grimace, gênée.
« Je garderais ça pour moi, t'inquiète ! me promit Marine, ce qui me soulagea énormement.
- J'espère bien ! » grommelai-je, sortant de la salle pour me diriger vers l'enclos de Cheza. La jument semblait m'avoir attendu, l'air calme, son pelage noir brillant parsemait de tâche marron. Je fis une moue ; j'allais avoir du travaille pour lui ôter toute cette boue ! Je lui enfilai le licol, la menant vers la sortie, quand j'aperçus Lisa et Shane en grande discussion. Un sentiment de jalousie m'envahit, mais je le rejetai bien rapidement, me préoccupant de la jument. Je l'attachai, me dirigeant ensuite vers la sellerie pour prendre le seau où se trouvait le matériel pour le pansage de Cheza. Je m'emparai de l'étrille pour ôter en gros la boue incrustée dans sa robe de jais.
« T'es pas chiante, toi ! » râlai-je alors en frottant énergiquement le dos de la jument. Un cri perçant me fit soudainement sursauter, faisant trésahillir Cheza au passage. Je jetai un regard vers le bruit soudain, m'apercevant que ce n'était autre que Lisa qui hurlait sur Shane en secouant les bras dans tous les sens. Plusieurs autres élèves observaient le spectacle, autant amusé que choqué. Le rire de nombreux d'entre eux éclata lorsque le jeune homme reçu une giffle par Lisa, qui ensuite se dirigea vers moi à grand pas, laissant Shane seul, perplexe. Je regardai celle ci arrivait, les yeux lançants des éclairs. Le jeune homme la rejoignit, l'empoignant brusquement par le bras.
« Lâches là, et mêle toi de tes affaires ! » lui cracha-t-il d'une voix autoritaire, pareil à si il parlait à une gamine. Elle le regarda, bouche bée, avant de se libérer de son emprise et partir dans un coin pour bouder, pareil à un enfant de bas âge. J'observai Shane, qui me souria, l'air gêné. Autour de nous, plusieurs personnes nous contemplai, curieux de l'évènement.
« Briseuse de couple ! » hurla Lisa de son côté, assez fort pour que tout le monde entende ses paroles. Après cela, les autres allaient sûrement tout comprendre... je poussai un soupir exédé.
« On se voit au parc, après ? » lui proposai-je discrétement. Sa réponse fut affirmative par un sourire, puis il repartit à ses occupations. Lisa se releva de là où elle s'était assise pour s'occuper du cheval qu'elle allait monter au cours suivant, en m'adressant de nombreux regards assassins, que j'ignorai. Je brossai longuement Cheza, lui parlant de temps en temps - rien de très intéressant pour elle - lorsque Shane arriva derrière moi.
« Besoin d'aide ? sussura-t-il en s'approcha dangereusement de moi. Je lui souriai, amusée, avant de le repousser gentillement.
- Shane, s'il te plaît.. »
Le regard que je lui portai lui fit immédiatement comprendre ce que je désirai. Je ne souhaitai pas réveler notre couple au grand jour, déjà que Lisa en avait assez fait pour aujourd'hui. Il m'observa un instant, déçu, avant de se retourner et partir aider ce qui en avait besoin, sans dire un mot. Sur le moment, je me sentis coupable ; mais qu'est-ce que j'y pouvais ? Lui, cela ne le dérangeait pas que quiconque soit au courant de ses relations, mais moi, c'était autrechose, mais il ne semblait pas le comprendre, ou même le refusait-il ?
« Sheryl ! » siffla une voix féminine. En entendant prononcer mon prénom avec rage, je me retournai en sursaut vers le bruit. Je dévisageai la personne, sans réussir à mettre un nom sur celle-ci.
« Je ne t'ai encore jamais adresser la parole, mais je te trouvai plutôt sympathique, mais là ! .. »
Elle se tut, m'assassinant du regard. J'haussai les sourcils, étonnée, sans comprendre sa colère soudaine envers moi. Elle s'expliqua en adoucissant sa voix :
« Lisa m'a tout raconté. »
Je fis une moue, jetant un regard vers la personne concercée, ses yeux pétillants d'une victoire pourtant encore inconnue. Je dévisageai la jeune fille qui venait d'arriver, avant de lui demander :
« Tu t'appelle Natacha, non ?
- Je suis pas là pour faire connaissance avec une salope comme toi ! »cracha-t-elle soudainement, en continuant : Tu as piquée le petit copain de ma meilleure amie ! Tu es imm..
- Euh.. tu te trompe. Shane a cassé avec elle il y a un petit bout de temps, et puis il ne..
- C'était parce que tu lui tournais autour ! Je me demande bien ce qu'il te trouve.. »
Une voix grave interromtpi notre discussion.
« Natacha ! Fous lui la paix ! Si Lisa a décidé de péter son petit câble, tu ne t'en occupe pas, tu l'as connais assez bien pour comprendre que ce n'est que de la comédie, non ? »
La jeune fille dévisagea Shane du regard, la machoire tordue par la colère, pendant que je lui souriai, amusée. Il coupa fin à ma joie en me faisant remarquer :
« Il n'y a rien de drôle. »
Natacha me regarda une dernière fois, avant de partir la tête haut vers sa meilleure amie, me laissant seule avec Shane, qui se mordit les lèvres, l'air désolé.
- Excuse moi... mais...
- Tu n'as pas à être désolée. Si Lisa est folle, on ne peut rien y faire ! » rigolai-je, mais ma remarque ne parut pas être son avis personnel :
- Mais tu ne comprends pas ! Moi, ça ne m'amuse pas du tout ! » cracha-t-il soudainement. Je le regardai, perplexe, étonnée qu'il s'énerve ainsi.
« Ça va, calme toi ! protestai-je.
- Désolée, mais moi, tout ça, ça ne m'amuse pas !
- Tu n'as pas besoin de t'énerver pour autant... murmurai-je.
- Tu peux être stupide, parfois ! Reviens me voir quand tu auras un tantiner murri !» siffla-t-il avant de partir sans rien ajouter, ni attendre de réponse de ma part.

CHAPITRE VINGTIEME

10.11
« Sheryl ? Ça ne va pas ? »
Le regard perdu dans le vague, je repensai à la journée de samedi... que je n'avais toujours pas digérée. Malgré les nombreux appels emis par Shane, je n'avais pas répondu, le coeur n'y étant pas. J'aurais plutôt espéré avoir des nouvelles de Jess, pouvoir lui raconter mes problèmes, me confier à lui, comme à mon habitude. Une qualité que j'appréciai énormément chez lui.
« Ça va. »
Sandy me regard intensément, attendant une réponse sincère, que je n'avais pas envie de lui avouer. Et puis, Shane l'avait sûrement mise au courant, mais la question ne fut pas à me poser :
« Shane m'a appelé, pour savoir si tu étais chez moi. Il m'a tout expliqué, et il ne cherche que à s'excuser. Le comportement de Natacha l'a vraiment énervée.. comprend le ! »
- Et c'était une raison pour se défouler sur moi ?! »
Elle ne répondit pas à ma remarque, mais je me sentai injuste. Au fond, il avait cherché à se faire pardonner. Les cours étaient finis depuis dix minutes, et aucune trace de Jess en vu, mais il n'aurait pas pu savoir que je terminais les cours en avance... L'air était lourd, des nuages menaçants planaient de dessus de nous. Je proposai à ma meilleure amie de prendre la navette de deux heure et demi pour rentrer chez moi, et elle accepta immédiatement.
« On ira au parc à quatre heure, et t'as pas le choix !
- J'ai pas envie de le voir... s'il te plaît... »
Je fus surprise que Sandy ne proteste pas à mon refus, ou seulement par un bref haussement des épaules. Un orage violent éclatant, illuminant le ciel sombre, puis une forte pluie s'abbatit sur le sol, dans un bruit de clapoti. Moi et Sandy furent trempaient des pieds à la tête en quelques secondes, mais aucune de nous deux ne protesta. Ma meilleure amie, qui, d'habitude avait horreur de la pluie, comparé à moi, avait un air pensif. Elle sortit son portable, tapotant rapidement les touches du clavier d'une main, l'autre protégeant son bien des gouttes d'eau, sans que je ne puisse voir ses écrits. Un instant après, la sonnerie signalant un appel retentit.
« Je reviens. »
Elle se leva, décrochant, et parlant un instant, sans que sa voix ne me parvienne, puis elle revint rapidement s'assoire à mes côtés, sur le banc mouillé par les gouttes de pluie tombées.
« C'était qui ? lui demandai-je, curieuse.
- Shane. »
Je me maudit intérieurement, sans pour autant lui répondre. Une question me vint à l'esprit ; pourquoi l'avait-il appelé alors qu'il était en cours ? Le SMS précédamment envoyé lui était sûrement adressé...
« Sheryl... »
Je lui lançai un regard interrogateur.
« Il t'aime, tu le sais... et il s'en veut... m'avoua-t-elle.
- Je l'aime aussi... mais... bafouilai-je, le ventre noué, le coeur battant, avant d'être coupé par ma meilleure amie :
- Il s'en veut énormément. Il ne cherche que ton pardon. Alors, à quatre heure, on ira au parc, s'il te plaît... »
Je laissai un pesant silence s'installer entre nous. Même si je lui répondrais non, je n'aurais pas le choix : morte ou vivante, elle m'y amenerait par tous les moyens.
« Ok.
- Quooii ?! » s'exclama-t-elle aussitôt que je lui fis part de ma réponse. Je lui souris, amusée, sans me répéter pour autant ; elle avait parfaitement compris.
« J't'adoore ! » m'avoua Sandy, un grand sourire sur ses lèvres. J'étais heureuse de sa proposition, car au fond de moi, je mourrai d'envie de le revoir, d'oublier son erreur, et de continuer sur de bonnes bases... je sortis rapidement de mes pensés en remarquant que la pluie s'était soudainement arrêté.
« J'espère que le chauffeur nous acceptera, même trempées ainsi ! » s'exclama ma meilleure amie en jetant un coup d'oeil à son portable pour voir l'heure.
- Il a intêret ! Je reviens, je vais appeler Jess, normalement, on a rendez vous ici à quatre heure, donc..
- Jess... murmura rêveusement Sandy.
- Tu n'es pas sérieuse ?
- Pourquoi pas.. »
Je la regardai, avant de me lever pour appeler celui-ci. Ma surprise fut de tomber directement sur sa messagerie ; il n'éteignait jamais son portable. J'attendis que son répondeur passe, puis je lui annonçait la nouvelle, ensuite je raccrochai. Une inquiètude s'installa un instant en moi, mais je me rassurai en me disant qu'il n'avait sûrement plus de batterie..
« Normalement, déclarai-je, la navette doit arriver dans cinq minutes... »
Je sortis deux pièces de un euro de ma poche, en les montrant à ma meilleure amie. Elle s'en empara d'une, puis la fourra dans sa poche.
« Qui te dit que c'était pour toi ? rigolai-je.
- Tu prends de la place pour deux, maintenant ? » se moqua-t-elle en guise de réponse. Je lui souris, apercevant la navette arriver au loin. Ensemble, nous y montâmes, prenant un ticket qui ne servait pourtant à rien. Je m'installai à la dernière rangée, lorsque mon téléphone sonna. L'appel en question provenait de Jess. Sa voix semblant légèrement tremblante :
« Sheryl... pendant un bout de temps, je viendrais plus, et n'essais pas de m'appeler, mon porta... mais foutez moi la paix ! Eh... »
La conversation prit fin derrière ce brouaha étonnant. Je décidai alors de le rappeler, mais ce fut sur le répondeur sur lequel je tombai une seconde fois. J'haussai simplement les épaules ; il devait sûrement s'amuser avec ses potes... mais une inquiètude me tordit l'estomac. Sandy me regardait, étonnée, semblant avoir décelé ma nervosité.
« C'était qui ? me demanda ma meilleure amie.
- Jess... mais, il me semblait bizarre...
- Mais.. ne t'inquiète pas pour lui !
- Plus facile à dire qu'à faire... » songeai-je.
Lorsque le bus démarra, je ne me laissai pas d'observer dehors, les vitres fouettaient par la pluie puissante qui avait recommencé. L'inquiètude me tordait le ventre, mon seul espoir était de le revoir. La route sembla durer une éternité, qui, pourtant, ne durait que quelques minutes. L'angoisse que j'avais augmenta encore plus lorsque l'arrêt de bus se rapprocha petit à petit ; celui ci se trouvait en face du parc, soit du lieu de rendez-vous.
« Ce n'est qu'à quatre heure.. » me rassurai-je moi même. L'engin s'arrêta, puis nous descendîmes, moi et Sandy. La pluie n'avait toujours pas cessé, et aucune de nous deux ne possédaientt de parapluie en ce moment même, ce qui voulait dire que lorsque nous arriverions chez moi, nous serions trempées.


« Shhaaane ! » hurla d'une voix suraïgu ma meilleure amie, en apercevant le jeune homme en question. Il se retourna vers celle-ci, imité par d'autres personnes. D'un pas peu pressé, il avança vers nous, ses cheveux mi-long lui collant au crâne. Ses vêtements trempés laissaient aparaître la maigreur de son ventre, ce qui me cloua sur place. Si je le connaîtrai pas, je l'aurais pris pour une personne anorexique. La pluie l'avait sûrement prise au dépourvu, ainsi que moi et Sandy, cette fois-ci armées d'un parapluie. Arrivé à notre hauteur, il s'excusa de sa tenue :
« J'avais pas prévu qu'il pleuvrait autant d'un coup... »
Il me jeta un regard insistant, mais je ne fis que tourner la tête, intimidée.
« Bon, je vous laisse, les amoureuux ! » roucoula Sandy d'une voix un peu trop forte à mon goût. Shane me prit les mains, les serrant dans les siennes. Je le contemplai intensément, avant d'avouer :
« C'est stupide, tout ça... non ? »
Le sourire qu'il afficha sur son visage fut la réponse à ma question. Il m'envellopa de ses bras, me resserant contre lui, pendant que je calai ma tête dans son cou. Un bruit d'aplaudissement nous fit nous séparer automatiquement.
« C'est trop mignooon ! »
J'assassinai ma meilleure amie du regard, lorsque je m'aperçus que Shane me faisait un sourire complice. Je fronçai les sourcils, ne comprenant pas ce qu'il désirait, ou quelle idée il avait en tête. Lorsque je sentis sa main caresser ma nuque, je me crispai, surprise de ce contacte froid. Il m'attira vers lui, avant de m'embrasser devant Sandy, qui poussa un hurlement... de joie.
« Ça ne marche pas, il faut trouver autre chose... » murmurai-je à l'oreille de mon petit ami, qui, sur ses lèvres, un sourire se dessina. Un simple sourire amusé... alors qu'il s'apprêtait à m'embrasser une seconde fois, je le coupai dans son action :
« On va chez moi ?
- Ça s'annonce être chauud... commenta ma meilleure amie lorsque celui-ci accepta avec enthousiasme.
- Très... approuva Shane, ayant du mal à retenir son sérieux, il explosa de rire.
- Bande de pervert ! » me plaignai-je. Ce petit tour au parc m'avait épargné de la douleur que je ressentai depuis l'appel de Jess, malgré qu'au fond, j'avais du mal à être réellement joyeuse. L'inquiètude continuait à régnait au fond de moi, tout autant que j'attendais d'avoir des nouvelles du blond. Mon air pensif ne fut pas indécodable :
« Tu penses à Jess ? me demanda Sandy, sous le regard méfiant de Shane.
- C'est qui ? interrogea-t-il, en passant une main dans ses cheveux dégoulinants d'eau.
- Un ami... mais ça m'inquiète... il semblait y avoir des personnes quand il m'a appelé, et ça ne semblait pas rassurant...
- Tu devrais parler à sa soe...
- On m'explique ? » proposa Shane en faisant des gestes de la main pour que l'on se souvienne qu'il était présent. J'émis un petit rire amusé, sans pour autant lui répondre. J'engageai le pas, laissant le silence régnait entre nous trois. Sandy débuta une discussion :
« C'est la première fois que tu vas chez Sheryl, non ? »
Il fit signe que oui de la tête, me lançant un simple regard, indifférent. Il me tira en arrière, laissant Sandy s'éloigner de quelques pas de nous, nous permettant d'être seuls, juste nous deux.
« Je t'aime... » me sussura-t-il à l'oreille. Mon coeur se mit à battre à une vitesse folle ; que me voulait-il ? Non... c'était peut-être tout simplement normal, dans un couple...
« J'aimerai... qu'on sorte ensemble, réellement. Que ce soit officiel, si on peut dire... »
Ses yeux brillaient d'une inquiètude, mélangée à la nervosité et sa timidité. Je lui souris, me sentant rougir, avant de l'embrasser rapidement. C'est main dans la main que nous rejoignîmes Sandy.

CHAPITRE VINGTIEME-ET-UNIEME

13.11
Partir quatre semaines... pendant les jours de classe. Je trouvai cela improbable.
« Enfin, c'est un stage, » se corrigea-t-elle sous mon regard étonné. Juste après les cours, j'avais intercepté Anne pour lui demander des nouvelles de son frère - il n'allumait plus son portable depuis quatre jours, sois son dernier appel - et celle-ci m'avait certifiait qu'il était tout simplement parti dans un centre... pour un stage.
« Pourquoi il doit éteindre son portable ? l'interrogeai-je, méfiante.
- Je n'en sais rien. Au pire, tu nous dis ce que tu as à lui dire et on lui retransmettra ! » cracha-t-elle, au bord des larmes. Sans attendre son reste, elle partie en courant, mettant son sac sur une de ses épaules. Je ne cherchai pas à comprendre son comportement, le bus étant arrivé. Sandy me rejoigna, un grand sourire dessiné sur ses lèvres. Ses yeux pétillaient d'un étrange bonheur, sur lequel je l'interrogeai. Elle ne me répondit pas, monta rapidement dans le bus, avant de s'installer dans celui-ci, à une place côté fenêtre. Une fois installée à ses côtés, elle me déballa tout ce qu'elle avait à me dire qui pouvait rendre cette journée fabuleuse :
« Bon, tout d'abord, je sors avec Sam ! En deux, demain, c'est le week-end, et pour finir, je vais ramener une bonne note à la maisoon !
Je lui lançai un regard interrogateur, ne pouvant mettre un visage sur ce prénom. Elle me tendit son portable, où sur le fond d'écran s'affichait un jeune homme à lunette, ses cheveux chatins coiffs avec trois tonnes de gel. Je crus mourrir de rire.
« Depuis quand tu aimes le style intello ? me moquai-je en refermant son bien.
- Il est mignon ! » me répondit-elle tout simplement, affichant une mine boudeuse. La sonnerie de mon portable se fit entendre, je décrochai. Mon coeur fit un bond en voyant le nom affiché.
« Jess ! Bon sang, qu'est-ce qu'il t'est arrivé ?!
- Ri.. rien, bafouilla-t-il, avant de me demander : on pourrait se voir au parc ? »
Je ne lui répondis pas immédiatement, inquiète de l'entendre ainsi. Sa voix était tremblante, serrée par une douleur que je ne comprenais pas.
« Euh... ouais... mais il y aura Shane...
- Je pourrais enfin voir l'homme de ta vie ! » s'exclama-t-il avec un rire forcé. Il ne m'en fallut pas plus pour comprendre qu'il n'allait pas bien, voir mal. J'entendis un déclic annonçant que celui-ci venait de raccrocher. Sandy me dévisageai d'un regard insistant, espérant une explication à cette conversation. Mon inquiètude était loin d'être discrète... je lui promis de lui raconter le pourquoi plus tard, mais elle protesta, désirant savoir maintenant. Avec un long soupir, j'entamai :
« Comme tu as compris, c'était Jess. Mais il était vraiment bizarre... enfin, je t'en dirais plus quand je l'aurais vu. »
Un silence s'installa entre nous, et ni elle, ni moi ne lançames la moindre discussion. L'envie n'y était pas. Le bus s'approcha lentement de son arrêt, puis s'y gara. Je descendis rapidement, prenant les jambes à mon cou pour courir vers le parc, laissant seule ma meilleure amie. Lorsque j'arrivai, essouflée, j'aperçus Shane et Jess en train de discuter. Je les rejoignis, embrassant mon petit ami. Jess se mordit les lèvres, les mains dans les poches, ne pouvant retenir des légers tremblements. J'eus mal au coeur de le voir dans cet état.
« Qu'est-ce qu'il s'est passé ?! » lui demandai-je, inquiète. Il secoua la tête, refusant de répondre, mal à l'aise. Shane se retourna, puis je fis de même. Sandy était arrivée, nous dévisageant du regard. Elle fit remarquer soudainement :
« Oh, ça fait seize ans pour Jess, quinze pour Shane, bientôt quatorze pour, et trei.. »
- Tu as quinze ans ?! » demandai-je à mon petit ami, stupéfaite. Sandy plaqua une main contre sa bouche.
« Tu as treize ans ?! » m'imita Shane avec une moue. Il lançait un regard assassin à ma meilleure amie, qui s'excusa aussitôt :
« Je dois y aller... »
Elle partie immédiatement, sans se retourner. J'explosai de rire, mais il me coupa :
« Arrête, je croyais que tu avais mon âge !
- Tu fais jeune quand même ! Et Sandy m'a dit que tu avais mon âge, alors... »
Je mis un terme à notre conversation lorsque j'aperçus Jess, assis sur un des bancs, la tête entre les mains. Inquiète, je m'asseyai à ses côtés.
« C'est rien... malade... » murmura-t-il d'une voix tremblante, je repars dimanche... je voulais juste te revoir, mais, je crois que je vais y aller... »
Inquiète de le voir rentrer seul dans cet état, je lui proposai de venir chez moi, ainsi qu'à Shane, qui, lui, accepta timidement. Jess refusa ma proposition, mais j'insistai tout de même. Il se mordit les lèvres, en secoua la tête de droite à gauche. Il se leva, sans rien dire, en me jetant un dernier regard. Il parti en titubant, mais Shane le rejoigna. Je me levai à mon tour, me dirigeant vers ceux-ci, inquiète. Jess, qui d'habitude, était toujours de bonne humeur, en pleine forme, était aujourd'hui malade, et il semblait déprimé.
« Je préfère y aller, c'est bon, je pourrais rentrer seul ! » cracha-t-il brusquement, avant de fermer les yeux, se massant les tempes. Une grimace de douleur déforma ses lèvres, ses sourcils se froncèrent. Il murmura d'une voix toujours aussi tremblante :
« Laissez moi... s'il vous plaît... »
Shane et moi échangeons un regard, pendant que Jess partait, ses doigts continuant de masser ses tempes douloureuses. Il me prit tendrement la main, me serrant contre lui. Je posai ma tête sur son épaule, et nous restâmes ainsi, pendant quelques minutes. Aucun de nous n'entama une discussion, juste une silence, brisé par le souffle du vent dans les feuilles des arbres... Il se sépara de moi, passant une main dans mes cheveux.
« Je peux te poser une question ? » lui demandai-je. Il fit une moue, mais il aquiesça. Je me lançai, craignant une mauvaise réaction de sa part :
« Pourquoi tu es si maigre ? »
Il ouvrit la bouche, gêné, sans pour autant répondre.
« Mardi, quand tu étais trempé. On pourrait croire que tu es anorexique...
- C'est rien, j'ai toujours été comme ça, c'est tout... » bafouilla-t-il, la tête basse. Comprenant qu'il ne désirait pas en parler, je ne rajoutai rien d'autre. Cependant, ce fut lui qui me posa une question, l'air moqueur :
« Pourquoi tu casses toujours tout ?
- J'aime bien faire chier le monde ! » rigolai-je, comprenant de quoi il s'agissait. Pour me faire pardonner, je l'embrassai, espérant que personne ne nous surprendrait. Je veillais toujours à ce qu'il n'y est personne au alentour, et cette fois-ci, c'était correct. Il plaça ses mains dans mon dos, m'attirant, à son habitude, vers lui.
« Je t'aime, et je me demande comme je faiis, me murmura-t-il à l'oreille, moqueur.
- Bonne question, approuvai-je, avant de le repousser, faisant une moue désolée.
- Cendrillon doit quitter le bal ? » me demanda-t-il, avant de me gratifier d'un baiser, et de me proposer de me raccompagner. Au souvenir de l'ancienne réaction de ma mère, je fus forcé de refuser.
« Désolée... »
Je le serrai une dernière fois dans mes bras, puis je partie d'une marche rapide, craignant de passer un sale quart d'heure en rentrant chez moi. Je croisai les doigts pour que ma mère arrive exeptionnellement en retard à la maison.

CHAPITRE VINGT-DEUXIEME

14.11
« Sheryl ! »
Je me retournai vers la voix qui venait de m'appeler, apercevant que ce n'était autre que Jess. J'étais assez étonnée de le voir ici sans que nous nous soyons donnés de rendez-vous. Je songeai à la veille, lorsque je l'avais vu. Comparé à hier, il paraissait en pleine forme. Je le rejoignis, heureuse de le revoir ainsi.
« Alors, ça va mieux par rapport à hier ! » lui fis-je remarquai après être arrivée à sa hauteur. Il équissa un simple sourire, avant de me demander :
« Tu y vas quand, à ton centre équestre ?
- Euh... je retourne chez moi dans dix minutes, si c'est pour savoir ça, pourquoi ?
- Comme ça... » murmura-t-il, déçu. Je fronçai les sourcils, lui demandant ce qu'il n'allait pas. Il baissa la tête, gêné, avant de m'avouer, une grimace aux lèvres :
« Je repars ce soir, et je reviendrais sûrement pas le week-end prochain... »
Je fis une moue, attristée de la nouvelle. L'envie de le questionner sur ses activités me sortit de la tête en voyant son regard vide, impassible, ennuyé. Son stage ne semblait pas lui convenir... je songeai à une chose : pourquoi ne reviendrait-il pas les week-end prochains chez lui ? L'envie de l'interroger sur cela augmenta, alors je craquai :
« Tu fais quoi, là bas ? Et pourquoi tu peux pas...
- Désolé, trop compliqué à expliquer... » s'excusa-t-il prestement, me coupant la parole au passage. J'haussai les épaules, déçue de ne pas obtenir une réponse à mes questions.
« Tu es bien, là bas, au moins ? » ajoutai-je, espérant cette fois-ci une réponse concrète. Son regard fixait intensément le vide, une grimace se dessina sur ses lèvres. Ses yeux se brouillèrent de quelques larmes, alors il les ferma, posant sa tête sur le dossier du banc. Poussant un long et triste soupir, il murmura :
« Je ne veux pas en parler. S'il te plaît. Peut-être plus tard, mais pas maintenant.
- Ce n'est pas un stage, c'est ça ? »
Cette fois-ci, un long silence se prolongea, laissant entendre les orages au loin. J'observai un instant le ciel, avant de sentir mon portable vibrer. Je le sortis de l'étroite poche de mon jean, laissant l'écran afficher le pourquoi de son action. Avec tristesse, je dus admettre que ce serait la dernière fois que je le verrais avant un bout de temps. Comprenant qu'il s'agissait d'un message de ma mère me demandant de me dépêcher, il se leva, avant de me serrer longuement dans ses bras.
« J'essaierai de t'appeler, promis ! »
Un triste sourire se forma sur mes lèvres, avant que je ne me retourne, et, d'un pas pressant, me dirige vers ma maison. Le ciel était devenu d'un gris terne, l'air était lourd, une odeur des égouts me prit subitement à la gorge. J'accélérai le pas, désirant ne pas rentrer trempée. Durant un instant, je songeai au cours qui aurait lieu sous la pluie, et cette pensée m'arracha une grimace. Si une tempête éclatait, les cours seront annulés, laissant les malheureux chevaux dans leur box, abrités de la violente pluie. Mon portable vibra une seconde fois, mais à mon bonheur, ce n'était qu'un appel de Shane.
« Oui ? demandai-je.
- Ouais, c'est Shane, pour te dire, le cours est annulé, prononça rapidement la voix masculine du jeune homme
- J'aurais espérer que tu ne m'appelles pas pour ça... » lui avouai-je, déçue de ne pas pouvoir passer quelques heures auprès de celui-ci, et monter à cheval. Je laissai un silence s'installer péniblement sur notre conversation, lorsque, à ma surprise, il me posa une question qui me troubla énormément. Je répétai ses quelques paroles, imposant une intonation interrogative :
« Venir... chez toi ?
- Ben... si tu veux, je viens te chercher au parc... il n'y a pas mes parents... » me proposa-t-il. L'option de refuser en trouvant une bonne excuse me titillant un instant, mais le faite qu'il risquait de le prendre mal... et puis, aller chez lui, cela me permettrait d'être tranquille, juste lui et moi... le cœur battant à tout rompre, j'observai intensément mes pieds, affreusement gênée. Sa voix, me sortant de mes pensés, me fit soudainement sursauter.
« Alors ?
- Désolée... je dois y aller... bafouillai-je.
- Ok. Salut, lâcha-t-il brusquement.
- Attends ! lui demandai-je avant qu'il ne raccroche, on ne peut pas se retrouver au parc ?
- Bon ben... à toute à l'heure ! »
Celui-ci raccrocha immédiatement, pendant que je souriais, heureusement de ma victoire. Rapidement, je retournai au parc, ayant une pensée pour Jess. Peut-être que celui-ci se trouvait encore là-bas... Ma joie fut au comble en apercevant le jeune homme, las, le regard dans le vide. La seule mauvaise chose serait la réaction de Shane... que dirait-il, lui qui espérait un rendez-vous seul à seul ? ... Je rejoignais le blond, qui m'observait, étonné, le regard interrogateur.
« Shane me rejoind ici, il n'y a pas cours. Pourquoi tu rentres pas chez toi ? Il va pleuvoir bientôt, et ce ne sera pas une petite pluie... lui fis-je remarquer en désignant de mon index le ciel sombre.
- Je n'ai pas envie, c'est tout, » trancha-t-il d'une voix grave. Apercevant que ce sujet lui déplaisait à haut niveau, je lui racontai les évènements passés pendant ces quelques derniers minutes :
« Shane m'a appelé, il m'a proposer de venir chez lui... grimaçai-je.
- Pourquoi vous vous rejoignez au parc, alors ?
- Parce que j'ai refusai ! » pestai-je pour moi-même. Un sourire aux lèvres, il me contemplai un instant, avant de se lever.
« Je te laisse, alors... ce soir, je t'appelle, je ne serais pas encore dans le train ! »
Il m'embrassa amicalement sur la joue avant de partir sans même que je n'eus le temps de protester. Le bruit sourd d'un moteur retentit dans le coin plutôt calme, mais celui-ci se tut dans les secondes qui suivirent. Une silhouette maigre et masculine se vit voir à travers les buissons épineux. Je fis un sourire tendu à l'arrivant.
« Jolie scotter, » commentai-je en désignant l'engin du bout de mon doigt. Shane me répondit par un sourire, le regard pétillant.
« Mon cadeau d'anniversaire en avance ! m'avoua-t-il en détachant le casque qu'il avait sur la tête.
- Ton... Anniversaire ? C'est quand ? lui demandai-je rapidement, gênée de ne pas le savoir.
- Le 25 qui vient, répondit-il rapidement, puis il ajouta, enthousiasme : J'allai te proposer qu'on se fasse un macdo ciné, avec Sandy et des potes à moi, le 26. »
Il posa sur moi un regard, attendant ce que je déciderais de lui répondre. J'acceptai, puis un sourire timide se dessina sur mes lèvres. A ma surprise, il me requestion sur la chose qu'il y a peu :
« Tu es sûre que tu veux pas passer chez moi ? Il va bientôt pleuvoir et...
- Mince ! J'ai oublié de prévenir ma mère ! » m'exclamai-je, heureuse de pouvoir trouver un autre sujet. J'ouvris mon portable, tapant prestement le numéro de celle-ci. La sonnerie retentit une fois, puis une deuxième... à la troisième, ce fut la voix angoissée de ma mère qui répondit. Lui expliquant rapidement la situation – sans pour autant lui avouer ma vie privé -, je lui promis de rentrer avant six heures, soit avant la tombée de la nuit. Rassurée, elle raccrocha rapidement, me laissant tranquille. Le regard insistant de Shane s'était posé sur moi.
« Pourquoi tu insistes tant ? sifflai-je, agacée du comportement de mon petit copain.
- Peut-être parce que j'aimerais que l'on ne soit que tous les deux ! râla Shane, apparemment vexé.
- On va allait chez toi comment ? En scotter, tu me diras ! Mais si il pleut ? Et puis, tu n'as qu'un seul casque !
- Si il pleut, on fait la route à pied ! Je n'habite pas si loin ! » pesta-t-il. Je le dévisageai du regard, énervée de son comportement désagréable et aussi insistant. Il riva ses yeux vers le sol, désolé, une moue se laissant voir sur son visage bronzé. Ses mains se glissèrent dans les miennes, les resserrant gentiment, puis il m'attira délicatement contre lui, me déposant un doux baiser sur les lèvres, avant de bafouiller des excuses. Je restai confortablement dans ses bras, laissant le silence régnait, sans qu'il ne nous dérange pour autant. C'était des moments agréables que j'appréciai, lorsque j'étais avec lui. Son désir que je vienne chez lui, et que nous soyons juste tous les deux me titilla un instant, mais j'ôtai ces pensés de mon esprit. Je me séparai instantanément de Shane, troublée sans que je ne sache pourquoi . Je respirai l'air frais de novembre, avant de lâcher pareil à une bombe :
« C'est ok. »
Pris au dépourvu, il me questionna du regard, semblant avoir une petite idée sur la réponse.
« Pour aller chez toi... murmurai-je.
- Super... bafouilla-t-il, un sourire gêné aux lèvres, on y va maintenant, parce que... »
Sans rien ajouter, il désigna le ciel assombri du doigt, puis il se dirigea vers son scotter, moi sur ses talons. J'aperçus avec étonnement le deuxième casque qu'il avait prit soin d'apporter. Gêné, il s'expliqua :
« Au cas où tu changerais d'avis... »
Un sourire timide ressemblant plus à une grimace apparu sur son visage. Il me lança un dernier regard, avant d'enfourcher l'engin, m'invitant aimablement à m'installer derrière lui. Maladroitement, je m'asseyais à l'endroit prévu pour un deuxième passager, et, crispai, je passai mes mains autour de sa taille. Il eut un rire nerveux, sentant mon stress, puis il essaya de me rassurer :
« J'ai mon permis depuis plus de deux mois, et j'en ai fait souvent avec ceux de mes potes. Tu n'as pas t'inquiéter... »
Il me serra un instant des mains présentes sur sa taille, avant de les lâcher, et tourner la clef pour activer le moteur, qui s'alluma dans un bruit sourd. Un instant plus tard, le scotter roulait sur les chemins caillouteux, laissant apparaître des douleurs minimes dans le dos. Cinq minutes plus tard, après avoir slalomé dangereusement entre les quelques voitures présentes sur la route, il s'arrêta devant un chemin étroit. A ce moment là, un orage brusque éclata, brisant le ciel de traits divisés en plusieurs. Je sursautai, toujours aussi crispée, descendant rapidement du scotter, imitant mon petit copain. Il m'expliqua la situation :
« On doit passé par ici à pied, en scotter ce serait trop dangereux. »
Il m'entoura de son regard chaleureux et rassurant, avant de s'enfoncer, poussant énergiquement l'engin à ses côtés, dans l'étroite allée. Jetant un œil derrière moi, je fis de même, évitant les ronces des mûres, qui finissèrent malheureusement à s'emmêler dans mes cheveux détachés. Shane, lui, ne semblait pas avoir de problèmes avec l'envahissant végétation qui faisait lieu, malgré ses cheveux lui arrivés au niveau de la nuque. Je ne me gênai pas de le lui faire remarquer, un sourire taquin aux lèvres.
« Tu es tout simplement pas douée ! » se moqua-t-il, avant de se baisser pour éviter les branches d'un arbre. Je le suivis sur une longueur de quelques mètres, avant d'apercevoir sur quoi la longue route débouchée. Devant nous, un portail noir brillant s'ouvrit automatiquement à notre arrivée, laissant apparaître une immense cours, où une herbe verte et fraîche penchée légèrement vers la droite. Je levais les yeux, observant avec attention la demeure présente, une immense maison de deux étages, recouvertes d'une peinture saumon.
« C'est chez moi.... m'avoua-t-il, avant de m'annoncer, le regard pétillant : Et j'ai quelque chose à te montrer ! »
De son sourire mystérieux, il m'envoûta immédiatement, curieuse de ce qu'il souhaitait me dévoiler. Il me prit délicatement la main, avant de m'entraîner vers une clôture abîmée par le temps. Il ouvrit la porte qui nous permettait de pénétrer dans le terrain immense qui se présenter devant nous. Nous avançâmes quelques mètres, se positionnant devant un box... un box ? Un cheval, la robe brillante baie foncé, la crinière noir et démêlé, sorti, curieux, sa tête. Je restai stupéfaite.
« Tu ne m'as jamais dit que tu avais...
- C'est celui de mon père, il n'y a qu'elle qui peut le monter, il ne m'autorise pas à m'en occuper... je sais pas pourquoi. Mais, après les cours, comme il travaille, je peux allé le voir, mais que ça.
- Il est magnifique, » soufflai-je, le regard posé sur la tête de noble animal. Shane me fit un simple sourire, déposant une tendre caresse sur le cou de l'étalon. Il murmura avec une intense tristesse :
« Ma mère avait toujours aimé les chevaux comme ça... »
Un triste soupir lui échappa, son regard se voila d'une profonde peine. Inquiète de ce comportement soudain, je passai un bras réconfortant dans son dos, le serra délicatement contre moi.
« Ta mère avait... tu veux dire que... ?
- Ouais. Depuis plus d'un an... » m'avoua-t-il, le regard brouillait par des larmes qui souhaitaient s'échapper. Il essuya celle-ci d'un revers de manche, respirant un bon coup l'air frais de l'automne. Je le contemplai un instant, désolée pour lui, puis il me repoussa gentiment, et me proposa avec un sourire pincé :
« On rentre ? Il va pleuvoir et... »

[suite]

A peine eut-il prononcé ce verbe que de nombreuses et épaisses gouttes d'eau tombèrent du ciel sombre, laissant éclater un violent orage. Je regardai Shane, un sourire amusé aux lèvres. Sans se dire un mot, notre réflexe fut de se précipiter vers la grande porte de la maison, sous laquelle nous serions à l'abris, sauf si le vent déviait. Il jeta un regard à son scotter délaissé sous la forte pluie, m'observa un instant, puis il alla le mettre à l'abris, me laissant seule durant un instant. Je m'appuyai contre la poutre peinte en noir, fermant les yeux un court moment, songeant à ce qu'il s'était passé. Une forte envie de poser des questions sur le décès de sa mère me titilla, mais j'ôtai tout cela, me concentrant sur le jeune homme. Lorsqu'il revînt à ma hauteur, de l'eau dégoulinait de ses cheveux, ses vêtements étaient trempés. Shane sortit des clefs de sa poche en cliquant, et en enfonça une précise dans la serrure de la porte, avant de l'ouvrir et de pénétrer à l'intérieur, moi sur ses talons. Une grande obscurité pesait dans la pièce, et une odeur de frais y planait. Il alluma une lumière plafonnière, laissant apparaître devant nous de nombreux meubles de bois reluisant.
« Là, c'est le salon. Tu veux visiter ou on monte direct dans ma chambre ? » me demanda-t-il, plongeant son regard gris dans le mien. Pour toute réponse, j'haussai les épaules, malgré ma curiosité de visiter les autres pièces de la maison, qui semblait plutôt intéressante. Celui-ci opta pour la deuxième proposition, à ma déception, mais je ne lui en fus pas part. Après avoir monté de nombreux escaliers et traversé un large couloir, il ouvrit une porte de bois peint, laissant accès à sa chambre. Une chambre d'adolescent ; de nombreux posters de groupes envahissait ses murs, mais assez rangé. Il s'assit sur son lit, m'invitant à m'installer à ses côtés, ce que je fis timidement. Un lourd silence pesa entre nous.
« Sheryl... dès que je t'ai vu, j'ai compris que je t'aimais... mais parfois, il m'arrive de me montrer méchant, agaçant, enfin, après, j'ai décidé de t'oublier, et ça a marché... »
Il grimaça après ses aveux, baissant la tête. Pour éviter de le laisser seul dans son malaise, je l'imitai, un sourire moqueur aux lèvres :
« Moi je t'ai trouvé hyper canon, si tu veux savoir !
- Ah bon ? Tu trouve ? » sussura-t-il ironiquement, sa gêne étant passée comme le vent balayant le sable. Je le contemplai inlassablement, attendant quelque chose de lui. Quoi ? Je ne savais pas moi même. Lentement, il se dirigea vers moi, passant délicatement sa main dans ma nuque.
« Je t'aime... » me chuchota-t-il à l'oreille. Mon cœur battait à tout rompre, étonnée de son comportement soudain. C'était plutôt rare qu'il me fasse de pareil scène. Nos regards se croisèrent pendant un long moment, puis je fermai les yeux, incapable de le soutenir plus longtemps. Il m'embrassa comme jamais il n'avait osé le faire auparavant, soit qui était plus que nos simples baisers, me laissant surprise. Après s'être séparé de moi, il m'observa, attendant ma réaction, mais je restai à le contemplai, bouche bée.
« Désolé... marmonna-t-il, accompagné d'une grimace.
- Je t'aime aussi, » lui répondis-je seulement, un sourire crispé sur les lèvres. A ce moment là, j'aurais espéré que quelqu'un intervienne – même Lisa ! – mais rien, personne pour me sauver la mise. Je restai, assise sur son lit, le regard dans le vague, crispée, inquiète, encore étonnée

CHAPITRE VINGT-TROISIEME

16.11
Les yeux fixés sur le plafond de ma chambre, je laissai mon portable sonner dans le vide, sans pour autant y répondre. Déjà trois appels du même numéro, en inconnu. Je préférai vaguer dans mes songes, qui étaient monopolisés sur Shane, et cette journée, hier... Je fermai les yeux, le cœur battant, me revoyant avec lui... mais ma réaction, aujourd'hui, je la trouvai plus que stupide. La timidité ayant prit le dessus, je m'étais ensuite levée, le regard vide, avant de sortir de sa chambre, bafouillant un simple au revoir... J'avais été destabilisée, mais maintenant, je le regrettai amèrement, tout en attendant son appel. Et si le numéro en privé était le sien... ? Mais le troisième appels avaient été le dernier. Tristement, les yeux humides, j'enfilai des bottes noires à talons épais, puis je descendis au rez-de-chaussée, décidée à aller au parc pour prendre l'air, et me changer les idées. Et Jess qui n'avait pas pu m'appeler hier, sans raison, pour le moment. Je n'avais pas de nouvelles de lui, et elles attendront sûrement un bout de temps avant de me parvenir. Je franchis la large porte de la cuisine, qui menait vers l'extérieur. L'air frais me fis frissonner, séchant les quelques larmes qui étaient parvenus à couler sur mes joues. En quelques mètres, j'atteignais le vaste parc, vide à une heure si matinale. Enfin, pas entièrement. A ma surprise, Kenzo était assis sur un banc, las, le regard dans le vague, l'air rêveur. Je stoppai ma marche, l'observant un instant. Si j'avais décidé d'aller au parc, ce n'était pas pour me disputer avec mon ex, encore moins lui adresser la parole, mais pour me changer les idées, me faire du bien. J'haussai les épaules, reprenant une marche rapide dans la direction de l'entrée, où se ruait une petite fille, âgée au environ de 9 ans. A mon triste sort, Kenzo m'aperçut, et il se leva. A son regard inquiet, il avait du remarquer mes yeux humides, et les quelques larmes qui en tombait.
« Ça va ? me demanda-t-il, arrivé à ma hauteur.
- Bah ... ouais, lâchai-je, fourrant mes mains endoloris par le froid piquant dans les poches de ma veste.
- Pourtant, ça n'a pas l'air. »
Je le dévisageai du regard un instant, étonnée qu'il s'inquiète autant de mon état, en particulier depuis notre dernière discussion, qui remontait à un bout de temps. Sèchement, je lui répondis :
« Je suis juste fatiguée, c'est tout !
- Arrête, il y a bien quelque chose ! »
Je fis durer un silence, me mordant les lèvres, perplexe de son comportement. Pourquoi tenait-il à ce point à savoir ce que j'avais... ? Il plongea son regard dans le mien, s'approchant de moi.
« Dis moi si tu as un problème, je pourrais t'ai...
- Mais lâche moi ! sifflai-je, je ne suis pas venue ici pour subir un interrogatoire ! »
Après ces derniers paroles, je tournai les talons, me dirigeant vers l'opposé du parc, plantant le jeune adolescent seul. Je sortis le portable de ma poche, ôtant mes gants, puis je sélectionnai Shane dans mon répertoire, avant d'appuyer son la touche verte. La sonnerie retentit une fois, puis une seconde, jusqu'à la troisième. A la quatrième, le déclic m'annonçant qu'il venait de décrocher se fit entendre. Muet, il ne prononça aucun mot, attendant quelque chose de ma part. Je respirai l'air frais, avant de lui avouer, timidement :
« Je suis désolée, pour hier, j'ai été... »
Il raccrocha brusquement, qui me fit de même qu'un couteau planté dans le cœur. Je sentis les larmes me monter aux yeux, mais je fis un effort pour ne pas craquer. Une main se posa amicalement sur mon épaule, que j'ignorai. D'un geste autoritaire, mais doux, la personne me retourna vers lui. Ouvrant la bouche pour protester, j'arrêtai de bouger, observant le jeune homme, où, sur ses lèvres, se dessinait un sourire tendre, et amusé.
« Tu n'as pas à être désolée, je étais un peu... soudain. »
Sans attendre, il m'entoura de ses bras réchauffant, et m'embrassa rapidement. Je le sentais crispé, peu rassuré dans ce qu'il faisait. Ma fuite de la veille semblait l'avoir perturbé, et j'aurais espéré que mon erreur serait vite réparée. Il m'observa, un sourire tendre aux lèvres, ainsi qu'un peu embarrassé. Je le rassurai :
« Oublie mon comportement d'hier... J'ai été stupide.
- C'est toi, Shane ? » demanda une voix masculine derrière mon dos. Une voix que je reconnaissais parfaitement. Kenzo se dressait devant nous, le regard mauvais posé sur mon petit ami, qui lui répondit :
« J'crois bien que oui. »
Il observait l'intrus, méfiant, mais tendu. Dans le regard de Kenzo brillait une lueur menaçante... Je me plaçai devant lui :
« Je suis contente de te revoir, mais j'aimerais être tranquille ! Alors lâche moi les bask' ! » sifflai-je, pendant que Shane me prenait la délicatement la main, désirant de partir dans un endroit où nous serons seuls, mais Kenzo ne semblait pas vouloir lâcher l'affaire. Déstabilisée par l'affection que me porté le jeune homme, je me débarrassai brusquement de son emprise.
« C'est pour ce mec que tu m'as largué ? » s'exclama-t-il, désignant d'un air peu aimable Shane du doigt. Je ne lui répondis pas, lui lançant un regard assassin. J'observai mon petit ami, qui semblait désirer des explications. Je grimaçai, gênée. Remarquant que je ne parvenais à gérer la situation, il m'attira vers lui, et trancha :
« Si t'es pas content, dégage, mais fous lui la paix ! Elle ne te demande que ça, il me semble.
- Excuse-moi, Sheryl, » répondit-il alors, avant de partir, la tête basse. J'equissai un sourire désolé à Shane, qui me serra contre lui, sans rien dire, et ce fut un regard déçu qu'il posa sur moi, mais je ne pouvais pas lui en vouloir... le cœur battant, j'attendis un commentaire à ce qu'il venait de se passer.
« Il y en aura combien d'autres après ça ? » se moqua-t-il, laissant sa voix exprimée un ressentiment. Je le gratifiai d'un regard assassin, peu amusée de sa remarque rageuse.
« Désolé, mais à force, c'est agaçant ! Déjà Lisa que j'ai sur le dos...
- Oublions les, ça n'en vaut pas la peine... » murmurai-je, le laissant déposer sur ma joue une tendre caresse. Je saisissais sa main, sentant ma joue devenir automatiquement brûlante.
Dans un flash, je me rendis enfin compte de notre différence d'âge. Ma gêne augmenta d'un cran, me poussant à ôté sa marque d'affection. Il me dévisagea, exprimant une interrogation de son regard gris.
« Ça m'fait bizarre, lui avouai-je, avec une grimace dessinée sur les lèvres.
- Explique toi... murmura-t-il, déçu.
- Notre différence d'âge... »
Affreusement désolée, je le contemplai, attendant une réponse de sa part, mais elle ne parvint pas. Les lèvres serrés, il m'observait, muet, une expression blessée sur son visage.
« Et je dois comprendre quoi, par là ? siffla-t-il sèchement, le regard pétillant d'une colère envahit d'une profonde tristesse.
- J'me sens juste un peu gênée... » bafouillai-je, prise au dépourvue de sa soudaine haine. Il posa sur moi un regard peu rassuré, puis il prit place sur un banc libre, pendant que je le rejoignais. Cette fois-ci, se fut à mon tour de montrer un signe d'affection ; je pris sa main gauche dans la mienne, un sourire timide aux lèvres, mais à ma déception – et soulagement ? – il me repoussa.
« Ne te force pas, ça ne sert à rien, s'expliqua-t-il, tendu.
- Tu es têtu, plutôt ! » protestai-je d'une voix tremblante, trahissant mon émotion. Shane se raidit, une moue s'affichant dans son faible sourire.
« Je t'aime, mais si c'est pour que tu sois gênée à peine je... »
Il n'avait pas eu le temps d'en dire plus. Décidée à surmonter ma terrible timidité, je lui volai un baiser, un baiser passionné, qui le laissa stupéfait. Aucune gêne ne m'avait obligée à me séparer de lui, comme habituellement. Un sourire amusé éclaira son visage assombri par la déception, laissant briller une lueur de joie dans son regard terne.
« Tu es vraiment une fille bizarre, tu sais ?
- Et toi, alors ! » me moquai-je, posant ma tête sur son épaule, fermant les yeux. J'étais heureuse d'être avec lui, toujours le cœur battant d'une légère timidité, mais heureuse.

« Jamais je n'aurais pensé sortir avec toi... lui avouai-je, craignant une mauvaise réaction de sa part.
- C'est grâce à Sandy surtout ! Elle a tout manigancé, cette garce ! se moqua-t-il, avant de froncer les sourcils : elle doit avoir un don, celle là ! »
Il prit ma main, mélangeant ses doigts aux miens, me laissant afficher un sourire heureux.



Je lui avais tout raconté. Du déroulement de la veille chez Shane, jusqu'à cet après-midi, sans pour autant entrer dans les détails. Une moue crispée ce lisait pourtant sur son visage pareil que sur un livre ouvert.
« Je suis heureuse pour toi, » m'avoua-t-elle avec un sourire qui sonnait faux.
« Il y a quelque chose avec toi, par contre... »
Je ne pus m'empêcher de tirer une grimace, craignant une seule chose... je la regardai, attendant sa réponse, mais qui me parvint dans un excès de colère :
« Putain, mais y'a rien ! »
A ces dernières paroles, elle se leva brusquement de sa chaise, avant de prendre la porte le plus rapidement, et sortir de chez moi en courant, me laissant en plan.